«Revoir la politique de subvention des prix»

Pour la première fois, une commission d'enquête mise en place par l'Assemblée populaire nationale arrive au terme de son travail, boucle son rapport, le présente à la plénière qui décide de le rendre public.
Il s'agit de la Commission d'enquête sur les perturbations en janvier dernier sur le marché de l'huile et du sucre, dont le président, Kamel Rezgui, invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale, a exposé les conclusions. Il estime que les mesures préconisées par la commission devraient être appliquées et mises en 'uvre. Les principales mesures sont l'encouragement à l'investissement dans ce créneau pour éviter la situation de dominance d'un seul opérateur sur ce marché et la mise en place du Conseil de la concurrence pour réguler le marché. L'absence de ce Conseil a entraîné des perturbations sur le marché. Il fait savoir que sur sept opérateurs dans le créneau de l'huile et du sucre, un seul, Cevital, était en situation de dominance. Il rappelle que l'utilisation abusive de la situation de dominance est punie par la loi, car l'opérateur qui en bénéficie peut influer sur le marché, sur les prix, sur toute l'organisation du marché. La situation de dominance intervient selon la loi quand l'opérateur a plus de 40% de parts de marché. Or, précise M. Rezgui, Cevital a atteint 70% du marché. Selon lui, le diagnostic établi par la commission d'enquête a fait ressortir que le marché de la distribution n'était pas maîtrisé avec un marché informel qui représente 40% à 50%. Pour combattre le marché informel, il faut, dit-il, appliquer la mesure concernant l'utilisation obligatoire du chèque pour les transactions dépassant les 500 000 DA. Cette mesure prise dans le cadre de la loi de finances pour 2011 et qui devait entrer en application en avril 2011 a été suspendue pour calmer la situation. Le président de la Commission d'enquête a souligné également la nécessité de revoir la politique de subvention des prix des produits de large consommation qui profite à tout le monde et pour tous les usages. Il a fait observer que la farine sert aussi à faire des gâteaux et pas seulement du pain, la poudre de lait est orienté vers le yaourt et pas seulement le lait ; et le sucre sert à faire la zlabia durant le Ramadhan. Le soutien des prix doit aller aux catégories qui en ont besoin et pour les produits de première nécessité, insiste-t il.