Révision de la loi électorale Les réserves de Soltani

Le président du MSP, Aboudjerra Soltani, a exprimé hier ses réserves surcertains amendements de la loi électorale que vient d'avaliser le Conseil desministres. Et que l'assemblée nouvellement élue aura à adopter prochainement.Soltani décèle dans le projet du gouvernement des tentations d'immixtionde l'administration dans le champ politique, alors que celui-ci doit se régulerlui-même. Il en veut pour preuve l'intention de ne laisser participer auxélections que les partis qui ont obtenu, lors des trois précédents scrutinslégislatifs, au minimum 4% des suffrages exprimés. Ou l'obligation derecueillir un certain nombre de signatures d'électeurs inscrits.Les amendements des articles 82 et 109, régissant respectivement lescandidatures aux élections locales et aux législatives stipulent, en effet, quene peuvent parrainer une liste de candidatures, soit les partis politiquesayant obtenu, lors de l'une des trois dernières élections législatives, plus de4% des suffrages exprimés, répartis à travers au moins 25 wilayas, sans que cechiffre ne soit inférieur à 2.000 suffrages par wilaya, soit les partispolitiques disposant d'au moins 600 élus d'Assemblées populaires communales, dewilaya ou nationale, répartis à travers au moins 25 wilayas, sans que lechiffre ne soit inférieur à 20 élus par wilaya.La disposition précise, dans le cas d'une formation politique prenantpart pour la première fois à une élection, que la liste de candidats « doitêtre appuyée par au moins 5% des signatures d'électeurs inscrits dans lacirconscription électorale concernée, sans que ce chiffre ne soit inférieur à150 électeurs lorsqu'il s'agit d'élections pour les Assemblées populairescommunales et 1.000 électeurs pour les élections pour les Assemblées populairesde wilaya ». Lorsque la liste se présente sous l'égide d'un parti politique neremplissant pas les conditions visées à l'un des deux alinéas précédents ousous l'égide d'un parti politique participant pour la première fois auxélections, elle doit être appuyée par au moins 400 signatures d'électeurs inscritsdans la circonscription électorale visée pour chaque siège à pourvoir.Le leader du MSP trouve plus équitable l'obligation faite à tout partid'avoir le parrainage de 5% des électeurs dans la circonscription où il veut seprésenter. Mais il s'opposera aux voix qui proposent d'interdire les listesindépendantes. « C'est anticonstitutionnel. Tout citoyen a le droit deprésenter sous certaines conditions sa candidature », dira Soltani. Ce dernier a animé un point de presse au lendemain de la réunion duMadjless Echoura, au cours duquel l'importance de l'abstention aux électionslégislatives a été analysée. « Beaucoup, explique t-il, ne croient plus auchangement et sont persuadés que les jeux étaient faits d'avance ». Il s'estdit, en revanche, satisfait des résultats obtenus par son parti lors de cetteéchéance. Les résultats traduisent, selon lui, une avancée notable. « Le nombrede nos députés est passé de 38 à 51, et si en 2002 nous représentions 30wilayas, nos élus sont issus maintenant de 38 wilayas ». Pour les électionslocales, il prévoit un meilleur taux de participation, sauf peut-être dans lesgrandes villes. « Les maires sont plus proches des préoccupations des gens, ily a aussi le poids du tribalisme ». Interrogé sur le projet d'amendement de la constitution, il répondra queson parti est hostile à un projet qui soit l'émanation d'un parti politique.Par contre, « un changement de la constitution, s'il s'inscrit dans le cadredes grands chantiers et changements, comme l'ouverture de l'audiovisuel, lerenforcement des pouvoirs des élus locaux, ne pose pas de problème etrecueillera notre assentiment ».