Algérie

Révision des programmes scolaires: Des syndicats pour l'actualisation du débat



Le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belaabed, a affirmé, jeudi, en réponse aux questions des députés de l'APN, que la révision des programmes scolaires était opérée suivant un calendrier « étudié » par le ministère afin d'être au diapason des développements scientifiques et technologiques accélérés. Des syndicats, contactés hier, ont tous affirmé que cette révision est beaucoup attendue en raison de la densité et la complexité des programmes. Certains ont préféré parler de réforme du système éducatif dont la révision des programmes et des méthodes d'enseignement est un volet parmi d'autres. Une réforme si nécessaire qui doit être faite par des experts en pédagogie et en se concertant avec les acteurs du terrain et les partenaires sociaux. Ils exigent des débats ouverts et des conférences nationales autour de ce dossier impliquant ainsi toutes les parties prenantes. Contacté par nos soins, Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) a affirmé que le dossier relatif à la révision des programmes scolaires ou la réforme du système éducatif a déjà été débattu avec les syndicats et les différents acteurs de l'éducation depuis déjà une dizaine d'années. Et d'affirmer que des propositions ont été formulées, mais, précise-t-il, aujourd'hui, il est encore utile de revenir au débat ou à l'organisation d'une rencontre pour pouvoir actualiser les propositions et les solutions sur la base d'une concertation partagée. Car, dit-il, l'on doit suivre le rythme du monde qui est en évolution rapide notamment en matière de technologie du savoir. Il faut surtout éviter les tâtonnements. « Cette révision doit faire l'objet d'un projet éducatif élaboré par des pédagogues en concertation avec l'ensemble des parties prenantes », dit-il. En ce qui concerne la proposition des députés ayant suggéré l'introduction de la filière islamique au secondaire et au baccalauréat, M. Amoura a affirmé que cette proposition ne date pas d'aujourd'hui, certains syndicats ont déjà fait des propositions dans ce sens. Il dira que loin de toute idéologie, l'introduction de nouvelles filières n'est pas du tout un problème que ce soit pour la filière de sciences islamiques ou sciences techniques ou autres. En précisant que toute révision ou introduction d'une nouvelle filière doit faire l'objet d'études et de concertation. Par exemple, dit notre interlocuteur, « en Egypte, ils ont proposé la création de lycées de sciences de l'agriculture pour former des jeunes agronomes dès les lycées, parce qu'ils sont préoccupés par la question de la souveraineté alimentaire ». Zoubir Rouina, président du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CLA), assure que la restitution des lycées techniques est une priorité si on veut lutter contre la surcharge dans le secondaire, « il faut justement diversifier les filières ». Et de préciser que les pouvoirs publics ont décidé l'organisation d'un Bac artistique à côté des autres spécialités existantes, donc, cela a ouvert le champ aux propositions. « Certains ont proposé la restitution de la filière des sciences islamiques dans le secondaire et nous en tant que syndicat, nous revendiquons la restitution des lycées techniques. Mais tout cela doit se faire dans le cadre d'une révision globale de la réforme du secondaire et la réforme du système éducatif dans sa globalité. Evitant ainsi les solutions de replâtrage », argumente-t-il. Pour réussir cette révision plutôt que cette réforme, il faut d'abord actualiser le diagnostic à travers une évaluation exhaustive et revenir au débat fructueux afin d'actualiser les propositions et les solutions. En insistant sur le fait que cette réforme doit être faite sur la base de concertation avec des experts et les femmes et hommes du terrain. Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire (Cnapeste), a affirmé que sa formation syndicale estime que cette révision est une « nécessité absolue » et « urgente ». En précisant que des enseignants se retrouvent souvent confrontés à un problème de faiblesse du niveau des élèves vu la densité des programmes, d'où la nécessité de revoir le programme et les méthodes d'enseignement. Mais cette réforme, souligne-t-il, doit se faire par des experts en pédagogie et en concertation avec les acteurs du terrain. « On a besoin d'organiser des conférences, des rencontres pour débattre et se concerter autour de cette réforme ».


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