Algérie

Révision de la constitution



La curieuse attitude des parlementaires indépendants Ils étaient tous là. Le chef de l?Exécutif, Abdelaziz Belkhadem, et les membres de son staff, les représentants des partis politiques et leurs députés, les organisations de masse, et à leur tête le secrétaire général de l?Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, le secrétaire général de l?Organisation nationale des enfants de moudjahidine (ONEM), Khalfa Mbarek, et aussi le secrétaire général de l?Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou. Tout ce monde a fait le déplacement jeudi dernier à l?hôtel El Riadh de Sidi Fredj pour prendre part à la conférence organisée par le groupe parlementaire des indépendants. Les indépendants censés plaider la cause des démunis, et ô combien sont-ils, se sont réfugiés l?espace d?une journée à l?hôtel El Riadh, loin des regards pour supplier et implorer haut et fort M. Bouteflika, président de la République, à procéder à la révision de la Constitution et à briguer un troisième mandat en vue de « valoriser et dynamiser » la démocratie et répondre à l?appel du « peuple dans toutes ses composantes ». En revanche, au même moment et à la même heure, la majorité de ce peuple, en l?occurrence les travailleurs algériens, a tenu une réunion dans un quartier populaire de la capitale pour mettre en place une plate-forme de revendications. Ce peuple souffre. Il vit très mal et en a ras-le bol de la crise qui secoue le pays et qui le touche directement. Ce malaise et cette situation chaotique durent depuis plusieurs années et ce peuple n?a pas cessé depuis tant d?années de revendiquer une vie décente, un salaire digne. Le peuple algérien ne se soucie guère d?un troisième mandat, il dénonce la mauvaise gestion des affaires de l?Etat. Il déplore l?indifférence des pouvoirs publics à son égard. L?on s?interroge alors sur la nature de ce peuple qui invoque le chef de l?Etat à briguer un autre mandat. Est-ce ce même peuple dont parlent les députés indépendants ? A l?ouverture des travaux de cette rencontre, Djemaï Mohamed, vice-président de l?APN et porte-parole du groupe parlementaire des indépendants, a estimé qu?« il n?y a point de place aux idéologies et surenchères politiciennes quand il s?agit de l?avenir de la nation et des intérêts communs du peuple. La décision de demander au président de réviser la Constitution a été prise après l?examen par les représentants indépendants et élus locaux des questions nationales tout en tenant compte des aspirations et attentes du peuple algérien », a expliqué l?intervenant qui, pour rappel, était militant du FLN. En marge de cette manifestation qu?il a qualifiée d?initiative louable, le chef du gouvernement est revenu sur l?arrestation des auteurs des attentats du 11 décembre 2007, en affirmant que cela démontre que « l?Algérie renforce de jour en jour ses capacités de lutte contre le terrorisme ». Il a rappelé dans ce sillage que l?Algérie continue de tendre la main pour la réconciliation nationale tout en soulignant la nécessité d??uvrer à « la neutralisation de ces bandes qui portent préjudice au pays, à la religion et à la nation ». Le chef du gouvernement a par ailleurs exprimé sa satisfaction suite à la nomination par le secrétaire général de l?ONU du diplomate algérien « chevronné » Lakhdar Brahimi à la tête d?un groupe d?experts indépendants pour le renforcement de la sécurité. M. Belkhadem a précisé que « cette décision honore l?Algérie qui se prévaut d?offrir à la communauté internationale des élites lui permettant d?accomplir des tâches délicates et difficiles ». Il a souligné que l?Algérie « n?a ni demandé, ni proposé, ni même suggéré la nomination de Brahimi qui n?a plus aucun lien avec les affaires officielles algériennes depuis 1994 ». « C?est une initiative des Nations unies », a-t-il dit. Le chef du gouvernement a toutefois indiqué que l?Algérie a accepté cette initiative après avoir pris connaissance de sa mission qui consiste à faire le point sur les mesures de sécurité à l?intérieur des enceintes onusiennes. Selon le chef de l?Exécutif, ce groupe « aura à évaluer les questions stratégiques fondamentales concernant l?application et le renforcement des mesures sécuritaires des employés et des bâtiments de l?ONU ».


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