Revue de la presse étrangère

L'Algérie comme la Tunisie, disent-ils, regorge de richesses mais celles-ci  restent entre les mains d'un régime corrompu et traversant une crise de succession. «Les Algériens savent que les réserves de gaz et de pétrole de leur sol suffiraient largement à  augmenter le niveau de vie de tout le pays, si l'argent qu'elles génèrent ne suivait pas des canalisations occultes fuyant vers les comptes à  l'étranger d'une poignée d'hommes politiques et de militaires», peut-on lire dans La voix du Nord, qui ajoute : «En un peu plus de vingt ans, le désespoir a encore creusé son sillon ravageur au front de ces femmes et de ces hommes de Tunisie et d'Algérie, dont la culture et l'histoire sont riches d'épisodes si foisonnants que les dirigeants d'aujourd'hui n'en semblent plus dignes.» Dans une chronique publiée dans la revue Le Point, il est admis que si la situation politique algérienne diffère de celle d'Octobre 1988, les causes du mécontentement social sont les mêmes. Et de s'interroger sur les risques de vacillement des pouvoirs algérien et tunisien. «En Algérie, est-il noté, les partis politiques sont des coquilles vides, les organisations inexistantes. Les jeunes sont dans la rue et cassent, mais aucune organisation n'est aujourd'hui capable de canaliser leur colère pour le meilleur ou pour le pire.» En revanche, observe-t-on, la société civile tunisienne se mobilise «à ses risques et périls». Le journal Le Télégramme fait, lui aussi, le parallèle entre le cas de l'Algérie et les autres pays du Maghreb : «Le Maghreb s'embrase. Ou à  tout le moins l'Algérie et la Tunisie, aux profils fort différents, tandis que le Maroc, plus féodal et moins riche, reste pour l'instant relativement calme.» Mettant l'accent sur la «fragilité» des régimes maghrébins, le commentateur du journal pousse sa réflexion jusqu'à  relier la situation sociale de la région au développement des tentacules d'Al Qaîda dans la région : «Le démantèlement d'une cellule d'Al Qaîda au Sahara occidental, dans le sud marocain, démontre de surcroît que le terrorisme islamiste, prospérant sur la pauvreté, est comme un cancer qui a métastasé dans toute la région.»
Le magazine en ligne Slate met en avant le fait que les jeunes soient «pris en sandwich entre la bureaucratie et la corruption de l'Etat et la pression moralisante et castratrice des islamistes». L'Algérie serait, à  en croire le magazine, l'un des rares pays où personne ne regrette de ne plus avoir 20 ans…