Algérie

Révision de la Constitution et élection présidentielle : Les jeux des éliminations ont commencé


Révision de la Constitution et élection présidentielle : Les jeux des éliminations ont commencé
Le départ de Ouyahia rappelle celui de Benflis lorsque Belkhadem avait été désigné à la tête de la contestation qui tenait à le faire partir de son poste de secrétaire général du FLN.
L'ancien chef du gouvernement n'avait ainsi pas plié sous l'effet perturbateur des contestataires, qui appelaient depuis longtemps à son départ du FLN. Mais dès que Belkhadem était apparu au grand jour à leur tête, Benflis devait tomber. «Belkhadem est connu pour être un homme de mission qui ne partira lui aussi, que sur instruction,» notent nos sources. Dès que le président de la république lui dira alors de quitter le FLN, il le fera sans rechigner. Les deux anciens SG pourraient cependant encore «servir» ailleurs, selon des responsables avertis.
L'histoire montre comme pour Belkhadem, que Yahia Guidoum n'est pas un parvenu au sein du pouvoir. Il en côtoie aujourd'hui au moins l'un des deux décideurs, sinon les deux. Il jouait régulièrement au football avec Tewfik, avant qu'il ne tombe malade. Suivant une lourde thérapie, le Professeur Guidoum a pourtant été désigné pour sonner le glas au sein du RND. Il en sera peut-être le SG par intérim, à partir du 15 janvier jusqu'en mai prochain, le temps de la tenue du congrès, où seront organisées des élections qui pourraient donner comme vainqueur celui qui prendrait en main une machine électorale RND, dont les man'uvres seront importantes pour soutenir le candidat consensuel de la future présidentielle.
Le départ de Ouyahia semble être cette carte que le pouvoir a abattu au grand jour. Le jeu des éliminations de la course à la présidentielle a véritablement commencé. Si les lièvres peuvent être nombreux pour faire perdurer le faux doute sur son aboutissement, un nom semble avoir d'ores et déjà convaincu les deux décideurs qui pensent sûrement à se concevoir une fin de règne honorable.
L'IMPERATIF RAPPEL A L'ORDRE DE LA NATURE
Même s'ils comptent diriger le pays encore pour d'autres années, le temps les rappellera sans aucune gêne, à l'ordre… naturel des choses. Conjugués à des problèmes de santé, leur force de détenir le pouvoir aussi longtemps, ne peut aller au-delà de cette réalité des choses qui s'impose et qui nous rattrapent tous.
Si dans ces même colonnes, nous avons annoncé, la contestation au sein du RND avant même qu'elle ne se déclare -c'était dès les premières embrouilles au FLN-, nous avons aussi écrit (voir le Quotidien d'Oran du 12 novembre 2012) que Abdelmalek Sellal pourrait être l'homme de la situation. «Il est sûr que si les problèmes des citoyens ne sont pas pris en charge, il perdra (le 1er ministre)) le crédit qu'il a engrangé en tant que responsable, avant même qu'il ne soit habitué à la montée des marches du 1er ministère. Cela même si le consensus qu'il représente actuellement, penserait à faire de lui
l'homme des solutions aux situations complexes, y compris celle à l'horizon 2014,» avions-nous écrit ce jour là. L'on a encore souligné que «Sellal a été appelé pour répondre aux préoccupations des citoyens aux fins de leur faire oublier les affres «des sales besognes» que son prédécesseur ne s'est jamais caché d'avoir exécuté.» En fait, tout est dans cette phrase qui dérange. Si rien n'a été fait à ce jour pour décharger Ouyahia de sa lourdeur sur les esprits citoyens, tout semble par contre, avoir été calculé pour faire de Sellal ce 1er ministre «porteur de bien être» aux populations. Ses sorties sur le terrain depuis sa nomination n'ont jamais fait partie des missions de son prédécesseur. Déjà deux régions et bien d'autres visitera encore Sellal. On le donne en déplacement prochainement à Annaba ou à Souk Ahras. Peu importe la région, les choses doivent aller vite, très vite pour convaincre les populations de la bonne foi du pouvoir à régler les problèmes qui minent leur quotidien. «Que veut le peuple '» interrogerait l'adage populaire. Sellal incarne la réponse pour une conjoncture qu'on craint être bousculée à tout moment, par les désordres aux limites des frontières du pays. Ceci, sans compter ceux qu'on érige ici et là pour pousser le gouvernement à plus de concessions.
«SI NE N'EST PAS BOUTEFLIKA, CE SERA SELLAL»
«Il ne faut pas faire d'Ouyahia une icône, il est parti et c'est tant mieux,» nous disait hier un grand animateur des mouvements de soutien au président de la république. Mouvements et réseaux qui pourraient être activés à tout moment pour nous dit-on, «soutenir le 1er ministre». Dans quoi et comment ' interrogeons-nous. «Dans son travail sur le terrain,» nous répond-on simplement.
«Aucun ancien chef de gouvernement ne doit s'attendre à être choisi pour la future présidentielle, Bouteflika ira vers un 4è mandat,» nous a lancé au même moment un ancien responsable dans les services de sécurité, sûr de lui. Ou presque. «Si ce n'est pas Bouteflika, ça sera Sellal !» a-t-il renchéri tout de suite. D'origine kabyle, Sellal est compté parmi les enfants «purs» de Constantine. Pour rappel, la contestation contre Belkhadem est menée depuis plusieurs mois, par d'anciens responsables issus pratiquement tous du nord constantinois. «Si le nom de Hamrouche pouvait être évoqué à cette occasion, parce que natif de la même région, celui de Benflis devrait par contre, être écarté, parce que la contestation n'est pas partie de Batna ou autres alentours,» nous explique-t-on. Tout semble donc être calculé pour faire émerger des noms auquel le pouvoir fait confiance.
La stratégie du «renouvellement» du personnel du pouvoir, son redéploiement, son recyclage ou carrément son élimination, a bien commencé à être mise en place. Ce qui ne voudrait certainement pas dire qu'il est forcément à la recherche de nouvelles têtes. L'on avance d'ores et déjà pour la présidence du RDN, le choix de Amar Zeghrar ou de Bakhti Belaïb, tous deux ayant servi «la République,» le premier comme SG à la présidence de la république au temps de Zeroual et le second comme ministre du commerce de Zeroual jusqu'à l'arrivée de Bouteflika. Si le premier est un homme calme, discret à l'âme soufie, le second est nerveux, mais ferme et meneur d'hommes, ce que Ouyahia n'appréciait nullement. Le jeu sera mené, comme d'habitude, selon la vision des décideurs qui, en évidence, n'est pas encore définitivement arrêtée. «Elle pourrait être totalement revue au moindre couac,» affirme un responsable.
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