Algérie

Réussir, mais c'est quoi au juste '



J'ai appris, avec le temps, à ne jamais donner des conseils à personne. Même si, à titre humain, je ressens ce besoin de solidarité et d'empathie qui me relie aux autres. Donner un conseil à autrui ne fera que nous créer des ennemis, virtuels ou réels soient-ils, qui nous empoisonneront la vie, une fois qu'un rayon de soleil illumine leur vie. Le seul conseil utile, paraît-il, c'est le silence ou l'acquiescement par la tête, en signe de contentement «hypocrite». La plupart des gens s'entêtent à se voiler la face et à voir partout des jaloux qui leur envient leur «soi-disant» réussite ! Or, le mot «réussite» est un mot vague, très connotatif, et sujet à de multiples versions. Réussir sa vie ' Réussir dans la vie ' Réussir pour soi ' Ou réussir pour les autres ' C'est pratiquement des choses complètement différentes. Si je vis riche et gère un laboratoire scientifique aux Etats-Unis alors que je ne suis d'aucune utilité ni pour mon village, ni pour ma région, ni pour mon pays, est-ce une réussite ' Et si je vis pauvre dans mon quartier, mais que je compatis à tout ce qui se passe dans ma région, est-ce un échec ' Tout est relatif à ma foi. Il y a un an, j'étais avec ma mère, en train de regarder une chaîne de télévision locale, mais dont le siège est basé à l'étranger. Ma mère me dit : «ce journaliste qui passe les infos est différent des autres. Il a de la lumière dans les yeux, il fait les choses avec son c?ur». C'est un avis d'une personne âgée et les personnes âgées ne se trompent que rarement. Bien entendu, ce journaliste qui vit, travaille et cotise à l'étranger ne connaît pas ma mère, mais il a conquis son c?ur. Mais grâce à quoi ' L'empathie : cette onde positive de solidarité. Pourquoi empathie ' Parce que, tout simplement, ma mère a ressenti qu'il -le présentateur- faisait des efforts, qu'il essayait d'apporter un plus à la communauté, qu'il faisait des pieds et des mains pour améliorer les choses, même s'il était loin de son pays.C'est quelqu'un d'actif, de positif. C'est une valeur ajoutée à la société, malgré la distance. En Kabylie, on dit «el ghachi yella, lemwansa ulac», je traduis : «il y a beaucoup de monde mais très peu de compagnie». Quand la société est vide «moralement», elle ne peut pas produire du positif, au contraire, elle renforce notre solitude, parce qu'elle est dans le négatif. Or, pour produire de la lumière, il faut un courant alternatif (négatif+positif). Positivons alors le négatif qui nous entoure pour avancer...


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