Algérie

REVISION DE LA CONSTITUTION, ÉLECTION PRESIDENTIELLE... Un Président ambitieux



REVISION DE LA CONSTITUTION, ÉLECTION PRESIDENTIELLE... Un Président ambitieux
Le communiqué final sanctionnant le Conseil des ministres est porteur de messages politiques. Ambitieux, Abdelaziz Bouteflika envisage d'organiser des échéances dans les prochains mois.Tarek Hafid - Alger (Le Soir)
Abdelaziz Bouteflika s'est «exprimé» après plusieurs mois de silence. Le communiqué final du Conseil des ministres comporte des extraits attribués au président de la République à travers lesquels il commente les avant-projets de lois pris lors de cette réunion. Il faut aller au bas du communiqué pour que transparaissent quelques indices sur ses intentions. «Le président de la République a, enfin, rappelé l'importance de prendre, d'ores et déjà , toutes les mesures et dispositions nécessaires afin de permettre à notre pays d'aborder, dans les meilleures conditions, les prochaines échéances politiques.» Bouteflika annonce la tenue «d'échéances politiques» qui nécessitent la prise de «mesures et de dispositions». A première vue, l'option du rallongement de son mandat semble être écartée, le terme «échéance» servant traditionnellement à désigner une élection. A moins que le chef de l'Etat n'opte pour une révision de la loi fondamentale par voie référendaire. Pour cette première sortie en compagnie du staff gouvernemental, il laisse supposer que l'élection présidentielle aura bien lieu dans le délai légal. Et il ne sembla pas écarter la possibilité de se présenter à un quatrième mandat. Une «ambition» affichée ouvertement dans le dernier paragraphe du communiqué du Conseil du ministre. «Notre ambition est grande, mais elle est à la mesure de l'Algérie et des aspirations de ses enfants. J'attends de chacun d'entre vous du travail, de l'engagement et de l'abnégation.» Le quatrième mandat reste donc d'actualité. Ces dernières semaines, plusieurs acteurs de ce qui reste de la scène politique avaient évoqué l'annulation du scrutin présidentiel d'avril 2014. La révision de la Constitution par voie parlementaire devait offrir à Abdelaziz Bouteflika une prorogation de son mandat pour une période de deux années. Un projet écarté totalement par certaines personnalités. Parmi elles, la secrétaire générale du Parti des travailleurs. En effet, Louisa Hanoune n'a cessé de soutenir l'obligation de réunir les conditions nécessaires pour la tenue d'une élection présidentielle. Samedi, à l'ouverture des travaux de la session ordinaire du comité central du parti, Hanoune a même qualifié de «dépassée» l'option d'une révision constitutionnelle. Il faut dire que la première responsable du Parti des travailleurs fait partie des responsables politiques qui ont un accès facile au cercle présidentiel. Rappelons qu'en 2004, la veille de l'élection présidentielle, Louisa Hanoune avait rencontré pendant quatre heures son adversaire Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier a, à maintes reprises, tenu des propos élogieux à son adresse. Mais il est évident que très peu de personnes connaissent les véritables intentions du chef de l'Etat. Et si réellement son ambition consiste à se présenter à un quatrième mandat, il attendra la dernière minute pour se prononcer.


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