Algérie

Revoilà le ticket Aït Ahmed-Hamrouche


Pour le premier secrétaire du FFS, l’initiative de ces personnalités aux parcours différents
se veut comme une alternative politique et sociale à la démarche du régime en place.Le premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou, a annoncé, hier, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée au siège du parti, le lancement d’une initiative émanant du trio Aït Ahmed, Hamrouche et Mehri à la rentrée sociale, susceptible d’aboutir à la conclusion d’un contrat d’alternative politique et sociale. Des réunions préparatoires à cette action se tiennent régulièrement, selon le premier secrétaire du FFS, qui assure que les trois partis sont “en concertation permanente”. La dernière séance de travail date de dix jours durant laquelle la situation du pays a été passée au peigne fin. Karim Tabou tient à préciser que la démarche en question n’a pas de rapport direct avec la révision de la Constitution, ni l’échéance de l’élection présidentielle. “Nous ne voulons pas d’une réponse du tact au tact. C’est une initiative sérieuse, une quête de l’alternative. Nous voulons dire aux Algériens qu’il est possible de construire une unité nationale à travers trois personnalités aux parcours différents. C’est une démarche constructive qui fait peur au système”. Au sujet des élections, le conférencier pense que “le silence du chef de l’État sur ses options présidentielles est moins le reflet de lutte au sommet pour la recherche d’un consensus de toute façon prévisible et obligé, que la volonté de placer le peuple, la société algérienne et l’opposition politique devant la gestion de l’urgence. Cette attitude ne déroge pas à toutes les politiques antérieures d’arrogance, de mépris et d’infantilisation envers les femmes et hommes de ce pays. Elle ne déroge pas aux habitudes politiques de bunkérisation et citadelles assiégée”. Il dénonce le retour de Ahmed Ouyahia à la tête de l’Exécutif et pense que lui et le Président partagent les rôles : “L’un joue le rôle de l’éradicateur et l’autre de réconciliateur donnant l’espoir aux uns et aux autres.” Il ajoute : “Je crois que 80% des Algériens ont été surpris de voir revenir un homme d’aussi mauvaise réputation. Les citoyens ont gardé de lui l’image d’un homme qui a dissous les APC en Kabylie, mis les cadres en prison et frauder durant les élections.” Selon lui, “le changement à la tête du gouvernement et les remaniements partiels laissent intactes les équations politiques de fond. Ils ne sont qu’une tentative de brouiller les cartes à la fois sur le plan intérieur qu’extérieur. Le retour de Ouyahia à la tête du gouvernement est aussi un message sans ambiguïté envers la population et les acteurs sociaux. De même, qu’il se veut un message aux milieux financiers et aux réseaux d’affaires étrangers. La réputation d’homme à poing sans état d’âme, de spécialiste de l’élection à l’algérienne… est suffisamment établie”. Invité à donner son avis sur le maintien de l’option de la réconciliation nationale annoncée par le Président lors de son dernier discours, il répond qu’“il y a une tendance dans ce pays à biaiser tous les débats. La première question qui se pose : quel est le bilan présidentiel pour les deux mandats. Est-ce que le 1 million de logements promis a été réalisé”. Tout en exprimant son inquiétude quant à la multiplication des attentats, le FFS demande “une évaluation sérieuse, globale et indépendante de la situation sécuritaire tant sur le plan de son coût humain et économique que sur ses implications sociale et politique”. Le parti d’Aït Ahmed “alerte l’opinion sur les dangers du monopole de l’information sécuritaire par les services de l’État. Ce monopole laisse la porte ouverte aux manipulations et aux dérives politiques par différents acteurs. Hier, ce sont ces manipulations qui ont permis la constitution de véritables armées privées, aujourd’hui les prétextes d’autodéfense et d’insécurité peuvent servir de leviers de mobilisation à des fins obscures”. Lors de sa session ordinaire tenue les 4 et 5 du mois en cours, le conseil national du FFS a estimé que la gestion politique du pays “est réduite à l’impératif du fonctionnement. En bas, les institutions sont dans la léthargie en attendant les arrangements d’en haut”. Pour ce qui est du projet d’Union pour la Méditerranée, le FFS souhaite qu’“il soit imprégné d’une dimension politique”. Karim Tabbou fait part, par ailleurs, d’une correspondance adressée au ministère de l’Intérieur lui signifiant son refus de donner les adresses des employeurs des membres de son conseil national, sous prétexte qu’elle n’est justifiée par aucun texte juridique. Il certifie, en outre, que 11 élus du RCD à Chlef ont exprimé leur souhait de rejoindre le FFS.
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