Algérie

REVISION DE LA CONSTITUTION Bouteflika veut éviter le référendum



REVISION DE LA CONSTITUTION Bouteflika veut éviter le référendum
Abdelaziz Bouteflika opterait pour une révision constitutionnelle via la voie parlementaire en convoquant les deux chambres, par décret pour une session extraordinaire. Les parlementaires auront à se prononcer, via un vote sans débat sur le projet de loi portant révision de la Constitution comme ils l'ont fait en novembre 2008.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - C'est ce que nous révèle une source très bien informée qui exclut le recours à la voie référendaire. «Tout est fait en tout cas pour contourner toute obligation de recourir à un référendum.» Manifestement, Bouteflika veut ainsi s'épargner cette corvée, très exigeante pour l'homme qui, depuis quelques années déjà, a réduit au strict minimum les activités liées à sa fonction. Bouteflika, qui ne sort plus à l'étranger ni même à l'intérieur du pays depuis une année, se consacre quasi exclusivement aux seules obligations protocolaires. Or, un référendum, cela suppose que l'initiateur de la révision de la Constitution fasse lui-même campagne, ce qui l'obligerait à des sorties quotidiennes à l'intérieur du pays pendant 21 jours. Pour contourner ce référendum, Bouteflika mobilise les gros moyens : le Conseil constitutionnel, mais aussi la commission «des cinq» installée par Abdelmalek Sellal le 8 avril dernier. Appelé pompeusement «Commission nationale pour la révision de la Constitution», ce groupe restreint de juriste n'aura été en réalité mis en place que pour permettre à Bouteflika de gagner du temps et de lui préparer l'habillage juridique nécessaire à un texte qui est déjà fin prêt. «En quelque sorte, cette commission a pour mission de faire apparaître le texte pour ce qu'il n'est pas, à savoir trouver les formules idoines qui puissent permettre au Conseil constitutionnel de dire qu'il ne remet en rien les grands équilibres et que, par conséquent, le référendum ne sera pas nécessaire», nous explique notre source. Ceci, bien que les amendements les plus importants de la future révision touchent de plein fouet les grands équilibres entre les pouvoirs (exécutif, parlementaire, judiciaire). Comme c'est le cas de ce poste de vice-président. C'est pour cela que le choix des cinq juristes en question avait été minutieusement fait. Trois d'entre eux, à savoir Ghaouti Mechakra, Bouzid Lazhari et Faouzia Benbadis sont connus pour être très proches de l'actuel président du Sénat, Abdelkader Bensalah. Tandis que les deux autres, en l'occurrence Abderazzak Zouina et Azzouz Kerdoun sont des proches du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Aussi, Mechakra, ayant eu pourtant à exercer en tant que ministre de la Justice, ne préside pas la commission pour la simple raison qu'il est originaire de Tlemcen. Pour éloigner tout soupçon de ce genre, trois membres de la commission, dont le président Azzouz Kerdoun, sont originaires du Constantinois. C'est dire que même cette commission technique est rigoureusement contrôlée par Bouteflika via, surtout, Abdelkader Bensalah.


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