Algérie

Réveillon à huis clos, hôtels en berne



Les responsables de trois des plus importantes enseignes hôtelières à Oran affirment n'avoir reçu pour le moment aucune instruction des autorités locales quant à une éventuelle levée ou un allègement du couvre-feu qui leur permettrait d'organiser des soirées du réveillon.À moins de deux semaines des fêtes du nouvel an, l'ambiance est à la morosité à Oran. Un sentiment partagé aussi bien par les professionnels à l'honneur en pareille période que par les citoyens. Pour les hôteliers, restaurateurs, boulangers-pâtissiers ou encore voyagistes, le rendez-vous de fin d'année, synonyme de chiffre d'affaires conséquent, est bel et bien compromis. Interrogées à ce propos, les gérants de trois des plus importantes enseignes hôtelières à Oran ont indiqué que, pour le moment, ils n'ont reçu aucune instruction des autorités locales quant à une éventuelle levée ou un allègement du couvre-feu qui leur permettrait d'organiser des soirées du réveillon.
"L'activité tourne au ralenti, et nous n'avons aucune nouvelle sur le réveillon", explique Chaâbane Belazzoug, président du groupe Plaza, qui indique que ses établissements sont prêts à répondre à la demande des clients pour peu qu'on les autorise à activer cette nuit. "On peut nous informer la veille et on ouvre le lendemain tout en respectant les normes sécuritaires qui s'imposent", précise-t-il.
Pour l'un des responsables de l'hôtel Eden resort & spa, la question n'est pas encore d'actualité avec les restrictions sanitaires. "On n'a rien prévu du tout. On va parer au plus pressé. Le plus important pour nous est de préserver l'outil de production et payer les salaires", affirme-t-il. Du côté du Royal Hôtel Oran, la situation est similaire en l'absence d'informations officielles.
"On n'a rien reçu, on n'a pas entendu quoi que ce soit sur le sujet", assure une source autorisée. La grisaille est également notable chez les restaurateurs qui ont l'habitude de faire salle pleine lors des réveillons. "C'est l'occasion de travailler à porte fermée et de faire un bon chiffre d'affaires, mais cette année, les choses vont de travers", dit un gérant d'un bar-restaurant du centre-ville d'Oran. "Avec les conditions imposées et la fermeture à 15h, nous éprouvons les pires difficultés à boucler nos fins de mois", tient-il à rappeler.
Quant aux boulangers-pâtissiers, le ton est plutôt à l'optimisme. Faouzi Baïche, président du Club des artisans boulangers d'Oran, espère un allègement du couvre-feu, particulièrement avec le reflux des contaminations ces derniers jours. "En tant que professionnels, nous attendons les décisions du gouvernement concernant le prolongement du couvre-feu mais nous espérons qu'ils l'allégeront un peu", indique-t-il. "Je pense que le réveillon sera fêté, mais il sera différent de ceux des années passées, tout en respectant les consignes sanitaires et en ayant une pensée pour les victimes de la Covid", souligne M. Baïche, qui ajoute que sa corporation subit la crise de plein fouet avec une baisse de 30 à 40% du chiffre d'affaires.
"On assure des formations et des ateliers à des ménagères en perspective du réveillon", précise-t-il, même s'il reconnaît que la demande sur ces cours est moins importante que les années dernières. Si le moral des professionnels est au plus bas, celui des particuliers n'est pas mieux, puisque nombre de gens interrogés répondent qu'il serait difficile de faire la fête en pareille circonstance. Hakim, 54 ans, a un programme tout tracé : une bonne soirée en famille chez lui.
Même planning pour Sihem, 45 ans, cadre dans une boîte privée. Pour d'autres, ce seront des soirées entre amis qui devront meubler cette nuit du réveillon qui s'annonce définitivement spéciale.

SAID OUSSAD


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