Algérie

Revoir Wahran et... revivre



Revoir Wahran et... revivre
Il est vrai que pour rallier la deuxième grande ville d'Algérie, Oran, c'est aujourd'hui en une once d'heures. Un gain de temps immense qui réduit presque la distance à partir de la capitale et même, d'ailleurs, de l'autre versant d'Alger. Et c'est bien sûr par la magie de l'autoroute Est-Ouest qui y ouvre voie. Les bornes kilométriques sont avalées à aiguilles régulières en courant sur le cadran des 100 km/h. Les pneus qui viennent s'écraser sur l'asphalte lisse et droit font découvrir le gigantisme d'un labeur que des mains ouvrières ont façonné et continuent de finir pour garantir le meilleur des voyages. L'automobiliste, conscient de cet ouvrage des plus méritants, s'arrête alors volontiers aux relais routiers érigés pour son repos et sa sécurité. Des aires sont en travaux alors que d'autres sont presque achevées. Le programme annoncé par les autorités concernées est bel et bien en train de se concrétiser. Au grand bonheur des voyageurs, ceux saisonniers des vacances ou ceux qui empruntent régulièrement ce tronçon de l'Ouest pour affaires. Qui sont aussi, par là même, rassurés dans leur déplacement par la présence quasi permanente des barrages de la Gendarmerie nationale. Une fois sorti de Blida, la montagne de Chréa cède du maquis aux monts de Khemis Miliana. Là-bas se dresse Oued Djar. Le parcours se fait presque ombragé par le couvert végétal qui surplombe la route. Puis voici la Chiffa qui couvre de vert Médéa. L'Ouarsenis se dresse, plus tard, quant on pénètre à Ain Defla voisine. Tissemsilt, Chlef, Relizane et Tiaret plus loin. D'une contrée à une autre, un chapelet de pénétrantes font bifurquer vers le chef-lieu. On y distingue les ombres d'habitations, d'édifices ou de structures économiques. Par delà les garde-fous en béton, aujourd'hui verdoyants avec la masse d'espaces verts et d'arbres qui y ont été plantés pour donner un semblant de vie à cette autoroute, une stratification de coloris annonce des pâturages, des fourrages, des cultures, de la terre fraîchement retournée... des fellah vaquent à leur récolte, entourés de troupeaux de moutons, de vaches qui paissent dans ce qui reste des parcelles épargnées par le soleil particulièrement brûlant de ce mois de septembre. Et au travers de ces grandes étendues qui s'étalent à l'infini, s'incruste cette sensation qui se fait à mesure que les pancartes indicatrices renseignent sur les villes et wilayas traversées, plus palpables pour se rendre compte de visu combien le pays est vaste. Avec une particularité propre à chaque région. Dont les noms évocateurs renseignent ou renvoient à un cachet singulier. Et c'est ainsi jusqu'aux frontières algéro-marocaines, itinéraire sur lequel des escales maritimes sont marquées par panneaux interposés qui se succèdent pour dire la diversité du littoral Ouest. Une belle échappée qui amorce une halte dans Oran, el Bahia, la joyeuse.Et elle l'est toujours. De jour comme de nuit et alors que l'été se fait évanescent.La Bastille, Gambetta et M'dina JdidaLa ville a énormément changé dans sa physionomie, ressemblant de plus en plus à une grande métropole. Avec ses grands buildings et ses édifices en verre, essaimés un peu partout sur les hauteurs de la cité. Une vue qui a son pesant de grandeur depuis l'échangeur qui permet d'aller soit en ville, soit vers le port et, de là, en direction de la Corniche ou encore vers Gambetta, aujourd'hui Essadikia. Une circulation dense permet de contempler la mer que bordent des bateaux à quai et centenaires. Le second port du pays regorge. Une vie mouvementée anime les lieux. Aujourd'hui, les émigrés embarquent, les adieux se font courts, pour ne pas en souffrir. Rendez-vous l'été prochain incha Allah. A la pêcherie, on ne mange plus aussi bien qu'avant. Parole de connaisseur qui regrette les 300 DA déboursés il y a à peine 20 ans pour un grand plat de poissons variés et une salade. Aujourd'hui, est-il affirmé, le congelé a, depuis longtemps, supplanté le frais. Pour en manger, il faut débourser et ailleurs, par exemple, orientent les palais gourmands, dans un restaurant implanté en ville dont le cuisinier est français, un vrai chef qui veille sur une table bien mise et bien achalandée. Sinon, on peut manger turc. Une cuisine qui a ses émules à Oran, surtout parmi les jeunes et les familles. Souvent, il faut patienter pour prétendre à une table. Les plus nostalgiques peuvent toujours se rendre à la Bastille, où le marché foisonne de bonnes recettes maison, comme la quarantiqua, avec un tout autre goût qu'ailleurs, qui se vend comme de petits pains dans ce marché à la rue des Aurès, en plein c'ur de la ville. Une autre bonne adresse, le marché de M'dina jdida, un peu plus haut, où on peut déguster une bonne h'rira wahrania. Loin des clichés, Wahran demeure la ville où la vie est trépidante. Rythmée on ne peut plus par le « vivre au jour le jour », profiter de l'instant présent, avec toujours une poussée de plus d'adrénaline, dans la peau comme dans la tête. Sur le boulevard Front de mer, c'est l'animation toutes. Face à l'océan, de hauts immeubles, datant de l'époque coloniale, imposent leur hauteur au reste de la ville. De là, la vue est grandiose. Ceux qui préfèrent y plonger de tout leur être, il y a Canastel ou Cristel où le vague à l'âme prend à la gorge, l'intimité à l'abri. D'autant que cette évasion est salvatrice devant l'étroitesse du centre-ville, ainsi transformé depuis qu'y circule le tramway rouge en plein Ben M'hidi. Ce transport qui a tant soulagé les riverains serpente aujourd'hui sur les grandes artères que surplombent les immeubles couleurs pastel, ainsi restaurés fidèlement par les Italiens. Ce qui donne un autre cachet à Wahran qui se livre dans une toute autre séduction.




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