Algérie

"Revenir en Algérie, une idée qui me hante..."




img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P140325-09.jpg" alt=""Revenir en Algérie, une idée qui me hante..."" /Nous l'avons revu la semaine dernière à Ibn Zeydoun lors du concert contre le cancer où il s'était distingué par une reprise remarquée et tout en douceur de Rayha ouine son titre éponyme des années 2000. Mohamed Reda revient tout doucement, mais sûrement au-devant de la scène algérienne. Il vient de sortir un nouvel album enregistré sous son propre label Bled Music Records. Une maison de disque ouverte à tout artiste désireux enregistrer un album. Il serait faux et entièrement vain de le cantonner dans un seul registre, tant sa voix et son talent lui permettent de se mouvoir avec aisance dans plusieurs styles de musique. Non, Mohamed n'est pas seulement un musicien et chanteur de chaâbi, mais bien au-delà, un artiste ouvert sur le monde,généreux et à multiple facettes. La preuve...L'Expression: Cela fait quelques années qu'on ne vous a pas vu en Algérie. Vous avez fait néanmoins quelques concerts et parutions, notamment sous l'égide de l'Union européenne... nonobstant bien sûr votre apparition à la télé dans «Bordj El batal»..Mohamed Reda Djender: Mon absence est due au fait que je travaillais sur mon nouvel album. Il sortira dans une semaine. Il s'appelle Tarmim (restauration). J'ai bien hésité avant de l'appeler ainsi en arabe. Parce que cela peut être politiquement mal interprété. Je suis un homme apolitique, mais très vicieux (rire). L'album est composé de 11 titres. Cela fait dix ans que je travaille dessus. J'ai pris le temps de bien choisir les titres. De revoir les textes. J'ai pris des textes du Moyen Âge. C'est-à-dire du XIIe et XIIIe siècle et même de l'époque de la Renaissance. De poètes algériens, marocains et une composition ou deux personnelles peut-être. J'ai refait la musique de certains textes du patrimoine national pour rester fidèle à ma ligne que j'ai toujours suivie jusqu'à présent. Il s'agit de tenir le flambeau des grands poètes de notre chère culture arabo-andalouse.Peut-on connaître le nom de ces poètes'Cheikh Benamar, Ben M'saïb et d'autres poètes inconnus de l'époque de la Reconquista. Le mot Reconquista était en ballottage aussi par rapport au titre de l'album car je voulais intituler l'album Réreconquista parce que je crois que le moment est venu pour nous, du monde musulman, riche d'idées, en histoire et en culture de percevoir notre richesse et d'essayer de l'esquisser et faire naître cette belle époque qu'était la civilisation musulmane pendant 700 ans, dans le sud de l'Europe et dans le monde islamique de manière générale. C'est un peu ma vision de ce que je suis en train de faire maintenant. Je soutiens la renaissance de la culture arabo-musulmane.Et pourtant vous vivez en Allemagne, loin de cette culture arabo-musulmane. Qu'est-ce qui vous pousse à retourner à cette source si l'on peut dire'On dit bien que c'est la rareté des choses qui augmente leurs valeurs et comme je n'ai pas beaucoup mon pays et ma culture autour de moi, eh bien, ils augmentent en valeur à mes yeux. C'est ce qui fait que je m'occupe beaucoup plus du travail de recherche et je me rapproche beaucoup plus de ma culture, quand je m'en éloigne. C'est un peu paradoxal, un peu bête peut-être mais le côté positif est là. C'est drôle, mais c'est comme ça, C'est en m'éloignant de l'Algérie que je m'en rapproche à chaque fois et chaque fois que je me rapproche de l'Algérie, l'envie d'y revenir y vivre augmente et c'est une idée qui me hante en ce moment d'ailleurs...Et ce concert à la salle Ibn Zeydoun à l'époque'Je suis revenu effectivement avec mon groupe sous le label Mohamed Reda and friends, invité par l'Institut Goethe pour le représenter, ironie du sort, l'Allemagne en tant qu'Allemand, dans mon pays natal. Je suis revenu par la suite avec mon groupe Diwan. On a joué aussi à Ibn Zeydoun, mais aussi à Oran, Tlemcen. C'était plutôt une sorte de quatuor jazz. Maintenant que mon album va enfin sortir, on va essayer de revenir le jouer en Algérie...Votre nouvel album va-t-il sortir en Algérie'Malheureusement pas encore.... Mais il va sortir partout dans le monde. Je viens de fonder ma propre boîte de disques le mois d'octobre de l'année 2013. Ce que vous voyez là entre mes mains est le n°0 de mon disque. Pas encore commercialisé.... Ma boîte de disques est ouverte à tous ceux qui veulent se faire produire. La porte de ma boîte de disques est ouverte à tout le monde. Je le dis sincèrement. Toute personne qui veut se rapprocher de moi et pense qu'elle croit aux mêmes idéaux que moi, fait la même musique que moi, eh bien elle est la bienvenue... vous savez, il n'y a pas très longtemps, j'ai discuté avec Aziz Smati sur skype et il m'a rappelé une chose... j'étais le premier à avoir prononcé le mot «Bled Music». Il m'avait demandé à l'époque, en lançant son émission la permission de l'appeler Bled Music.J'ai revu les coupures de presse...Un jour j'avais répondu à un journaliste, alors que j'avais à peine 19 ans quand il me disait que ma musique est un cocktail de plusieurs styles de musique, je disais qu'effectivement je joue de la musique de tous les coins du pays, donc à l'instar des Américains qui ont la Country music, pourquoi en Algérie, nous n'aurions pas droit à la Bled Music' Et c'est comme ça que le mot Bled Music est né. C'est un clin d'oeil à cette belle époque, de la renaissance de la musique en Algérie que j'ai appelée ma boîte de disque Bled Music Records...Vous n'arrêtez pas d'explorer divers univers musicaux en vous lançant toujours des défis à vous-même. On vous a vu l'année dernière dans the Voice of Germany. Un mot là-dessus'C'était un challenge. Un ami m'a dit: «prouve-moi que tu sais chanter!». Il m'a dit: «Je crois tellement en toi que tu mérites de conquérir le public allemand...». J'ai répondu:«écoute, les casting show cela n'a jamais été mon truc. Il m'a donné un coup de pied au derrière et il m'a dit vas-y!» La suite' J'ai gagné une étape après l'autre jusqu'à me retrouver dans les life shows, parmi les 16 chanteurs finalistes sélectionnés sur les 14000 qui ont concouru. Suite à cela, il y a eu plein de clips de moi chantant en anglais, une face qui est toujours restée un peu cachée en Algérie. On me connaît beaucoup plus comme un chanteur chaâbi, car j'ai toujours chanté en arabe... J'ai aussi représenté l'Algérie au Festival White night of Saint Petersbourg en juin dernier. Il y avait 17 nations, entre autres, les USA, l'Angleterre, la France, l'Italie etc... Les Russes ont gagné le Premier prix du festival et moi le deuxième prix, l'équivalent d'un Grammy Awards. J'ai connu les Jacksons. Il ont aimé ma performance. Ils sont passés juste après moi. Ils étaient invités pour un concert sur la même scène. Pour la petite anecdote, je descends de la scène, je les vois en face de moi, ils me saluent genre: «Waw c'est bien ce que tu as fait!» Je salue Jermaine par un salam alikoum et il répond waâlaïkoum essalam warahmatouhou brother! C'était la confirmation officielle pour moi qu'ils étaient musulmans!Sinon, à quand le retour de Mohamed Reda en Algérie pour un concert'Je suis en contact avec un promoteur de spectacles algérien pour organiser une série de concerts afin de promouvoir un peu l'album et refaire un peu surface sur la scène musicale algérienne. Mes fans me harcèlent depuis une dizaine d'années maintenant, j'ai envie de leur rester fidèle et répondre à leur attente. Ce n'est d'ailleurs qu'un régal pour moi de rencontrer mes fans et de refaire de la musique en Algérie.




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