Le cours de l'or a dégringolé cette semaine à des niveaux plus vus depuis l'été 2011, dans un marché inquiet d'un possible durcissement de la politique de la Réserve fédérale américaine (Fed) et redoutant de voir Chypre contraint de vendre ses réserves de métal jaune. OR
Le prix de l'once d'or a nettement accentué le repli entamé fin mars, lâchant jusqu'à 80 dollars entre mercredi et vendredi et descendant jusqu'à 1.505 dollars sur le marché au comptant à son plus bas niveau depuis juillet 2011.
Alors qu'il s'était stabilisé en début de semaine, le métal jaune a finalement décroché mercredi après la publication prématurée des minutes de la dernière réunion de la Fed, indiquant que ses membres avaient discuté d'une réduction des rachats d'actifs de l'institution à partir de l'été.
Or, ces rachats d'actifs, qui se traduisent chaque mois par des injections massives de liquidités par la Fed dans l'économie, diluent la valeur du dollar contribuant à rendre plus attractifs les achats d'or, libellés dans la monnaie américaine et rempart contre l'inflation.
"Ces minutes ont apporté un nouveau signe des désaccords croissants au sein de la Fed sur le moment approprié pour mettre fin à ces rachats d'actifs" et la réaction du marché "montre à quel point les cours sont sensible à toutes les spéculations" sur le sujet, a relevé Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
D'autant que l'or pâtit déjà durement de la concurrence des marchés boursiers, jugés plus rémunérateurs que les métaux précieux. L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a ainsi battu de nouveaux records cette semaine après de bons indicateurs économiques et résultats d'entreprises incitant à la prise de risques.
Toujours mercredi, le marché de l'or a été de surcroît refroidi par des informations sur les sacrifices supplémentaires que devrait accepter Chypre en échange de l'aide internationale au pays.
Nicosie doit désormais dégager 13 milliards d'euros, soit près de deux fois plus que ce qui avait été estimé initialement. Si la majeure partie viendra de la restructuration drastique du secteur bancaire, le pays pourrait également devoir procéder à la vente d'une partie de ses réserves d'or, pour 400 millions d'euros.
"Pourtant, le cas échéant, les ventes d'or chypriote seraient négligeables de l'ordre de 10 tonnes", pas de quoi ébranler le marché "alors que la demande mondiale représente chaque année quelque 4.800 tonnes", a observé Julian Jessops, analyste de Capital Economics.
Mais "c'est en fait la crainte plus générale de voir d'autres banques centrales contraintes de céder une partie de leurs réserves d'or pour couvrir les besoins financiers de leurs pays qui a pesé sur les cours", a expliqué Suki Cooper, analyste de Barclays.
Pourtant, toute cession d'or par des banques européennes serait compensée par les achats d'or croissants des banques centrales des économies émergentes, soucieuses de muscler leurs réserves, a averti Mme Cooper, qui mise sur 300 tonnes d'achats nets d'or par des banques centrales sur l'année 2013.
De plus, "même si la crise de la zone euro empire au point que de plus gros pays de la région se trouvent assez désespérés pour envisager de vendre leur or, la montée des dangers susciterait un tel appétit pour les valeurs-refuges que l'or mis en vente trouverait preneur immédiatement", et cela ne pèserait donc pas sur les cours, a estimé M. Jessops.
Plus que Chypre, le désintérêt des investisseurs pour les ETF, fonds cotés en Bourse et adossés à des stocks d'or, représente "un plus grand danger" à court terme pour les prix de l'or, a par ailleurs insisté Mme Cooper.
Ainsi, SPDR Gold Trust, le plus gros fonds d'or coté dans le monde, a vu le volume de ses participations reculer de 25 tonnes cette semaine, pour descendre jeudi à 1.181,42 tonnes, au plus bas depuis mai 2010. Il a dégringolé de 140 tonnes en deux mois.
Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1.535,50 dollars vendredi au fixing du soir contre 1.568 dollars le vendredi précédent.
ARGENT
Après avoir nettement rebondi en début de semaine, le métal gris a chuté dans le sillage de l'or, tombant vendredi à 26,39 dollars l'once, au plus bas depuis juin 2012.
L'argent a terminé la semaine à 27,40 dollars l'once contre 26,97 dollars sept jours auparavant.
PLATINE/PALLADIUM
Les cours des métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont accompagné or et argent dans leur recul, le platine glissant vendredi à 1.492 dollars l'once, au plus bas depuis août 2012.
Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi soir à 1.514 dollars contre 1.531 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 715,50 dollars contre 720 dollars la semaine.
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Posté Le : 13/04/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Temps d'Algérie
Source : www.letempsdz.com