Algérie

Riche mais pauvre



Riche mais pauvre
Près de 200 milliards de dollars de réserves de change de l'Algérie à fin 2012, or non compris. Une partie de cette manne financière est essentiellement orientée vers la réalisation de projets structurants devant, à leur tour, booster l'investissement privé national et les IDE dans différentes régions pour le développement, la création de richesses et d'emplois. Est-ce que l'Algérie peut être considérée, pour autant, comme un pays riche. En terme absolu, oui. Puisque selon un rapport spécial réactualisé sur les perspectives économiques de la région du Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, rendu public le 6 décembre 2012 à Washington, le FMI a classé l'Algérie au titre du pays le moins endetté des 20 pays de la région Mena pour l'année 2012, et du deuxième plus gros détenteur de réserves officielles de change après l'Arabie saoudite, avec des prévisions de clôture de l'année 2012 de 205,2 milliards de dollars. Le FMI pronostique un matelas de devises de 224,1 milliards de dollars en 2013 (contre 183,1 milliards de dollars en 2011). Les chiffres révélés hier par le gouverneur de la Banque d'Algérie, ne sont pas loin des prévisions du FMI. Le Fonds prévoit que la dette extérieure brute de l'Algérie ne représentera que 2,4% du PIB en 2012, et devra se maintenir au même taux en 2013 (contre 2,8% en 2011).
La dette publique devra baisser, quant à elle, à 8,9% du PIB en 2012 et à 8,6% en 2013 (contre 9,9% en 2011).
Selon les évaluations du FMI sur les réserves de change officielles 2012 (hors fonds de souveraineté) des pays pétroliers de la région, les trois plus gros détenteurs de ces réserves sont l'Arabie saoudite (683,5 milliards de dollars), l'Algérie (205,2 milliards de dollars) et l'Iran (113,1 milliards de dollars).
Dans les faits, l'Algérie n'a pas réussi à transformer cet argent en richesse pérenne à travers une industrie performante, une agriculture compétitive, des services modernes et surtout les ressources humaines intarissables. Pourtant beaucoup d'argent a été investi. Mais beaucoup d'argent a été détourné aussi.
L'Algérie est en fin de compte, un pays riche qui reste pauvre parce qu'il est mal géré, parce qu'il n'a pas de vision claire de son avenir et de son devenir, parce qu'il est noyauté par les lobbies d'affairistes mafieux qui favorisent l'incompétence et la médiocrité comme mode de gouvernance pour mieux piller les énormes potentialités du pays. La prédation et la corruption expliquent la stagnation économique et le sous-développement chronique dans lequel le pays est maintenu après cinquante ans d'indépendance et de beaux discours.
Si Alger, la vitrine du pays, n'arrive pas à refléter l'opulence du pays, qu'en est-il des villes et villages de l'Algérie profonde '
Si les régions côtières où se concentre l'essentiel de l'activité économique hors hydrocarbures et les investissements n'arrivent pas à satisfaire tous les besoins de ses habitants, que peut-on dire des régions auxquelles l'économie a tourné le dos '
Depuis le début des années quatre-vingt-dix, l'économie algérienne tourne en rond et fait du surplace parce qu'elle est otage d'une vision étriquée et d'une improvisation manifeste. Une stratégie globale transcendant les clivages politiques et les débats d'écoles s'impose avant que l'Union européenne et l'OMC avalent le pays pour en faire un autre marché mais sans consommateurs.
A. G.


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