Algérie

Révisionnisme '


Les propos qu'a tenus le président de l'APN à Paris sur la question de la repentance par l'Etat français de ses crimes coloniaux en Algérie n'engagent-ils que lui-même, ou alors faut-il les replacer dans le sillage des déclarations du président de la République, qui s'est affirmé porteur d'une « voie originale » ' Le président de l'APN a-t-il fait acte de « révisionnisme » comme l'en accuse la fondation du 8 mai 1945, de son propre chef, ou s'aligne-t-il sur une orientation qui se dessinerait au plus haut niveau de l'Etat algérien ' Est-ce un simple changement de stratégie de la part de l'Etat algérien, soit à défaut d'obtenir de l'Etat français un geste fort et symbolique immédiat, une reconnaissance de ses méfaits coloniaux par touches progressives 'Alger rejoindrait-il alors le pragmatisme du président Sarkozy qui, lors de sa visite à Alger en décembre 2007, préconisait de se concentrer sur le développement des relations économiques dans le cadre d'un « partenariat bilatéral privilégié », lequel n'a pas encore dépassé le mode déclaratif, et laisser le temps faire son 'uvre ' Pour ne pas plomber l'avenir. La question de la repentance « appartient d'abord aux parlementaires français et au peuple de France. Cette question de repentance n'a pas fait l'objet de nos discussions ni d'aucune forme d'un quelconque préalable, nous laissons le temps faire son 'uvre, je crois que le chef de l'Etat lui-même l'a dit récemment, dans ce domaine-là il aurait des propositions originales, il y a aussi beaucoup de choses importantes que nous devons faire, l'Algérie a une jeunesse très active et parfois revendicative et nous devons construire l'avenir de ces jeunes. C'est cela le plus important pour nous », avait déclaré Abdelaziz Ziari à la presse à l'issue de l'installation de la Grande commission parlementaire France-Algérie, jeudi dernier.Et d'ajouter : « Je crois que s'il y avait des liens plus constants, plus réguliers, dans le passé entre parlementaires, peut-être même que cet événement que vous avez cité (article 4 de la loi du 23 février 2005) n'aurait pas eu lieu. » Tandis que pour le président de l'Assemblée nationale française l'article 4 de la loi du 23 février 2005 est « une initiative malencontreuse, regrettable ». Et « la diplomatie parlementaire, c'est-à-dire le travail entre des assemblées à des degrés très élevés, ' c'est ce que nous sommes en train de mettre en place ' entre l'Algérie et la France nous permettra de parler de tous les sujets, de résoudre les problèmes ». La reconnaissance par l'Etat français de ses méfaits coloniaux en Algérie serait-elle un problème de fond ou de forme ' Ou les deux ' Cette reconnaissance serait-elle simplement différée, le temps de l'apaisement des mémoires, voire de la disparition des témoins et des acteurs, porteurs de mémoires conflictuelles ' Est-ce par crainte que cette reconnaissance ne ternisse l'image que la France s'est construite d'elle-même ' L'Etat français n'en sortirait-il pas plutôt grandi ' Quant à l'Etat algérien, s'il ne semble plus faire de cette reconnaissance un préalable à la refonte de ses relations avec la France, il affirme ne pas l'abandonner pour autant, sachant que c'est une revendication de justice réclamée par le peuple algérien.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)