« Revoir le fond des choses »

Quand on parle de Rabah Gherbi, on cite automatiquement son passage historique à Montpellier Handball. Avec ce club, l'ex arrière de l'ERCA a remporté la champions league. A chaque fois qu'il revient dans cette ville française, il est honoré par les dirigeants du club. Une juste récompense pour l'ex-sélectionneur national. Dans cet entretien, il a donné son avis de technicien sur le parcours du sept national durant ce mondial.L'équipe nationale n'a pas atteint son objectif durant ce mondial 2015, en ratant la qualification au second tour, après avoir essuyé cinq revers durant le premier tour. Quelle évaluation faites-vous sur ce parcours 'Nous avons assisté à plusieurs matches où l'équipe a été déboussolée sur le plan défensif. Jouer avec plusieurs systèmes défensifs a perturbé les joueurs. Le joueur algérien est adapté à un seul système défensif (3-3) ou (5-1), pas plus. Nous avons eu beaucoup de passages à vide et les solutions n'ont pas été trouvées.Donc, le problème a été plus sur le plan défensif 'On a trop parlé de la variante 3-2-1 avec laquelle on a battu la Tunisie en finale de la CAN 2014. Nous sommes habitués à jouer avec la 3-3. Le niveau de la sélection est instable. Nous n'arrivons pas à le situer. Ce qui est décevant est que nous avons abordé ce mondial en champions d'Afrique. Mais, nous avons défendu anarchiquement. Comment voulez-vous qu'une équipe tienne le coup, avec plusieurs changements défensifs en l'espace de dix minutes. La perturbation est partout et cela se répercute automatiquement sur la montée de balle et la conclusion des attaques. La défaite face à l'Egypte démontre que les Pharaons ont retenu les leçons de leur revers durant la CAN de 2012 et le match nul durant le mondial de 2013. Salah Bouchekriou à l'époque, avait gagné la bataille tactique, en mettant chaque joueur dans son contexte.L'équipe nationale a pris part à la coupe du président pour occuper la 23e position de ce mondial. Un commentaire 'C'est une catastrophe à tous les niveaux. Moins d'une année nous sépare du championnat d'Afrique de 2016 prévu en Egypte et qualificatif aux prochains jeux Olympiques à Rio de Janeiro.Pensez-vous que l'équipe nationale pourra conserver son titre continental 'Ce sera très dur. Nous avons touché le fond. Il faut avoir le courage pour appliquer ce qu'on dit. Notre problème est le fait qu'on n'a pas de réservoir pour alimenter l'équipe nationale. Seul le Groupement sportif des pétroliers est pourvoyeur d'internationaux. En Algérie, nous sommes encore dans le sport amateur. En Egypte, le tournoi africain sera spécial. Normalement c'est la Tunisie qui devrait organiser la compétition. Je souhaite qu'on tire les conclusions et que chacun assume ses responsabilités. Pour repartir du bon pied, il faut revoir le fond des choses.