Rien n'était pourtant acquis !

Le premier président du GPRA (58-61), Ferhat Abbas, avait résumé en une seule formule, la contribution des joueurs de l'équipe du FLN dans la lutte du peuple algérien pour son indépendance. «Vous venez de faire avancer la Révolution de dix ans.» Restituée dans son contexte,à savoir le début de l'année 1958, cette formule renferme toute la portée politique et médiatique du départ collectif de talentueux joueurs évoluant dans le championnat français. Ce fut un autre succès du FLN. La mobilisation des Algériens pour la cause nationale. La rupture est brutale. Inattendue et fatalement, son impact est phénoménal. La France officielle n'était plus en mesure de poursuivre sa propagande. Elle ne pouvait pas non plus, travestir la réalité, ni minimiser le sursaut révolutionnaire de ces Algériens qui ont tout abandonné : une bonne situation, une carrière et des contrats juteux. C'était un choix et faut-il le rappeler, rien n'était pourtant acquis. Mais point d'hésitation et c'est la parfaite illustration du devoir envers la patrie et la fierté de participer à la lutte de libération nationale en allant porter à travers les capitales des pays qui soutiennent la Révolution algérienne, la voix de l'Algérie. L'opinion internationale prendra progressivement conscience qu'il s'agit bel et bien d'une Guerre de libération et non, de l'action d'un groupe, ni «d'évènements» comme le prétendait la France officielle. L'apport de cette équipe du FLN, sur la médiatisation de l'Algérie en guerre pour son indépendance, est indéniable.
R. K.