Rien ne va plus au Centre anti-cancer

L'ambiance est tendue au centre de lutte contre le cancer (CLCC) de Sétif, si l'on en croit le communiqué du personnel médical et paramédical adressé à toutes les instances et dont une copie nous est parvenue.Les employés du centre anti-cancer qui ont organisé, hier mardi, un sit-in au niveau de leur établissement hospitalier, font état de «dysfonctionnements multiples», de tensions hiérarchiques et de gestion «autoritaire». Ils dénoncent ce qu'ils qualifient d'«abus de pouvoir et d'autoritarisme» du médecin-chef de l'oncologie médicale de cet établissement hospitalier.
Les médecins et autres employés, tous grades confondus, du CLCC de Sétif (service d'oncologie médicale, pharmacie, unité de préparation des cytotoxiques, cellule d'accueil?) accusent le médecin-chef du service d'oncologie, le Pr D. H.A., de vouloir déstabiliser le service en prenant des décisions aléatoires. «Retrait de tous les dossiers des malades par le médecin-chef, y compris ceux qui sont décédés et leur falsification en changeant les enveloppes et les cartes de suivi pour effacer toute traçabilité. Humiliation et menace à l'encontre du Dr Bouzidi, qui fut renvoyé des archives et retiré des tableaux de toutes les activités du service parce que son tort est d'avoir vérifié les dossiers manipulés par le médecin-chef.
Désorganisation et interdiction aux maîtres de conférences de participer au tri médical. Orientation des malades d'une manière anarchique vers les consultations non spécialisées de la pathologie. Le médecin-chef refuse de donner les comptes rendus médicaux des patients en vue d'une radiothérapie.
Dépassement des prérogatives du directeur du centre et réaffectation du personnel des consultations externes. Retard et lenteur dans le lancement des protocoles. Programmation anarchique des malades les jeudis pour chimiothérapie aux dépens des autres jours de la semaine, sachant que la journée du jeudi est consacrée à l'approvisionnement, à la tenue à jour des supports de gestion et statistiques, chose qui a créé une désorganisation dans l'unité de préparation et l'augmentation du risque d'exposition aux cytotoxiques avec une hotte PSM à un seul poste. «Le centre anti-cancer dysfonctionne gravement, du point de vue du rapport entre les gens, et ce, depuis de nombreux mois. Nous déplorons un climat de travail tendu, un milieu où les rapports de force sont présents en permanence». Tels sont les griefs portés par les contestataires à l'encontre du médecin-chef. Le personnel médical et paramédical du CAC lance un véritable appel de détresse afin de trouver les solutions idoines pour l'intérêt des malades.
Qui des deux parties a raison et qui a tort ' L'avenir le dira, mais en attendant, ce sont les patients qui paient le prix de ce rapport de force engagé entre le personnel médical et paramédical et le médecin-chef.
Imed Sellami