L'informel revient en force. Confinée dans quelques rues de la capitale après la campagne d'éradication entamée en août 2012 et qui a permis de fermer 110 des 162 lieux de vente illégale, l'activité a repris de plus belle ces derniers temps. Exemple : la rue Bab El Oued qui mène de Bab Azzoun jusqu'au lycée Emir- Abdelkader. Elle a été, dès l'été 2013, interdite aux vendeurs à la sauvette. Les marchés de Zoudj Ayoun et ceux de la place des Martyrs étaient même sous surveillance policière. Les vendeurs se sont retrouvés à écouler leurs marchandises dans les ruelles adjacentes laissant place à une circulation routière fluide. Mais la trêve a été de courte durée. En cause, un relâchement des pouvoirs publics. Quelques mois après, un bazar à ciel ouvert s'est réinstallé sur les lieux. Conséquence : embouteillages et nuisances sonores et autres détritus abandonnés sur les lieux la nuit venue. Mais qu'importe, les marchandises en provenance notamment de Chine et de Turquie trouvent preneurs. Les prix sont imbattables. A titre d'exemple, les pantoufles sont proposées à 250 DA alors que dans les magasins, la même paire est cédée à 500 DA. Saïd, Mohamed, Mourad sont des jeunes rejetés par le système éducatif. Ils ne dépassent pas la vingtaine. Ils vendent à vaisselle, chaussettes et serviettes hygiéniques étalés à même le sol. Ils ne veulent pas suivre une formation professionnelle. Ils gagnent bien leur vie et contribuent aux dépenses de la famille, alors à quoi bon apprendre un métier. « Les pouvoirs publics n'ont pas proposé d'alternative à ces milliers de jeunes », souligne le président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, reconnaissant, toutefois, que les autorités ont fait des efforts pour l'éradication des marchés informels. Reste que, selon lui, certaines APC n'ont pas suivi les directives du gouvernement, d'où la récurrence de ce problème. Chose que confirme le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj-Tahar Boulenouar. « Eradiquer, c'est bien, proposer des solutions, c'est mieux », a-t-il estimé. Et de rappeler que depuis 2012, aucun espace, tel que les Galeries ou les Souks El Fellah, n'a été exploité pour rendre service aux jeunes. « Par ailleurs, les 30 marchés de gros, 800 de détail et 1.000 de proximité prévus dans le plan quinquennal 2010-2014 n'ont pas été réalisés », a-t-il fait savoir. La raison ' « Le manque d'assiettes foncières et de volonté de la part des autorités locales », répond-il. Mais pour le président de l'APC d'Alger-Centre, Abdelhakim Bettache, la lutte contre l'informel relève des services de l'ordre. Le wali délégué de Sidi M'hamed, Abdelkader Benmessaoud, est, lui, sûr d'une chose : « Le problème du marché informel fait partie du passé. » Selon lui, plusieurs marchés de proximité ont été réalisés pour lutter contre l'informel alors que d'autres ont été démolis et reconstruits ou rénovés. « C'est le cas du marché Ali-Mellah », a-t-il relevé. Quant aux mères de famille qui viennent en force s'approvisionner en vaisselle, serviettes de bain, sacs, maquillages... à bon prix, elles n'en ont cure de ces avis. « On vient ici car c'est moins cher », rappellent-elles.
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Posté Le : 17/01/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rabéa F
Source : www.horizons-dz.com