Algérie

"Rien ne peut nous arrêter"


Fidèle à sa tradition, la communauté universitaire de Constantine a fait preuve, une fois de plus, d'engagement et de détermination sans faille pour faire aboutir les revendications portées par le soulèvement populaire depuis le 22 février.Même en vacances, les étudiants et les enseignants auxquels se sont joints de nombreux citoyens étaient, en effet, présents mardi pour le 45e acte de mobilisation des étudiants de Constantine contre le régime politique en place, pour l'instauration d'un Etat de droit et l'avènement d'une nouvelle république démocratique à travers un processus constituant. Les mots d'ordre qui ont marqué ce nouvel acte ont été adaptés aux nouveaux développements intervenus sur la scène politique du pays.
Les marcheurs, qui ont démarré de la place de la Pyramide vers 12h30 accompagnés de plusieurs citoyens venus leur apporter leur soutien, ont sillonné les grandes artères de la ville en scandant : "Dawla madania, machi âaskaria" (Etat civil et non militaire), "Dawla madania, machi baltadjia'' (Etat civil et non des baltaguis), "Nous n'avons pas voté, nous n'avons pas de président'', "Libérez les médias, libérez nos frères, nous n'avons pas besoin de dialoguer, nos revendications sont claires''.
Devant le tribunal de Constantine où un arrêt a été observé, les manifestants ont pointé du doigt certains médias en les accusant "de complaisance avec le pouvoir''. Ils ont repris en ch?ur : "Sahafa horra, adala moustakila" (Presse libre, justice indépendante).
Tout en brandissant plusieurs portraits de détenus d'opinion, les marcheurs ont scandé : "Libérez khawetna'' (Libérez nos frères), "Libérez Bouregâa", "Nos représentants sont en prison''. La communauté universitaire, accompagnée de nombreux citoyens, a organisé un débat sur les derniers développements de la situation dans le pays notamment après les nouvelles nominations effectuées par le chef de l'Etat.
"Nous sortons toujours parce que nos revendications n'ont toujours pas été satisfaites, il n'y a aucun changement, bien au contraire, ils nous ont imposé un président pour lequel nous n'avons pas voté, maintenant ils sont en train de recycler des personnes issues de l'ère de Bouteflika et impliquées dans la gestion des affaires du pays ayant provoqué la crise, pour constituer un gouvernement, illégitime à nos yeux.
Nous allons continuer notre combat pacifique jusqu'à l'indépendance de l'Algérie et rien ne pourra nous arrêter", dira Amira, une étudiante en médecine qui intervenait lors de ce débat.

Ines Boukhalfa
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