Algérie

Révision de la constitution: Belkhadem favorable à un système plus présidentiel



Quels sont les contours de la future constitution algérienne après la révision prochaine de l'actuelle? Le patron du FLN, ministre d'Etat et représentant personnel du Président de la République, Abdelaziz Belkhadem, s'est dit favorable, hier, à un système plus présidentiel.

Son premier argument : « Il est prématuré d'opter pour un système parlementaire car un tel régime nécessite au préalable une culture démocratique». Son deuxième argument : «L'actuel régime n'est ni présidentiel ni parlementaire. Il est à la fois parlementaire de par l'existence de la motion de censure et la déclaration de politique générale du gouvernement, mais il est également présidentiel puisque le président est aussi le chef de l'exécutif».

Autre explication du chef du FLN qui s'exprimait sur les ondes de la radio chaîne 3: «La sociologie de l'électeur algérien doit être suffisamment étudiée pour voir comment il se comporte. Est-ce qu'il vote pour un programme ou pour des personnes selon des considérations tribales ou régionales ?». Le ministre d'Etat s'est dit «satisfait» des réformes politiques annoncées par le chef de l'Etat dans son dernier discours. «La révision constitutionnelle est une de nos vieilles revendications», dit-il.

Evoquant la liberté de la presse, M. Belkhadem a affirmé que «notre pays est obligé d'ouvrir le champ audiovisuel au privé un jour ou l'autre, mais il faut au préalable établir un cahier des charges précis. Cette ouverture doit être préparée». Pour lui, «il faut éviter la jonction entre le pouvoir et l'argent. Aux Etats-Unis, trois grands groupes privés sont propriétaires de 36.000 journaux, radios, télévisions et maisons d'édition. Quand on détient le monopole, on dicte une ligne éditoriale. L'Algérie doit éviter ce danger». Le patron du FLN a défendu l'idée annoncée par le président de la République de «créer des chaînes thématiques dédiées à la culture, au sport, au divertissement et à la jeunesse, pour assurer la diversité». «Les téléspectateurs auront le choix, en attendant d'arriver à l'ouverture de l'audiovisuel au privé», estime-t-il. Et d'ajouter : «Je ne dis pas que cette ouverture est proche ou lointaine, je dis simplement que c'est une finalité. On ne peut pas y échapper».

Invité à donner son avis à propos des médias publics assurant réellement la mission de service public, M. Belkhadem a répondu : «C'est trop dire que d'affirmer qu'une telle mission est réellement assurée. Les médias publics sont astreints à beaucoup d'obligations. La concurrence améliore la qualité du service».

Le SG du FLN s'est dit «satisfait de la décision prise par le chef de l'Etat de dépénaliser le délit de presse. «Cette mesure, dit-il, est attendue par tout le monde. La presse doit participer au renforcement du processus démocratique en informant les citoyens et jouer son rôle de contrepouvoir en éclairant le public».

L'invité de la radio a affirmé que son parti a mis en place, il y a trois ans, des ateliers pour examiner la loi électorale, celle régissant les partis et les associations et les codes de l'information, de la commune et de la wilaya. «Nous allons actualiser nos propositions dans le cadre de la révision de ces textes», a-t-il dit. En ce qui concerne le code communal qui est à l'étude actuellement à l'APN, M. Belkhadem prône «une décentralisation plus grande mais prudente». «Il y a des manifestations dans les communes où il y a des protestations contre les élus locaux qui n'ont pourtant pas les prérogatives ou les moyens pour apporter des solutions», a-t-il observé. «S'il y a des contestations sociales qui ne sont pas prises en charge, il est tout à fait normal qu'elles conduisent à une contestation de l'autorité et prennent une dimension politique», a-t-il soutenu.

Sur le plan international, M. Belkhadem a catégoriquement nié tout envoi par l'Algérie de mercenaires en Libye. «Nous sommes contre le mercenariat», tranche-t-il. Et d'estimer que le conflit qui secoue ce pays « est une affaire entre Libyens, qu'ils doivent régler entre eux, sans aucune ingérence étrangère».

Interrogé pour savoir s'il y un lien entre le conflit en Libye et la récente recrudescence des actes terroristes en Algérie, notamment en Kabylie, le SG du FLN a répondu que «l'instabilité politique en Libye est doublée par la circulation des armes. Personne ne sait où vont ces armes qui circulent en Libye. La circulation sans aucun contrôle de ces armes fait qu'elles sont certainement utilisées par n'importe qui».




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