Algérie

Revisiter la mémoire de Houari Boumediène



Revisiter la mémoire de Houari Boumediène
Il y a trente ans, le 27 décembre 1978, disparaissait Houari Boumediène (ci-après HB). C'est à la faveur du coup d'Etat du 19 juin 1965, qui met fin à trois années de pouvoir exercé par Ahmed Ben Bella, que le colonel HB prend en main les destinées de l'Algérie, et ce, jusqu'à sa mort, après une maladie restée mystérieuse à ce jour. L'éveil à la vonscience nationale 1. Né le 23 août 1932 à Aïn Hasseinia, près de Guelma, mais originaire de la petite Kabylie, issu d'une famille de paysans pauvres, HB (de son vrai nom Mohammed Boukherouba) ne fait partie ni des historiques (ceux qui ont déclenché l'insurrection armée du 1er Novembre 1954) ni du PPA/MTLD qui avait pensé et élaboré le projet nationaliste de conquête de l'indépendance. Mais les événements de Mai 1945, (il n'avait alors que 13 ans), qui marquèrent de façon tragique la localité où il est né, avaient ancré en lui l'esprit d'une résistance au colonialisme qui ne pouvait emprunter que la voie des armes. C'est de cette période que naquit son engagement à la fois sentimental et intellectuel pour l'indépendance de l'Algérie. 2. Son initiation au combat révolutionnaire comme adulte, il l'accomplit au Caire dans des conditions matérielles très précaires. Tout en nouant des liens avec les membres de la délégation extérieure (Ahmed Ben Bella, Mohamed Khider), il poursuit des études supérieures à l'université d'El Ezhar et reçoit une formation militaire approfondie afin de se préparer à encadrer les djounoud qui ont rejoint le maquis à partir du 1er Novembre 1954. Sous l'autorité de Larbi Ben M'hidi puis de Abdelhafid Boussouf, dont il sera l'adjoint à la tête de la Wilaya V, à partir de 1957, HB fait montre d'une aptitude au commandement, d'un sens de l'organisation et d'une proximité avec ses hommes qui lui valent d'être désigné, d'abord, en 1959, à la tête du commandement ouest (localisé à Oujda) puis, à partir de janvier 1960, comme chef de l'état-major général (EMG). 3. A la différence de la plupart des chefs politico-militaires algériens (responsables du GPRA, membres de CNRA, chefs des wilayas de l'intérieur), HB était le seul à incarner une vision de l'Etat algérien post-indépendance. Il était le seul sur qui la logique des clans n'avait pas de prise, alors qu'elle était dominante au sein du GPRA et particulièrement aiguisée entre les trois membres du Comité interministériel de la guerre (A. Boussouf, K. Belkacem, L. Bentobbal, tous trois candidats à l'exercice du pouvoir suprême dans l'Algérie indépendante). HB avait réfléchi, depuis le Caire, à l'organisation d'un Etat algérien viable, doté d'institutions stables et pérennes et capables de satisfaire les aspirations des Algériens à la justice sociale, à l'éducation et au bien-être. De ce point de vue, il n'y a aucune différence entre la conception jacobine et unificatrice de l'Etat conçue par Abane au Congrès de la Soummam et celle que HB s'efforcera d'expérimenter entre 1965 et 1978. 4. La crise de l'été 1962, qui met aux prises les différentes factions du FLN /ALN, ambitionnant la prise du pouvoir, la conforte dans sa conviction que les élites politiques sont en décalage profond avec les populations algériennes auxquelles déjà tant de sacrifices ont été exigés. HB contribue à l'installation de Ahmed Ben Bella (ci-après ABB) au pouvoir contre les prétentions du groupe de Tizi Ouzou, constitué, entre autres, de Hocine Aït Ahmed, Krim Belkacem et Mohamed Boudiaf. 5. De 1962 à 1965, Ahmed Ben Bella aura les coudées franches pour appliquer les recommandations de Tripoli (1962) et celles de la charte d'Alger (1964). Personnage fantasque, imprévisible, autoritaire, dépourvu de vision, ABB multiplia les décisions arbitraires, mit entre parenthèses la Constitution de septembre 1963, un mois seulement après sa promulgation et légiféra par voie d'ordonnances 20 mois durant. Son socialisme qui s'inspirait d'une sorte de stalinisme oriental désorganisa la société, sa politique d'arabisation, qui fut déjà le premier prodrome de la clochardisation de l'enseignement et sa conception du fonctionnement de l'Etat, conduisait tout droit l'Algérie vers le mur.Le vrai rétablissement de l'État le 19 juin 1965 6. HB ne pouvait accepter le fait accompli. Selon certains témoignages, il n'était pas favorable au renversement de ABB dès 1965. Mais c'est l'affaire Bouteflika, autrement dit le limogeage programmé du ministre des Affaires étrangères de l'époque, la veille de la tenue de la 2e Conférence afro-asiatique qui précipita les événements. Il fallait destituer ABB pour redonner à l'Algérie ses chances de se développer et à l'appareil d'Etat de se construire enfin. 7. Entre 1965 et 1977, HB s'efforce de mettre en application les principes contenus dans les textes fondamentaux de la Révolution. L'option socialiste y figurait en bonne place, si même son modus operandi demeurait ambigu. La nationalisation des moyens de production et d'échanges, la récupération des richesses naturelles, la création de grandes entreprises publiques, la construction d'infrastructures socioculturelles en grand nombre, l'accès à l'enseignement pour toutes les catégories de la population sont parmi les principaux moyens que se donne HB pour affronter les défis du développement. 8. A partir de 1966-1967, un modèle de développement de type industrialiste se met en place à base d'installation d'usines clés en main et produits en main. En 1971, c'est la révolution agraire qui est décrétée avec l'objectif de transformer durablement et profondément les campagnes et la condition du fellah, tout en visant, à terme, l'autosatisfaction alimentaire du pays et la modernisation de l'agriculture grâce aux progrès réalisés dans l'industrie. La nationalisation des intérêts pétroliers, en février 1971, parachève l'indépendance de l'Algérie dotant l'Etat des instruments de contrôle de la production des richesses du sous-sol et lui conférant la capacité d'en affecter le produit à la satisfaction des besoins sociaux.Une politique étrangère avant-gardiste dans tous les domaines 9. Sur le plan international, l'Algérie ne pouvait qu'opter, au lendemain de son indépendance, pour le non-alignement. Certes, son choix en faveur du socialisme l'amenait à entretenir des relations privilégiés avec Moscou et les capitales des pays de l'Europe de l'Est, en plus de la Chine, du Vietnam et de la Corée du Nord. La coopération technique et économique a été également intense avec ses pays. Mais pour l'intérêt de l'Algérie, HB n'entendait pas se couper des Etats occidentaux avec lesquels de très denses projets culturels, économiques et scientifiques ont été mis en 'uvre, dès lors que ces Etats reconnaissaient la pleine souveraineté de l'Algérie et respectaient les options qu'elle avait arrêtées pour son développement. La cause palestinienne, le principe de l'autodétermination des peuples, la construction du Maghreb et l'élaboration d'un nouvel ordre économique international constituaient les principaux défis que HB ambitionnait de relever. S'agissant de la cause palestinienne, jamais, à la différence des autres chefs d'Etat arabes, HB n' a pas cherché à instrumentaliser la cause palestinienne, nonobstant son fort engagement au cours de la 2e et de la 3e guerres israélo-arabe (1967 puis 1973) aux côtés de l'Egypte et de la Syrie. Il est vrai qu'à partir de 1976-1977, il se lasse des atermoiements et même des palinodies de Y. Arafat qu'il tenait pour un grand chef de guerre, mais il est pour un stratège politique assez insaisissable. Le principe de l'autodétermination des peuples constituait pour HB la clé de voûte des relations internationales. Il s'était beaucoup impliqué pour que la Mauritanie restât indépendante du Maroc. Il ne se résignait pas à l'idée que le Sahara occidental (naguère possession espagnole) pût devenir marocain. Et les assurances que lui prodigua le roi Hassan II en 1975 quant à la possibilité pour l'Algérie d'obtenir un débouché sur l'Atlantique, en contrepartie de sa reconnaissance du fait marocain sur le SO, n'atténuait pas ses inquiétudes à propos des revendications marocaines sur la région de Tindouf, qui auraient pu, à leur tour, être le prélude à de nouvelles exigences territoriales fondées sur la configuration des frontières algéro-marocaines avant le début de la colonisation française. Quant à la construction du Maghreb, elle constituait pour HB un objectif à long terme, à condition pour ses responsables d'y associer les masses populaires dans le cadre d'un projet global de société auquel, aux yeux de HB, le roi Hassan II était totalement hostile et les présidents Bourguiba et Ould Dadah plus que réservés. Cette vision que HB nourrissait du développement de la région était inséparable de sa conception des relations économiques internationales. Le dialogue Nord-Sud, lancé par le président français, Valéry Giscard d'Estaing, en 1974, n'était pour lui qu'un ersatz à une stratégie de recomposition des relations entre Etats développés et Etats en développement, laquelle supposait l'instauration d'une nouvelle division internationale du travail, la réappropriation de leurs richesses par les EVD, la démocratisation des institutions internationales (ONU, Banque mondiale, FMI, etc.). Le discours qu'il prononça, lors de la session spéciale de l'Assemblée générale des Nations unies sur les matières premières d'avril 1974, était un modèle du genre. Il est permis de se demander 35 ans après si HB n'a pas été l'inspirateur posthume du courant alter-mondialiste actuel qui dénonce aujourd'hui les excès du système capitaliste et les dérives de la financiarisation de l'économie internationale.Un président circonvenu par son entourage 10. Fin 1976, quelques semaines avant l'élection que devait faire de lui le 2e président de la République algérienne élu, HB reçoit un rapport ultra-secret commis par quelques experts à l'honnêteté insoupçonnable qu'il avait lui-même commandé. C'était l'époque où HB commençait d'entretenir une méfiance à l'égard de certaines personnalités sur lesquelles il s'était appuyé pour évincer ABB. Il n'ajoutait pas foi dans les déclarations de son ministre de l'Industrie et de l'Energie, Belaïd Abdeslam, qu'il accusera plus tard de l'avoir circonvenu sur les vertus supposées des usines clés en main et produites en main qui n'ont guère permis l'industrialisation du pays. Il ne supportait plus les impérities et l'impuissance de son ministre de l'Agriculture, Mohamed Taïbi Larbi, devant les dévoiements répétés de la lettre autant que de l'esprit de la révolution agraire. Il n'accordait que du bout des doigts sa confiance au ministre de l'Intérieur, Ahmed Benahmed Abdelghani. Quant au ministre de la Construction, le colonel Abdelmadjid Aouchiche, il avait juré sa perte, tant les trafics auxquels se livrait ce dernier et les malversations dont il s'était rendu coupable insultaient par trop à l'austérité que HB avait imposé à l'ensemble des Algériens. S'agissant de l'arabisation, elle constituait indéniablement un échec cuisant et la segmentation des élites qu'elle portait en germe une menace pour la cohésion culturelle de la société. Last but not least, certains secteurs de la Sécurité militaire commençaient à lui échapper. Le commandant de la 2e Région militaire, qui lui succédera en 1979 à la tête de l'Etat, lui donne du souci et il tente vainement de le faire surveiller par le colonel A. Guenaïzia qui deviendra beaucoup plus tard le chef de l'état-major de l'ANP et est aujourd'hui ministre délégué à la Défense. 11. La trop forte croissance démographique, le manque cruel de logements sociaux, les pénuries alimentaires et d'eau potable récurrentes, l'embourgeoisement de certaines élites dirigeantes le contraignent à changer d'équipes et aussi de politique. Lorsqu'en avril 1977 il met fin à trois citadelles jusqu'alors imprenables, celle de B. Abdeslam à l'Industrie et l'Energie, celle de A. Draïa à la Sûreté nationale et celle de A. Bencherif à la Gendarmerie, il retrouve un peu de marge de man'uvre. En même temps, il abjure la politique d'arabisation instaurée avec force démagogie par le Premier ministre en charge du secteur, le Dr Ahmed Taleb Ibrahimi et poursuivie à son corps défendant par son successeur A. Benmahmoud. Il décide d'instaurer un numerus clausus a minima à l'entrée de l'université pour prévenir sa clochardisation en confiant cette délicate charge au sage et irréprochable A. Rahal. Enfin, à la différence de ce que soutiennent certains spécialistes autoproclamés de l'histoire contemporaine de l'Algérie, HB s'apprêtait à enclencher un processus vertueux de démocratisation du régime, tout en le contrôlant certes, restaurer l'ensemble des libertés individuelles et collectives et in fine faire participer le secteur privé national au redémarrage de l'économie, à condition que celui-ci s'engage à créer des emplois et des richesses et investisse dans les zones à fort taux de chômage en contrepartie d'une prise en charge par l'Etat des infrastructures de base. HB s'était donné dix ans pour redresser la situation du pays, grâce notamment à l'élargissement de la base sociale du pouvoir. Sur la scène politique arabe, alors qu'il avait pu retourner à sa cause le roi Fayçal qui le paya de sa vie en 1975, le président HB est à nouveau seul à partir de 1977 lorsque l'Egypte décide de conclure une paix séparée avec Israël. Il prend la tête d'une croisade contre la trahison arabe en constituant avec la Syrie, la Libye, le Yémen du Sud et l'OLP un « front de refus » dans le dessein de s'ériger en nouveau directeur de conscience du monde arabe. Mais il ne peut entraîner ni le Maroc ni la Tunisie et s'aliène rapidement les Etats du Golfe, le Liban et la Jordanie dont il ne cesse d'instruire le procès, les accusant de faire le jeu de l'impérialisme US et de cautionner l'abandon des Palestiniens en acceptant de facto l'expansionnisme hébreu. Dans certains de ses discours à diffusion restreinte qui seront par la suite divulgués à son insu auprès de chancelleries étrangères en Algérie, il voue aux gémonies quasiment tous les dirigeants arabes, s'en prend avec violence et dérision aux monarchies du Golfe, auxquelles il dénie même la qualité d'Etats. Il laisse éclater son chagrin à propos de la trahison de « Ould Daddah » dont l'ingratitude, alors que la Mauritanie vivait quasiment aux crochets de l'Algérie, lui semblait inacceptable. Il assez rapidement « ostracisé » par ses pairs arabes et même africains qui vitupèrent contre son « arrogance » et son « outrecuidance » au regard des moyens limités, selon eux, dont dispose l'Algérie pour prétendre s'imposer comme puissance régionale et prendre la place de l'Egypte. 12. Il devient l'homme à abattre. Il est lâché par tout le monde. Sa solitude est d'autant plus impressionnante que la population algérienne ressent en cette fatidique année 1978 le plus fort sentiment de frustration qu'elle n'a jamais éprouvé depuis l'indépendance.Un président amer puis trahi 13. L'accumulation de tant d'épreuves de déception est suffisante pour provoquer une grave maladie. Selon le diagnostic médical entériné par les autorités officielles, HB serait décédé des suites d'une leucémie lymphoïde chronique d'un type particulier, plus connue sous le nom de maladie de Waldenström. Le Pr Waldenström a lui-même confirmé ce diagnostic avant que le Pr Montsallier (hôpital Cochin) ne vienne, à son tour, le réitérer. Selon le Pr Jean Bernard, un des plus grands hématologues de son époque, les chefs d'Etat sont plus exposés que la moyenne de la population aux leucémies. La très forte pression nerveuse et psychologique qu'ils subissent au quotidien, la lourdeur de leur charge de travail, le poids des responsabilités et la solitude de la fonction s'unissent pour altérer les centres de régulation des globules blancs, ce qui déclenche leur prolifération qui se répand dans le sang. A priori, HB est peut-être décédé de cette maladie. Deux ans avant sa mort, mais particulièrement à partir de 1977, il ne cessait de rencontrer des obstacles sur son chemin et de subir contrariété sur contrariété sans pouvoir cependant identifier les facteurs de blocage malgré l'omniscience supposée de la Sécurité militaire, dont il ne contrôle plus, il est vrai, que quelques secteurs. 14. Il est rare cependant que la maladie de Waldenström, qui est réputée frapper des sujets plus âgés (HB n'avait pas encore 47 ans le jour de sa mort), évolue de façon aussi rapide et aussi foudroyante, alors qu'il s'agit fondamentalement d'une pathologie très lentement progressive. A cet égard, personne ne comprend que des médecins spécialistes algériens et soviétiques aient pu confondre la symptomatologie d'un cancer de la vessie avec celle d'une leucémie lymphoïde chronique en raison du seul fait que le patient présentait une hématurie. La présence, aux côtés de HB, du Dr Ahmed Taleb, qui avait préparé jadis l'agrégation d'hématologie, n'a strictement servi à rien. On ne peut dès lors exclure l'hypothèse qu'il a été empoisonné au cours d'un de ses déplacements à l'étranger, probablement en terre arabe. Certains services de sécurité disposent en effet des techniques permettant de subvertir un empoisonnement en pathologie connue et identifiée. Déjà, alors qu'il était conscient, HB présentait certains symptômes fugaces (paralysie partielle du visage, inappétence, diarrhées) qui cadraient davantage avec le scénario de l'empoisonnement qu'avec une pathologie maligne répertoriée. Le poison a pu être inoculé en juillet 1978, au cours du 15e sommet de l'OUA qui s'était tenu à Khartoum. De surcroît, le lent et pathétique processus de désagrégation physique de HB, sitôt qu'il fut entré dans un coma dépassé, conforte cette hypothèse. Si tel était le cas, HB aura payé, au prix fort, sa vision du conflit israélo-arabe qu'il considérait comme un problème de décolonisation et aussi sa détermination à rendre gorge aux clans et aux factions internes que sa volonté de changement effarouchait au plus haut point. 15. Reste aux Algériens à cultiver le souvenir de cet homme exceptionnel qui n'était certes pas infaillible, le reconnaissant lui-même, lorsqu'il disait qu'il n'y avait que ceux qui n'entreprenaient pas qui ne se trompaient jamais. Son ambition était d'élever l'Algérie au rang de nation développée (le Japon de l'Afrique) avec une dose sans doute excessive de volontarisme. Il restera probablement dans l'histoire celui qui aura cherché inlassablement à restituer aux Algériens et aux Algériennes une dignité et une fierté dont 130 ans de colonialisme les avaient dépouillés. L'Etat qu'il a construit et dont il s'apprêtait à renforcer la cohésion et la stabilité n'était ni extérieur par rapport à son champ social ni, comme continuent de le soutenir avec frivolité certains historiens, un Etat militaro-bureaucratique. Il s'agissait d'un Etat au service des populations et des forces de progrès.


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