Le 5 juillet dernier, le Président Bouteflika a informé laNation de son intention d'organiser, dès que possible, un référendum populairesur la question de la révision de la constitution. Pour faire son annonce, il achoisi le siège du ministère de la Défense nationale où il présidait, commec'est la tradition à chaque anniversaire de la journée de l'Indépendancenationale, une cérémonie de remise de médailles à des officiers supérieurs del'ANP. Depuis, il n'estplus revenu sur le sujet, ce qui a eu pour effet de susciter l'interrogationsur son silence et de relancer des spéculations sur les raisons qui lemotivent. Belkhadem, a beau affirmé, de façon récurrente, que contrairement àce que distille la rumeur, le président n'a pas changé d'avis et que leréférendum de la révision de la constitution est bel et bien programmé. Sonexercice ne parvient pas à contrebalancer les spéculations qui assimilent lemutisme présidentiel, tantôt à une confirmation du renoncement par Bouteflika àson projet, tantôt à la persistance de divergences au sein de la directionpolitique sur l'opportunité ou le contenu de la révision constitutionnelleprojetée. Les tenants de lapremière supputation l'argumentent par les problèmes de santé auxquelsBouteflika serait toujours confrontés, l'obligeant à ne plus envisager debriguer un troisième mandat. Ceux qui tiennent pour la seconde, avancent quandà eux, que le Président ne serait pas parvenu à obtenir, au sommet du pouvoir,le consensus nécessaire sur une constitution encore plus présidentielle qu'ellene l'est, et sûr pour lui la possibilité de rester à El-Mouradia, au-delà de2009. Il est évident que pour les citoyens, le silence du Président cachequelque chose dont on ne veut pas qu'ils aient connaissance. C'est pourquoi ilssont à espérer que Bouteflika rompt son mutisme et leur fasse savoir de quoi ilretourne. Tout comme il l'avait fait l'an dernier, le Président pourrait ànouveau et au même endroit, s'adresser ce 5 juillet à la Nation pours'expliquer sur les raisons qui l'obligent à différer l'organisation duréférendum qu'il lui a annoncé. Pour notre part, il nous paraît totalementimprobable que Bouteflika ait renoncé à réviser la constitution. Ce n'est, entout cas, nullement la disposition d'esprit de l'homme qui mène au pas decharge ses visites «de travail et d'inspection» dans le pays et qui anotablement densifié les rendez-vous dans son agenda de travail. L'hommageappuyé que lui a rendu, il y a quelques jours, au nom de l'institutionmilitaire, le chef de l'Etat-major de l'ANP peut, à notre sens, s'interpréteren tant qu'appui que celle-ci a décidé d'apporter à son projet, et le signe queles choses vont s'accélérer dans sa mise à exécution.
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Posté Le : 04/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com