Algérie

Revers de l'armée malienne à Kidal, la Cedeao menace d'intervenir: La rébellion targuie investit la ville de Gao




Les deux factions connues de la rébellion targuie, le MNLA et Ançar Eddine, mettent les bouchées doubles.

Après avoir pris l'importante ville de Kidal vendredi, ils ont entrepris, hier, de s'attaquer à la ville de Gao qu'ils ont investie. Leur but était de prendre les deux camps militaires de la ville qui, selon les informations d'agences, n'étaient pas encore tombés en début d'après-midi aux mains de la rébellion. Une chose est sûre, les rebelles du MNLA comme les islamistes Ançar Eddine sont déjà dans Gao, la principale ville du nord du Mali. Si les deux camps militaires encore tenus par les soldats gouvernementaux tombent, la rébellion targuie aura engrangé l'un de ses plus grands succès militaires - et sans doute politique - de sa longue histoire. La bataille ne semblait pas encore tranchée en début d'après-midi hier. Les témoins évoquent des tirs à l'arme lourde et des attaques menées par des hélicoptères par les forces gouvernementales pour défendre leurs positions. Une chute de Gao aurait d'autant plus de retentissement qu'elle abrite l'état-major de l'armée pour toute la région septentrionale.

Déroute majeure

Si les rebelles prennent le contrôle définitif de la ville, on serait face à une déroute majeure de l'armée malienne dont la performance, déjà faible, est fortement affectée par la crise provoquée par le putsch des capitaines à Bamako. La rébellion targuie entend profiter du trouble politique et décisionnel provoqué par ce coup d'Etat pour accélérer son élan et à étendre son contrôle sur le nord du Mali. Vendredi, Ançar Eddine et le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) ont agi de manière concertée pour prendre la ville de Kidal. L'agence AFP, sans donner de sources, affirme que des éléments d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) étaient parmi ceux qui ont pris la ville de Kidal. Cette avancée des rebelles montre en tout cas que les auteurs du coup d'Etat qui ont invoqué l'incapacité du président Amadou Toumani Touré (ATT) à rétablir la stabilité au nord n'ont fait qu'aggraver la situation. Désormais, l'essentiel du nord-est du pays est entre les mains des rebelles targuis. Si Gao tombe, le prochain objectif de la rébellion sera la garnison de Tombouctou. Le pouvoir central de Bamako paraît en voie d'expulsion du nord du pays par des mouvements rebelles qui réclament ouvertement l'indépendance de l'Azawad. La Cedeao (Organisation des pays de l'Afrique de l'Ouest), qui a sommé les militaires de rétablir l'ordre constitutionnel avant lundi, a réagi avec gravité à la nouvelle donne après la chute de Kidal. Elle a décidé de mettre en alerte une force de 2000 hommes en laissant entendre qu'ils pourraient être engagés au nord du Mali pour préserver son intégrité territoriale. Le président en exercice de la Cedeao, l'ivoirien Alassane Ouattara, a déclaré : «Nous avons 2 000 hommes dans ces forces. Nous avons des équipements. Nous avons demandé à la communauté internationale de nous appuyer, d'appuyer le Mali…». Le président Ouattara a souligné qu'il voulait «éviter la guerre. Si la légitimité est rétablie et que ces mouvements armés s'aperçoivent qu'il y a une mobilisation régionale et internationale, ils quitteront Kidal tout de suite». Entretemps, la rébellion a atteint Gao. La Cedeao, qui se retrouve avec une nouvelle priorité, pourrait s'engager dans la guerre au nord. Non sans risques.


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