Déluge ici,
prospérité ailleurs, dit un adage. Cela demeure valable pour les pluies, et ce
dont bénéficient les terres agricoles se trouvant en aval. Quant aux
révolutions, et pour paraphraser Napoléon premier, elles y renferment deux
sortes de gens. Ceux qui les font et ceux qui en profitent.
Cependant le
profit dans le présent cas de figure, concerne la Turquie. Élément externe à
ces révolutions arabes, ce pays ambitionne, à travers cette aubaine,
reconquérir une position géostratégique régionale. Et quelle région ! La plus
convoitée du monde. La méditerranée, le canal de suez et la mer rouge, la route
du pétrole. Le détroit de Gibraltar, et le débouchée vers l'Atlantique, vers la
mer du nord, et pas seulement.
Il s'agit aussi
pour la Turquie, de se repositionner dans la péninsule arabique, dans les
Balkans, qui signifient en turc : rochers glissants, et il est particulièrement
question d'avoir un Å“il, sur tout ce qui bouge en pays persan. Le but, c'est
ravir cette position tant convoitée par Israël, par l'Iran et illusoirement,
avant la révolution de février 2011, par l'Egypte de Moubarak. Et partant la
Turquie projette de devenir l'incontournable relais, partenaire des Etats-Unis
et de l'Union Européenne, dans cette région du monde qui se reconfigure depuis
le début des révolutions Arabes.
Depuis l'homme
malade de l'Europe, et le traité de sèvres du 10 Août 1920 conclu, juste après
la première guerre mondiale, entre les alliés et l'empire Othoman, qui consacra
le démembrement des possessions de la Porte sublime et la fin de la Pax
Othmanica.
L'empire des
othomans dura 623 ans, de 1299 à 1922. Il engloba l'Anatolie, le plateau
Arménien, la Mésopotamie, la Péninsule arabique, la Syrie, la Palestine et
toute l'Afrique du Nord, à l'exception de Royaume du Maroc.
Après l'ère des «
Tanzimat », c'est-à-dire l'organisation des réformes, d'inspiration
occidentale, à partir de 1839 tous azimuts : éducation, justice, égalité,
agencement territoriale et institutionnel. Et aussi pour d'autres
considérations de politique étrangère. Comme les séditions des peuples non
turcs, vivants sous domination othomane, qui voulaient s'émanciper, et d'autres
populations, qui subissaient les assauts colonialistes outranciers des pays
occidentaux. Ces derniers devenus au siècle des découvertes puissants et forts
par la maîtrise de nouvelles technologies régnaient, sur la scène politique
internationale. Ces conditions mirent fortement à mal l'empire Othoman, qui
pour défendre ses possessions, fut souvent contraint de faire appel, tantôt aux
anglais pour contrer les russes dans les Balkans et tantôt, aux français, pour
s'assurer de la syrie. La France, quant à elle, occupait déjà l'Algérie, et son
administration avait remplacé l'Odjak de la régence d'Alger, depuis le 03
juillet 1830.Ce fut le début de la fin de la Khilafa musulmane, qui durait
depuis 632 Ap J/C.
L'érection de la
république Turque, et sa proclamation par Mustapha Kamel Atatürk, se fera le 29
octobre 1923, et l'abolition de la Khilafa, intervint le 3 mars 1924. La
Turquie nouvelle, république et laïque, s'intéressa à elle-même, et à ses
affaires. Elle se focalisa et se polarisa sur sa restructuration sociale.
Passer d'une khilafa, où le pouvoir et l'autorité, sont d'essence religieuse, à
une république laïque, c'est-à-dire faire gérer les affaires terrestres, par
des lois humaines, autres que celles révélées ou sensées l'être. Cela demande
du temps et du sacrifice, au sens premier du terme. C'est à dire sanglant. Car
faire table rase de relations, de pratiques, de comportements et d'usages, qui
auront régi le lien social, des siècles durant, ne peut être aisé, ni
instantané. Cela se paye et engendre des cassures, des dislocations et des
ruptures, dans la structure sociale. En réaction, et en retour, cela génère des
résistances parfois violentes, à toutes les nouveautés, à tous les changements
et à toutes les innovations.
Cette situation
de désagrégation et de démembrement du système sociétal, occasionna aussi, à
tous les turcs, des frustrations au sens psychologique du concept, c'est à dire
des sentiments de dépossession et de privation. Il va sans dire que cela laisse
des traces dans l'imaginaire collectif, et en conséquence, une envie
irrésistible, à tort ou bien à raison, de revenir et de reprendre, ce dont, on
a été un jour dépossédé.
Il se raconte que
Mustapha Kamel, lors de la réforme du vêtement et du couvre chef, instituée le
25 novembre 1925, s'est vu objecter, par ses concitoyens, à qui désormais il
interdisait le port du traditionnel turban, pour leur imposer la casquette à
visière sensée être européenne et moderne. Que le turban laissait au moins, aux
turcs de l'espace pour voir Dieu, que par contre la visière de la casquette,
les en empêchait. Alors par bravade à Attaturc, au moment des prières les turcs
retournaient leurs visières vers l'arrière.
La démarche de
l'édification de la Turquie laïcisante, se déroula, par la force des vainqueurs
de la première guerre mondiale, dans le désengagement et le détachement de
toute visée expansionniste ou de reconquête. La Turquie érigée par Atatürk,
s'occupait désormais à mettre sur pied les canons de cette nouvelle doctrine
gouvernementale. C'est à dire la soustraction de l'autorité et le pouvoir, à la
communauté des religieux.
La capitale fut
transférée d'Istanbul à Ankara, d'Europe en Asie. La laïcité est inscrite dans
la constitution, et la Turquie adopte un code civil d'inspiration fortement
suisse, un code pénal à forte suggestion italienne et un code de commerce,
d'esprit allemand. Les confréries religieuses sont abolies. Il est dorénavant
interdit de porter des vêtements religieux en public. La journée du dimanche
remplace celle du vendredi pour le repos hebdomadaire, et le calendrier
grégorien et adopté en 1926. Un enseignement moderne et surtout neutre,
supplante l'enseignement religieux, et en 1928 l'alphabet latin détrône,
l'alphabet arabe. Ce travail de fond, pour instituer un nouveau mode de vie, de
penser et d'agir durera, jusqu'à la mort de son auteur, Mustapha Kamel Atatürk,
à la veille de la deuxième guerre mondiale, le 10 novembre 1938.Avant cela, et
en ultime réforme, il accorda le droit de vote aux femmes turques en 1934,
c'est-à-dire dix ans, avant que ce droit, ne soit accordé aux femmes
françaises.
La disparition de
Mustapha Kamel, entraînera des assouplissements dans la rigueur et la fermeté
du kémalisme. Au sortir de la deuxième guerre mondiale, la religion musulmane
reconquit, certains espaces qu'elle avait perdus.
Dès les années
cinquante, la laïcisation de la vie turque, commençait à être remise en cause.
L'enseignement religieux réintégrait les programmes scolaires et beaucoup de
mosquées furent construites.
Mais la fin
annoncée de la sécularisation, commença avec l'arrivée au pouvoir de partis
islamistes turcs, d'obédience frères musulmans. Ce fut la création du parti
Rafah -parti de la providence- en 1983 et sa participation aux élections
municipales de 1984, où il obtint, 4,8 % des voix. Une première depuis
l'avènement de la Turquie laïque : un parti islamiste, prenant part à travers
des élections, à la vie politique. Le 24 décembre 1995 ce parti remporta 158
sièges sur les 550 que compte la chambre turque des députés. Et son leader en
s'associant au parti de la juste voie de Tansu Ciller en fit le parti
majoritaire. Et Necmedin Erbakan son chef, fut désigné premier ministre. Le
Rafah fut ensuite interdit en 1998, par décision de la cours constitutionnelle
turque sur instigation des militaires, contraints à un bras de fer par les
islamistes. Des scissions apparurent alors au sein de la mouvance islamiste partisane,
dès cette interdiction. Et une des factions dissidentes, créa l'A K P, ou Parti
pour la Justice et le Développement. Son leader l'ancien maire d'Istanbul,
Recep Tayyip Erdogan, disciple de Necmedin Erbakan, est depuis le 14 mars 2003
premier ministre de Turquie.
Ce survol et cet
effleurement de ce pan de l'histoire contemporaine de la Turquie, où l'empire
othoman fut expansionniste, que la Turquie laïque, ne chercha plus à l'être,
sauf pour le cas de son intervention militaire à Chypre. Et que de puis 1994,
les gouvernements islamistes successifs, convoitent de se repositionner, devait
annoncer, mon questionnement. Il est le suivant :
Le retour de la
khilafa se réalisera-t-il par les frères musulmans, profitant des révoltes
arabes ?
Hasard, coïncidence
ou bien, riposte et résistance. Le mouvement des frères musulmans, est né juste
après l'abolition de la khilafa.
Hassan el Banna,
cet équivalent d'instituteur, puisque l'acception de ce concept, par ses
auteurs, étant l'opposition, au percepteur religieux, comme l'était Al Banna,
et toute la connotation qui l'entoure, avait fondé son mouvement en 1928.
Dans le programme
de l'originelle association des frères musulmans, l'instauration du grand Etat
islamique fondé sur l'application de la charia, constituait le but final. Et
cela le demeure. Cependant conscients des réalités du monde contemporains,
toutes les branches nationales des frères musulmans, adaptent leur manière de
procéder aux conditions locales et aux données de l'heure, pour y arriver. Ils
participent aux élections, font partie d'alliances gouvernementales, et
gouvernent comme en Turquie. Mais ne recourent désormais qu'exceptionnellement
aux armes. Le but est de paraître clean, en attendant le moment opportun pour
se dévoiler. C'est une stratégie.
Bien que les
turcs, ne soient pas arabes ils auront conservé la khilafa 623 années durant.
Cela leur donne, estiment-ils, pour des raisons valables ou pas, de l'ascendant
sur les autres musulmans, que les islamistes d'entre eux et pas seulement, ne
sont pas prêts d'abandonner. Bien au contraire, ils ne ratent aucun évènement,
pour exploiter ce filon à la faveur de leur cause.
Les turcs sont
quatre-vingts millions d'habitants et leur économie est performante, depuis
quelques années déjà. Cette situation et d'autres, ont défavorisé leur
intégration dans l'Union Européenne.
Les européens
exigent aux turcs de se conformer aux critères de Copenhague de 1993, à savoir
:
-1- Avoir des
institutions stables garantissant la démocratie, l'Etat de droit, les droits de
l'homme, le respect et la protection des minorités.
-2- Avoir une
économie de marché viable ainsi que la capacité à faire face à la pression
concurrentielle et aux forces du marché à l'intérieur de l‘Union.
-3- Avoir la
capacité d'assurer les obligations de la qualité d'Etat membre, notamment le
respect des objectifs politiques économiques et monétaire.
En conséquences,
et considérant leur incapacité à régler le problème de la minorité kurdes de
Turquie, qui constitue le plus grand écueil à cette adhésion les turcs se sont
retournés vers la partie arabe du monde, pour se refaire. Pour se donner des
chances de réussir dans cette entreprise, ils ont choisi la voie diplomatique,
le terme est faible, le point de fixation, la corde sensible, mais aussi, l'une
des rares affaires, qui fédère les arabes : la cause palestinienne. Les turcs
se redécouvrirent un destin proche oriental, et les révoltes arabes, leur
procurèrent l'occasion, pour le retour de la grande Turquie, même si les
islamistes gouvernants, promoteurs de ce projet, renardent pour explicitement
l'avouer.
Les gouvernants
turcs au pouvoir, prônent un soutient populaire, voire populiste, aux
palestiniens et aux arabes, mais pas d'appui ni d'aide politiques. Par contre,
comme l'Iran, la Turquie avait dès 1949 reconnu Israël et depuis lors, des
accords militaires existent entre les deux pays, notamment l'accord de 1996
portant sur la défense et sur les échanges de hautes technologies. La Turquie
ravitaille également Israël en eau douce. Cinquante millions de mètres cube/an,
sur une durée de vingt années pour la somme de un milliard de dollars U S. Le
volume des échanges commerciaux entre les deux pays avaient en 2002 atteint 1,3
milliards des dollars américains. Tous ces accords et d'autres n'ont jamais été
dénoncés par les islamistes turcs au pouvoir.
Cependant aux
arabes et aux musulmans, fut servie par les turcs l'opération «flottille de la
liberté» pour briser le blocus de Ghaza. Pour le coup, ils engagèrent et
réussirent une impressionnante opération de communication, en direction des
publics arabes et musulmans, dont l'impact marquera pour longtemps les
mémoires. 682 personnes y avaient participé, dont 380 étaient turques. La
branche algérienne des frères musulmans, s'était associée à l'action de
libération de ghaza, avec une délégation forte de 32 membres, hommes et femmes.
En riposte, 10
juin 2010, très tôt le matin, au cours de cette opération, l'armée israélienne
n'attaqua et n'aborda que le navire turc, le Mavi Marmara, pour des raisons
demeurées obscures, mais extrêmement douteuses, et pas les sept autres bateaux
qui composaient la flottille. Sur les neuf personnes tuées durant l'abordage,
huit étaient turques, et la neuvième était américaine. Elle était turque
d'origine.
Cette entreprise
eut ses morts, et du coût, la Turquie possède désormais, ses martyrs, pour la
libération de la Palestine. S'agissait-il d'un deal entre les services turcs et
les services israéliens ? Somme toute bingo, le but recherché était atteint. Mais
ce n'était que le début de la manÅ“uvre, offerte par les révoltes arabes.
Et si les turcs
ont été pris de cours, comme tous les autres de par le monde, par la fulgurance
de révolte des tunisiens et la fuite de Ben Ali. Ils avaient été prompts et les
premiers, à exiger le départ de Moubarak. Pour ce qui concerne la Libye, ils
sont les premiers à commander, que Kadhafi parte, mais également, les seuls,
après s'être mis, armes et bagages, à la disposition de l'O T A N, à proposer,
le 09 avril 2011, une feuille de route, pour le dénouement de la crise. Les
turcs, par la voix de monsieur Erdogan, exigent :
-1- le cessez le feu, et le retrait des
forces de Kadhafi des villes qu'elles assiègent.
-2- la création de zones humanitaires pour
l'acheminement de l'aide aux victimes des affrontements.
-3- le lancement d'un vaste processus de
mutations politiques démocratique.
Rappelons, pour
que nul n'oublie. Que Monsieur le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan,
avait reçu, cinq mois plus tôt, c'est dire le premier décembre 2010 le prix
Kadhafi pour les droits de l'homme, pour : «Services éminents rendus à
l'humanité».
Tout est bon à
prendre pour se repositionner. Un jour une chose et le lendemain son contraire,
et au suivant. Dupe celui qui voudrait bien le rester. Néanmoins cette
attitude, du grand écart, a le mérite de révéler, pour le moins, la duplicité
dans la démarche turque, et son impatience à se replacer. Quitte à s'en mêler
les pinceaux.
Cette feuille de
route turque, pour son malheur, et pour celui de son initiateur, ne tint pas
l'affiche longtemps, puisque le lendemain, le 10 avril 2011, une initiative
africaine, lui ravit le devant de l'actualité. Et à Doha le groupe de contact
piloté par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, toujours entreprenant,
insiste pour l'utilisation de plus de forces, contre Kadhafi, et pour une
solution de sortie de crise sans Kadhafi. Par ailleurs, les pays du BRICA,
c'est-à-dire, Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, réunis le 13 avril
2011 à Sanya en Chine, persistent à condamner l'usage de la force en Libye en
crise. Alors au bout du compte, l'initiative turque, se retrouve, par la force
de feu et des économies des actants majeurs, sur l'échiquier géostratégique
mondial, reléguée au rang de proposition de second degré. La Turquie n'est pas
encore une puissance régionale. Oui mais cela arrêtera-t-il la poussée des
islamistes turcs au pouvoir, pour reconquérir leur statut de passage obligé
pour tout l'Orient, jusqu'en Chine ?
«Zéro problème avec nos voisins», tel est le
credo de la diplomatie turque, justement conduite, par son ministre des
affaires étrangères, et non moins professeur de sciences politique, l'auteur de
ce slogan, ahmet Davoutoglou, grand diffuseur et héraut du Néo othmanisme.
Empathie ou bien
mimétisme, La Turquie et l'Iran pré-révolution islamiste, étaient des éléments
constituants -agissants ou subissants- de la théorie des périphéries de David
Ben Gourion, premier ministre d'Israël, qui préconisait d'avoir des alliés
au-delà des frontières des pays arabes dans la région, pour vivre en paix et
contenir, leurs influences, si tant est qu'ils en aient un moment eu. Les turcs
aujourd'hui font semblant de faire de la résistance face à Israël, pour se
rapprocher des arabes. La flottille de la paix pour ghaza, le navire hôpital
turc dirigé vers Benghazi, pour assister et évacuer les blessés et les malades
vers la turquie. La vraie fausse indignation d'Erdogan, face au président
israélien Pérès au forum de Davos, lors d'une émission de télévision
américaine, et sa sortie fracassante du plateau avant la fin du programme, en
présence du secrétaire général de l'O N U, Banki Moon. L'initiative turque,
visant à apaiser les tensions entre les factions palestiniennes, lors d'une
réunion tenue à Damas, le 06 avril 2011, entre Ahmet Davotuglu et Khaled
Mechaal, dirigeant du Hamas palestinien, exilé en Syrie. L'organisation de
négociations indirectes entre la Syrie et Israël, dont le quatrième tour avait
eu lieu à Ankara le 29 juillet 2008, et bien d'autres actions participent de
cette subtile reconquête turque de son influence dans la région. Et cela parait
lui réussir, puisque les opinions publiques nationales arabes, ne montrent pas
d'hostilités particulières à cette nouvelle présence. Mieux encore le modèle
politique turc semble susciter une vive attractivité pour les peuples arabes et
musulmans. La Turquie est un pays musulman, dont la constitution se proclame
laïque, il est membre de l'O T A N, il a édifié une économie performante
puisqu'il exporte, et de ce fait frappe à la porte de l'Europe. Et puis, cerise
sur le gâteau, même ses interminables séries télévisées, sont diffusées sur les
chaînes satellitaires arabes, regardées et assidûment suivies par les peuples
arabes et musulmans. Tout cela réuni, fascine l'opinion publique arabe n'en
déplaise à ses gouvernants. Bien entendu cela facilite à fortiori, le tant
recherché repositionnement turc dans la sphère du monde. Que peuvent les dirigeants
et la diplomatie, quand les rues arabes veulent.
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Posté Le : 21/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkader Leklek
Source : www.lequotidien-oran.com