Algérie

«Rien n'est intraçable, mais il y a un problème de juridictions»



«Rien n'est intraçable, mais il y a un problème de juridictions»
Le groupe terroriste auteur du kidnapping et de la décapitation du touriste français, Hervé Gourdel, a diffusé, en l'espace d'une semaine, trois vidéos sur YouTube.La première a été mise en ligne le lundi 22 septembre, où les terroristes, se réclamant de Daech, avaient menacé d'exécuter l'otage français, si la France ne mettait pas fin à ses frappes aériennes contre les djihadistes de l'Etat islamique en Irak. Le 24 septembre, ils mettent à exécution leur menace et diffusent une seconde vidéo montrant la scène de l'exécution d'Hervé Gourdel. Un troisième enregistrement a été diffusé, mardi 30 septembre, où environ une trentaine de terroristes renouvellent leur allégeance au «Khalif» de Daech.Le même jour, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, annonce, à la Télévision nationale, la mise en place d'une commission rogatoire pour déterminer le lieu d'où a été postée la vidéo de l'exécution sur la Toile.Mais comment retrouver les traces de ces enregistrements ' Est-il facile d'atteindre le but ' Pour comprendre les difficultés à pister les enregistrements vidéo sur le Net, nous avons sollicité l'expertise d'un spécialiste de l'informatique. «Rien n'est intraçable sur internet», explique, d'emblée, Farid Guellai, ingénieur-développeur. Tout repose, précise-t-il, sur l'adresse IP (Internet Protocol).«Chaque micro-ordinateur connecté reçoit une adresse IP unique. Mais pour retracer cette vidéo, il faut suivre le processus inverse. C'est-à-dire il faut passer par le diffuseur, puis l'opérateur pour arriver à l'adresse IP du micro utilisé pour la diffusion de cette vidéo», explique-t-il. Cependant, indique-t-il, il existe des moyens pour contourner l'identification de l'adresse IP avec, notamment, l'utilisation du réseau Tor (The Onion Router) pour la masquer (l'adresse IP). «Même avec ce réseau, on peut retracer la vidéo», souligne-t-il.La difficulté de ce travail réside, selon lui, dans les juridictions. «Le traçage d'une vidéo renvoie, souvent, à plusieurs juridictions et à plusieurs pays. Pour arriver à l'adresse IP, il faut saisir plusieurs pays. Cela nécessite la mise en place de plusieurs commissions rogatoires. Et les juridictions sont très complexes, ce qui fait que le traçage se fait sur plusieurs années», signale-t-il. Mais souvent cela ne débouche pas sur l'arrestation des auteurs de ces enregistrements.Surtout si les terroristes postent leurs vidéos à partir d'un cybercafé. La difficulté réside aussi, ajoute-t-il, dans le fait que les sites internet ne sont pas hébergés en Algérie. «Nous n'avons pas d'hébergeurs de sites, faute d'infrastructures nécessaires», déplore-t-il.




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