Le procès de Chakib Khelil s'est poursuivi, hier, par le réquisitoire du parquet et les plaidoiries des avocats de la défense des accusés. À l'issue de l'audition des 40 accusés dans cette affaire, le représentant du Trésor public a réclamé 127 milliards de DA à titre de dédommagement, par les sociétés poursuivies dans cette affaire. Le procureur de la République a requis 20 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 2 millions de dinars à l'encontre de l'ex-ministre algérien de l'énergie Chakib Khelil, qui se trouve en fuite à l'étranger. Le parquet a également requis à son encontre le maintien du mandat d'arrêt international émis en septembre 2019, la confiscation de ses biens immobiliers, mobiliers et comptes bancaires, ainsi que ceux des membres de sa famille. Une peine de 10 de prison ferme et une amende d'un million de DA ont été requises contre l'ancien P-DG de la Sonatrach, Mohamed Meziane et son adjoint, Abdelhafidh Feghouli. Le procureur de la République a aussi requis une peine de 4 ans de prison ferme et un million de DA à l'encontre du directeur des affaires juridiques à Sonatrach, Boumediene Abbas. Les accusés sont poursuivis pour des délits liés à la dilapidation de deniers publics, abus de fonction, conclusion de marchés publics contraires à la réglementation en vigueur. Une peine de 10 ans de prison ferme et une amende d'un million de DA ont été requises à l'encontre des accusés, Gilbert Bulato et Massimo Gallipoli Steal, représentants du groupe italien. Le procureur de la République a, par ailleurs, requis une peine de 3 ans de prison ferme et une amende de 200.000 DA à l'encontre des autres accusés, à savoir des cadres des douanes et des transitaires, avec confiscation de leurs biens immobiliers et bancaires. Une amende de 9 millions de dollars équivalant au double du montant des factures gonflées a été requise à l'encontre des personnes morales. Dans ce dossier, se rapportant à la réalisation de l'usine clé en main GNL3 à Arzew, Chakib Kheli, qui intervenait dans toutes les décisions liées à la sélection des partenaires, signatures de contrats, est accusé d'avoir manoeuvré pour attribuer le marché à Saipem Contracting Algérie, filiale de la compagnie italienne ENI, au détriment du groupement émirati Petrofac. Saipem avait acheté l'Indt, l'entreprise de l'épouse du ministre de l'Energie, Nadjet Arafat. Dans ce contexte, la défense de Abdelkhafidh Feghouli, président de la filiale aval de Sonatrach, a plaidé l'innocence de son mandant. L'un de ses avocats a souligné qu'«en intervenant pour exiger des garanties au groupement émirati Petrofact, Abdelhaeidh Feghouli, dont la réalisation du projet GNL3 à Arzew relevait de ses attributions, n'avait accompli que son travail». Le vice-président de Sonatrach n'a fait qu'appliquer la loi qui stipule qu' en vue d'une meilleure rationalisation du choix des soumissionnaires, le service contractant s'informe de leurs capacités et références par tout moyen légal et notamment auprès d'autres services contractants, des banques et des représentations algériennes à l'étranger», indique-t-on encore. «La procédure d'appel à la consultation restreinte est une procédure tout à fait normale, à travers laquelle Sonatrach avait obtenu l'offre de 4 soumissionnaires, dont l'américain KBR, Saipem Contratcting, Petrofact...) alors qu'il n'existe en réalité, à travers le monde, que cinq principaux groupements qui répondent à certaines conditions particulières relative à des opérations d'ingénierie complexes», a-t-on noté. «Le parquet et le rapport de l' IGF n'ont pas défini les articles qui n'ont pas été respectés lors de la passation du marché en juillet 2008, sachant que c'est le décret présidentiel du 24 juillet 2002, portant réglementation des marchés publics, qui était en vigueur à cette époque», a-t-il relevé. L'avocat de Mohamed Meziane, condamné à deux ans de prison dont un ferme dans une autre affaire liée à la surfacturation, a plaidé l'innocence de son client. Il a notamment défendu la levée du gel du compte CCP de son mandant. Il a révélé que «le recours introduit par Petrofact, suite à l'annulation de son offre, a été rejeté dans la forme et le dans le fond par l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil». Cela est illustré dans sa correspondance adressée à Henni Mekki, directeur de la division études et développement de Sonatrach (Aval) le 25 juillet 2008. Selon cet avocat, rien ne se fait à Sonatrach sans l'aval de Chakib Khelil. Tout en rappelant le mandat d'arrêt international lancé contre lui par la justice algérienne, son retour en grande pompe en Algérie, son accueil au salon d'honneur à l'aéroport, son périple à travers l'ensemble des zaouïas pour se faire blanchir, il a martelé que personne n'osait contredire ou s'opposer à Chakib Khelil, lorsqu'il était à la tête du département de l'énergie. La défense des douaniers accusés de ne pas effectuer le contrôle et la vérification en détail des déclarations en douane des équipement importés, a fait savoir que «ces derniers ont été instruits de faciliter les procédures de dédouanement de la marchandise orientée vers le couloir orange».
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Posté Le : 02/02/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed BOUFATAH
Source : www.lexpressiondz.com