Révocation d'Ould Abbès et dissolution des instances du parti

Le Front de libération nationale (FLN) a subi, en cette fin d'année 2018, une lourde opération. Etêté dans un premier temps avec la destitution surprise de son secrétaire général, Djamel Ould Abbès, l'ex-parti unique a nécessité finalement une solution radicale pour «éradiquer» le mal qui le rongeait de l'intérieur.Pour cela, les auteurs du diagnostic ont préconisé la dissolution pure et simple de toutes les institutions du parti, à commencer par le bureau politique et le comité central.
Tout a commencé au début du mois de novembre dernier. Contre toute attente, le secrétaire général de cette formation est écarté pour des raisons? de santé. Un limogeage déguisé. Mais Djamel Ould Abbès, grand adepte des projecteurs, a tenté de faire de la résistance en niant avoir démissionné de son poste.
Cependant, la décision était déjà tranchée. Et les événements se sont précipités dans la maison FLN. Après un grand cafouillage autour de l'identité de l'intérimaire, le verdict est tombé vers la fin du même mois, avec l'installation officielle de l'instance dirigeante du parti, conduite par le président de l'APN, Mouad Bouchareb.
Dans une conférence de presse, ce dernier annonce la dissolution de toutes les instances du parti et le début des préparatifs en vue d'aller vers un congrès extraordinaire, «réunificateur» des rangs divisés du FLN.
Dans cette perspective, le nouvel «homme fort du FLN» ramène à la maison l'excommunié et ancien secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, qui a bénéficié d'un accueil triomphal au siège national du parti.
Toutefois, ces changements continuent de susciter des interrogations. Les observateurs peinent à déceler, en effet, les tenants et aboutissants de cette déstabilisation surprenante du FLN, parti majoritaire à l'APN, à la veille d'une échéance présidentielle et dans un climat politique flou.