Riad Mahiaoui: Des assises nationales pour une meilleure santé

«Le système national de santé publique ne va pas bien, d'où la nécessité des assises nationales pour appliquer les réformes nécessaires que tout le monde appelle de ses v?ux », a indiqué hier le Pr Riad Mahiaoui sur les ondes de la Radio nationale chaîne 1. Interrogé sur les thèmes qui seront abordés lors des assises nationales de la santé, prévues samedi prochain, l'intervenant note que « les systèmes de santé dans le monde se sont développés. Dans les années 70, nous étions 14 millions d'habitants, et nous sommes actuellement une population de 45 millions, alors que rien n'a été ajouté en terme de structures sanitaires qui ne suffisent plus maintenant ». « Les systèmes de santé dans le monde ont adopté la numérisation, ils ont introduit l'intelligence artificielle, il est donc de notre devoir d'appliquer des changements pour la modernisation de notre système de santé », a ajouté le membre du Comité scientifique chargé du suivi de l'épidémie de coronavirus en Algérie, assurant que les assises de samedi prochain seront la « pierre angulaire du renouveau et de la révolution dans le domaine de la santé au niveau national ». Plus de 700 professionnels et experts de la santé, avec la participation des partenaires sociaux et de la société civile, seront réunis les 8 et 9 janvier 2022 pour discuter des grandes lignes de la stratégie nationale pour construire un nouveau système de santé capable de répondre aux besoins de la population conformément aux normes internationales. Selon le Pr Mahiaoui, les assises seront organisées autour de « sept ateliers soigneusement sélectionnés, allant des urgences médicales à la numérisation du secteur et des équipements, en passant par le financement des hôpitaux, les assurances, ainsi que la gestion flexible et la facilitation des procédures pour le citoyen ». « Il faut que l'hôpital produise de la richesse », a-t-il ajouté. L'intervenant estime aussi que cette rencontre permettra aussi d'introduire le contrôle de la gestion des structures hospitalières en matière de dépenses de budgets mais surtout en termes de « prévisions » en accueil de malades selon un « cahier des charges ». « Il faut établir un contrôle à la fin de chaque exercice, en fonction de ce qui a été retenu dans le cahier des charges ». Le Pr Mahiaoui a souligné que l'Algérie n'a pas un problème de compétences dans les capacités financières compte tenu du budget important alloué au secteur de la santé, mais plutôt de suivre le rythme de tous les développements dans ce domaine dans le monde en utilisant la numérisation et l'intelligence artificielle. A propos de gestion, l'intervenant affirme que « nous avons constaté des dysfonctionnements ces dernières années ». « On peut trouver dans un hôpital plusieurs scanners médicaux, mais sans un spécialiste en radiologie. On peut construire une structure hospitalière de 240 lits à 2.000 km mais sans disposer des spécialistes nécessaires », a-t-il expliqué, affirmant la nécessité de construire un système de santé qui accueille le patient avec tout le respect et la dignité nécessaires ». Selon l'intervenant, « tous les acteurs du secteur de la santé seront impliqués dans ces ateliers, tels que les syndicats et les associations actives sur le terrain, dans le but de forger une vision claire sur la politique de santé et atteindre l'efficacité et l'efficience requises ». L'invité de la chaîne 1 a également souligné l'importance de l'appel lancé par le Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, pour « introduire une réforme profonde et globale basée sur une révision de la carte sanitaire en adoptant de nouvelles normes qui prennent en compte les besoins réels de chaque région sur la base d'un diagnostic précis et de données objectives ».Enfin, l'intervenant s'est dit optimiste quant au déroulement de ces assises. « J'ai assisté aux assises régionales de la santé, et j'ai constaté que tout le monde souhaite le changement. Je ne peux donc qu'être optimiste concernant les résultats de cette rencontre ».