Cet échec peut être minimisé, mais il est significatif des lignes politiques qui bougent contre le parti au pouvoir, dans un contexte de grogne sociale.Le parti au pouvoir en Russie a subi un échec dimanche aux élections du Parlement de Moscou, un scrutin suivi de près après un été de manifestations sévèrement réprimées par la police. S'ils contrôlent encore l'assemblée moscovite, les députés loyaux au Kremlin, avec 25 sièges sur 45, perdent près d'un tiers de leurs élus par rapport à la mandature précédente, selon les résultats publiés hier.
En 2014, les candidats du parti présidentiel Russie unie et leurs alliés avaient obtenu 38 sièges. Avec 13 députés, contre cinq auparavant, les communistes sont les grands gagnants à Moscou.
Deux autres partis entrent au Parlement moscovite : les libéraux de Iabloko, qui remportent trois sièges et pourront en plus compter sur une indépendante qu'ils soutenaient, et le parti Russie juste, considéré comme faisant partie de l'opposition "tolérée" par le Kremlin, qui a désormais trois députés.
Le taux de participation, de 21,77%, est toutefois resté très bas à Moscou. Neuf anciens députés de Russie unie n'ont pas réussi à conserver leur siège, parmi lesquels le chef de la branche moscovite de ce parti, Andreï Metelski, élu depuis 2001.
Les autorités avaient pourtant pris soin de ne présenter aucun candidat sous cette bannière, s'efforçant d'aller chercher des personnalités issues de la société civile. Une tentative avortée avec quelques échecs retentissants, comme celui de la vice-rectrice de l'Ecole des hautes études en sciences économiques (HSE), Valeria Kassamara.
Officiellement indépendante, elle était soutenue par le pouvoir et a bénéficié d'une large campagne d'affichage. En tout, plus de 5000 scrutins locaux ont eu lieu dans le pays. À Saint-Pétersbourg, où la campagne était très controversée, le gouverneur par intérim soutenu par le Kremlin, Alexandre Beglov, a été réélu dès le premier tour mais l'opposition a dénoncé de nombreuses fraudes.
Ailleurs en Russie, la majorité des gouverneurs soutenus par Russie unie ont été réélus malgré quelques couacs, comme à Khabarovsk (Extrême-Orient) où le parti nationaliste LDPR a largement conquis le Parlement municipal.
Dans un mouvement de protestation inédit depuis 2012, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de la capitale russe à un rythme quasi hebdomadaire depuis mi-juillet, à l'appel de l'opposition, furieuse de voir ses candidats écartés de ces élections. L'opposant Alexeï Navalny, dont tous les alliés ont été exclus du scrutin, avait appelé les électeurs à "voter intelligemment" en soutenant les mieux placés pour battre les candidats du Kremlin.
Rien ne dit que son message ait été suivi, dans un contexte de grogne sociale liée à la montée de la pauvreté et à une impopulaire réforme des retraites, mais les candidats soutenus par les autorités ont enregistré un sérieux recul. "On s'est battu ensemble pour ça !", a déclaré Alexeï Navalny sur twitter, tandis que l'avocate Lioubov Sobol, un des meneurs de la contestation de l'été, a salué "un résultat qui entrera dans l'histoire de Moscou".
R. I./Agences
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Posté Le : 10/09/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R I
Source : www.liberte-algerie.com