Algérie

Revendication du droit à l'emploi



Le sit-in était initialement prévu à la place des Martyrs, mais un imposant dispositif de sécurité qui bouclait tout le périmètre n’a pas permis aux contestataires de faire entendre leurs revendications. Le sit-in n’a pas été autorisé, alors que les vendeurs du marché informel s’adonnaient au négoce en toute impunité autour de cette place.
Contacté par El Watan, Samir Larabi, porte-parole du Comité des chômeurs algériens, a affirmé : «Profitant de la brèche ouverte par des contractuels, nous avons décidé d’aller devant la Présidence. Tout s’est déroulé normalement avec nos mots d’ordre et nos slogans habituels. Un agent de la sécurité s’est présenté à nous pour nous dire que nous allions être reçus. Nous avons alors constitué une délégation de trois personnes. Mais après un moment, on nous dit qu’on sera reçu à la direction des requêtes et des relations avec les citoyens. On a refusé. On veut être reçus par un conseiller ou au moins par un haut responsable. On va se réunir pour évaluer la situation et décider d’autres actions.» Les chômeurs algériens demandent un emploi décent. A travers cette revendication principale du Comité national pour la défense des droits de chômeurs, ces derniers ne demandent un droit garanti par la Constitution dans son article 55 qui stipule que «tous les citoyens ont droit au travail». Si les autorités affirment aujourd’hui que le taux de chômage est de l’ordre de 10%, la réalité dément ces chiffres. Le chômage touche la majorité de la société, notamment les jeunes. Il suffit de comptabiliser les émeutes liées au chômage pour comprendre la réalité des jeunes.
Même lors des recensements, on considère celui qui travaille une seule journée durant le mois comme non chômeur ! C’est une aberration. Les emplois proposés sont précaires et temporaires.
Après les événements qu’a connus l’Algérie en janvier 2011 et les pressions des demandeurs d’emploi dans la majorité des wilayas du pays, le gouvernement a lâché du lest en proposant d’accélérer les démarches d’accès aux prêts Ansej. Les initiatives de l’Etat se sont pourtant multipliées ces dernières années. L’Ansej valide le projet de micro-entreprise d’un jeune chômeur mais les banques rechignent ensuite à le financer. Une grande partie des jeunes se tourne vers le secteur informel : vendeurs à la sauvette, gardiens de parking ou fournisseurs de films téléchargés sur internet.
En dehors de l’incapacité de l’économie nationale d’offrir des postes de travail suffisants, deux facteurs contribuent au chômage des jeunes : l’arrivée massive sur le marché du travail de la cohorte de la transition démographique entamée au milieu des années 1980 et l’inadéquation du système éducation/formation. Nous pouvons affirmer que la contribution des dispositifs de promotion de l’emploi est plus que décevante malgré les commentaires élogieux qui reviennent dans les bilans officiels.
 


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