Le Premier ministre qui a ouvert les travaux de la tripartite dans la
matinée du jeudi à la résidence Djenane El Mithak a espéré que «les revendications salariales
n'occultent pas l'ampleur du déficit qu'affiche désormais le budget de l'Etat».
Ahmed Ouyahia était accompagné jeudi d'un grand
nombre de ses ministres notamment ceux dont les portefeuilles sont consacrés en
général au monde économique, de l'entreprise et du travail. On remarquera ainsi
la présence des ministres des Finances, de l'Intérieur, de l'Habitat, de
l'Emploi, du Commerce et de l'Industrie. Toutes les organisations patronales
étaient au complet. L'UGTA a, comme d'habitude, trôné seule sur le siège de la
représentation syndicale de ce rendez-vous. Le secteur bancaire et financier
était bien représenté par, en particulier, le directeur des impôts et le
délégué général de l'ABEF. D'autres responsables
d'institutions étaient aussi de la partie comme le DG de la CACI et des responsables des
SGP.
Le Premier ministre a commencé par
rappeler qu'«au moment où il a engagé notre pays dans un vaste processus de
réformes politiques, le président de la République n'a pas manqué d'orienter
aussi l'effort et l'attention des pouvoirs publics sur diverses autres
questions non moins importantes et qui sont en prise directe avec le quotidien
de la population». Il en évoquera entre autres «l'amélioration de la
gouvernance locale, objet d'une vaste consultation de la population à travers
les élus». Un chantier, dira-t-il, auquel «le CNES s'est attelé et qui
débouchera sur des assises nationales avant la fin de l'année». Ouyahia a fait savoir que les huit groupes de travail issus
de la tripartite du 28 mai dernier ont transmis aux partenaires socio-économiques
de nombreuses recommandations. «Le gouvernement a jugé utile de prendre les
devants en insérant déjà dans le projet de loi de finances pour 2012, une
trentaine de mesures découlant de recommandations tripartites relatives à la
fiscalité», a-t-il dit. Il a affirmé en outre que les décisions qui ont été
arrêtées en mai dernier, relatives au financement des importations des intrants
des entreprises de production, à la bonification du crédit d'investissement
pour les PME et au rééchelonnement des dettes bancaires des PME en difficultés
financières, «ont vu leurs mises en Å“uvre engagées sur le terrain, puisque au
bout de quatre mois seulement et malgré la période estivale, l'ensemble des
dispositions législatives requises pour ces trois opérations ont été prises
dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2011».
La Banque d'Algérie en a aussi produit, selon lui, les règlements nécessaires. Les
nouvelles dispositions relatives à l'importation des intrants destinés aux
entreprises sont, dit-il, «déjà en application, les banques publiques ont aussi
pris leurs dispositions pour l'octroi de crédits bonifiés, une quarantaine de
PME en ont bénéficié et nombre d'autres sont à l'étude, les banques publiques
ont entamé le processus de rééchelonnement des dettes des PME, 70 dossiers sont
déjà au stade de traitement très avancé alors que 200 autres ont été pris en
charge au niveau de l'étude, les fonds d'investissements de wilayas dont les
sociétés de gestion ont vu le jour en avril dernier ont déjà accepté une
centaine de dossiers de financement de PME qui représentent un montant de près
de 10 milliards DA». Le ministre des Finances n'aura pas les mêmes chiffres et
fera savoir plus tard que ce sont près de 200 dossiers qui ont été acceptés
pour un montant de 11 milliards DA.
Le financement par le leasing a conclu, selon Ouyahia,
plus de 4.000 contrats pour un financement supérieur à 15 milliards DA. «En
partageant avec vous ces quelques bonnes nouvelles, je ne veux nullement dire
que nous avons réglé tous nos problèmes ni levé toutes les entraves, bien au
contraire (…). Nous en avons en effet le droit de conforter l'espoir au regard
de ce que l'Etat engage comme moyens et comme ressources pour pousser le
développement économique et promouvoir le développement social (…)», a-t-il
souligné.
«Un environnement dont nous sommes ni isolés ni à l'abri»
Ouyahia pense que «c'est là une chance dont dispose encore l'Algérie au milieu
d'un environnement économique internationale tendu et incertain, un
environnement dont nous ne sommes ni isolés ni à l'abri». Il estime alors que
«nos travaux doivent tendre vers la rationalité que recommande la précarité de
nos moyens nationaux dominés par les hydrocarbures et tendre aussi vers la
vigilance que recommande une conjoncture économique mondiale lourdes
d'incertitudes». Comme pour narguer ses détracteurs, Ouyahia
indique que «nul doute que le pacte national économique et social offre
toujours un socle à la conjonction de nos efforts vers la préservation et le
confortement de notre dynamique nationale de développement économique et
social». Outil économique local, entreprises sans distinction de statut et
travailleurs, protection sociale figurent selon lui parmi les préoccupations du
gouvernement. Tout autant que «la sauvegarde du dispositif des retraites» pour
laquelle il rappelle que «ce sont plus de 100 milliards DA que le budget public
y a injecté durant les 5 dernières années seulement». Avant de conclure, il
préviendra que «la question du pouvoir d'achat ne saurait être isolée des
importants efforts déjà faits ces deux dernières années au profit des
personnels de la fonction publique et des salariés des entreprises économiques».
Il a espéré que «le débat sur ce dossier prendra en considération la nécessité
de sauvegarder la relance de nos entreprises publiques et privées et
n'occultera pas, enfin, l'ampleur du déficit qu'affiche désormais le budget de
l'Etat».
Pour tout ce qui est augmentations salariales, l'on entendra dire que le
Premier ministre avait rencontré le secrétaire général de l'UGTA
24 heures avant la tenue de la tripartite pour en décider des niveaux et des
moyens qui doivent être consentis.
Les partenaires socio-économiques ont accordé le plus long de leur temps
à quatre points sur les huit inscrits à l'ordre du jour de cette 14ème
tripartite. Il s'agit de la mise en Å“uvre des conclusions de la tripartite du 28
mai dernier, de la promotion de la production nationale, des perspectives du
pacte économique et social et du dossier des retraites. Ce n'est qu'à partir de
minuit qu'ils ont commencé à examiner le dossier des mutuelles, l'extension des
conventions collectives dans le secteur privé, la représentation dans le
secteur privé et le dossier du pouvoir d'achat. Il est clair que ces quatre
derniers points étaient plus faciles à conclure que les premiers.
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Posté Le : 01/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : G O
Source : www.lequotidien-oran.com