Algérie

Revue des métaux de base: les prix ballotés, les stocks de cuivre inquiètent Marchés



Les cours des métaux au London Metal Exchange (LME) ont connu une semaine agitée, dans un marché digérant les chiffres des importations chinoises et la hausse continue des stocks mondiaux de cuivre, avant de trébucher vendredi dans un accès de faiblesse général.
Après avoir été minés ces dernières semaines par les déboires de Chypre et des statistiques décevantes sur l'emploi américain, les prix des métaux de base ont tenté de se ressaisir cette semaine, profitant d'achats à bon compte mais aussi à la faveur des chiffres officiels sur le commerce extérieur chinois, publiés mercredi.
Si le géant asiatique a enregistré en mars un déficit commercial inattendu, la hausse des importations chinoises de métaux "a confirmé la reprise saisonnière de l'activité manufacturière" après la pause du Nouvel an chinois, "de quoi apaiser quelque peu les craintes des investisseurs", ont jugé les analystes de Barclays.
De fait, les importations chinoises de cuivre ont gonflé de 7% en mars par rapport à février, à 320.000 tonnes, "en raison d'un phénomène modeste de restockage à l'orée d'une saison de consommation accrue", soulignaient-ils, tout en estimant que ces nouvelles n'ont pas suffi à provoquer de rebond durable des cours.
Pour cause, "sur les quatre derniers mois, les importations de cuivre de la Chine restent en baisse de 30% par rapport à l'année précédente", a estimé Ross Strachan, expert de Capital Economics, observant que le rebond attendu après la trêve du Nouvel an lunaire ne s'était concrétisée que très modestement.
Selon lui, "la reprise économique en Chine sera probablement plus faible que ce que beaucoup attendent, elle reposera moins sur une utilisation intensive des matières premières que dans le passé, et surtout, il y a déjà des stocks élevés pour la plupart des ces matières premières", notamment le cuivre.
Les stocks de métal rouge dans les entrepôts de la Bourse des métaux de Shanghai ont approché cette semaine 242.000 tonnes, niveau presque record, tandis que les stocks de cuivre ailleurs dans le pays représenteraient 500.000 à 600.000 tonnes, selon des estimations rapportées par Commerzbank.
"La reconstitution des stocks de métaux due à la réaccélération de l'économie chinoise va probablement s'interrompre avant début mai et la vigueur printanière (de l'activité) pourrait se dissiper à peu près au même moment: dans ces conditions, le proverbe bien connu des courtiers +vends en mai et enfuis-toi+ pourrait se révéler tout à fait approprié", grinçaient de leur côté les experts de Deutsche Bank.
La Chine est de loin le premier pays consommateur de métaux industriels. Le marché reste de surcroît hanté par le violent gonflement des stocks de cuivre ailleurs dans le monde: le volume de métal rouge stocké dans les entrepôts du LME a bondi de 85% depuis le début de l'année pour atteindre vendredi 593.650 tonnes, un record depuis 10 ans.
Mais paradoxalement, opulence des stocks ne signifie pas nécessairement abondance de l'offre disponible.
Selon une enquête du Wall Street Journal publié vendredi, ce gonflement des stocks du LME, exacerbé par les maisons de courtage Trafigura et Glencore, entraîne un allongement significatif des délais d'attente (logistiques) nécessaires pour sortir le métal hors des entrepôts. Ce qui pousse certains industriels à payer une forte prime (en sus du cours officiel) pour garantir leurs approvisionnements.
Les prix ont finalement violemment dégringolé de concert vendredi à l'unisson des autres matières premières, dans un grand mouvement de ventes massives, notamment alimenté par des indicateurs américains maussades (recul des ventes au détail en mars, vif repli du moral des ménages en avril).
Le cuivre, baromètre du marché, a ainsi perdu près de 3% en l'espace de quelques heures avant de limiter rapidement ses pertes.
L'ALUMINIUM est descendu vendredi à 1.852 dollars la tonne, au plus bas depuis août 2012.
Le géant du secteur Alcoa a publié mardi un chiffre d'affaires en recul de 3% au premier trimestre, notamment en raison de baisses de production de certaines usines européennes, mais il continue de tabler sur une croissance de 7% la demande mondiale d'aluminium sur l'année.
NICKEL et ZINC ont touché vendredi de nouveaux plus bas depuis novembre, à respectivement 15.835 et 1.847,75 dollars, tandis que le PLOMB descendait à 2.027,75 dollars, un plus bas depuis fin octobre.
Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7.420 dollars vendredi vers 16H00 GMT, contre 7.421 dollars le vendredi précédent vers la même heure.
L'aluminium valait 1.858 dollars la tonne contre 1.888 dollars.
Le plomb valait 2.039 dollars la tonne contre 2.067 dollars.
L'étain valait 21.950 dollars la tonne contre 22.800 dollars.
Le nickel valait 15.850 dollars la tonne contre 16.065 dollars.
Le zinc valait 1.868 dollars la tonne contre 1.887 dollars.


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