Algérie - Bouzguene

«Rien à manger dans deux jours»



L’épaisseur de la neige a atteint hier 1,30 m dans cette localité limitrophe de la commune d’Ifri Ouzellaguène (Béjaïa). Le CW251 menant au chef-lieu de daïra de Bouzeguène est totalement bloqué, en attente du passage des engins de déneigement. Sans électricité, sans route, sans gaz, les villageois se retrouvent une nouvelle fois seuls face aux rigueurs de l’hiver. Les magasins d’alimentation ont été quasiment vidés par les habitants soucieux de constituer des stocks d’aliments à l’annonce du retour de la tempête de neige. Contacté hier par téléphone, le maire d’Ait Zikki nous a prévenus que «si la route n’est pas dégagée, les villageois n’auront plus rien à manger dans deux jours». Le P/APC n’a, du reste pas pu rejoindre son bureau, bien qu’il ait installé la veille une cellule de crise à l’effet de venir au secours des villageois. Pour l’heure, ces derniers comptent sur eux-mêmes pour se frayer un chemin hors de leurs habitations. «Sous ce tapis de neige, nous avons du mal à repérer le chemin», témoigne un villageois contacté par téléphone, signalant la crainte de la population locale d’avoir à prendre en charge des urgences médicales, notamment le transfert des femmes enceintes. Seule commune de la daïra de Bouzeguène à ne pas bénéficier du programme de gaz naturel en cours de réalisation, Aït Zikki compte notamment sur le bois de chauffage pour se prémunir du froid de l’hiver. Les provisions de combustible faites par certains citoyens risquent de tarir très vite. Les habitants d’Agouni Filkane, Taourt Bwar, Iguer Amrane, Berkis, Amekrez… appréhendent l’épreuve vécue en mars 2005, lorsque ce sont les engins de l’ANP qui les avaient tirés de l’isolement dans lequel les avaient plongés une violente tempête de neige. A Bouzeguène, chef-lieu de daïra, les mêmes privations sont signalées par la population locale. Le tapis de neige a atteint 80 cm en ville et dans les villages. Une partie des habitants ont pris leurs précautions en achetant des groupes électrogènes pour maintenir l’alimentation électrique dans leurs foyers. « En une semaine, cet équipement est passé de 15 000 à 20 000 DA», signale un habitant du chef-lieu. Si le carburant venait à manquer dans les stations-service, même les groupes électrogènes seront hors service. Les perturbations électriques surviennent depuis lundi dernier, avant que le courant ne soit totalement coupé depuis le retour de la tempête de neige, ces deux derniers jours. A noter que les élèves n’ont pas rejoint l’école depuis une semaine.
Signalons enfin qu’une maison s’est effondrée vendredi matin au village d’Abourghès, dans la commune d’Illoula, dans la même daïra. Occupée à déneiger les alentours de la maison, la famille est fort heureusement indemne. Elle a été accueillie par un citoyen du village, en attendant une prise en charge par les autorités locales.    


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