Algérie

Réunis à Tunis : Les 5+5 au chevet de l'Union pour la Méditerranée



La ville de Tunis a abrité, jeudi et vendredi, les travaux de la 8e Conférence du dialogue des 5+5. Les migrations, le tourisme, l'éducation, la sécurité en Méditerranée, le conflit au Proche-Orient et l'Union pour la Méditerranée (UPM) ont été les principales questions à l'ordre du jour de ce rendez-vous régional, auquel ont pris part dix chefs de la diplomatie. Il s'agit, du côté européen, de Bernard Kouchner (France), Miguel Angel Moratinos (Espagne), Franco Frattin (Italie), Tonio Borg (Malte) et Luis Amado (Portugal) ; côté maghrébin, étaient présents Taïb Fassi Fihri (Maroc), Mourad Medelci (Algérie), Moussa Koussa (Libye), Naha Bint Hamdi Ould Miknass (Mauritanie) et bien entendu Kamel Morjane (Tunisie). Habib Ben Yahia, secrétaire général de l'UMA et Stefan Füle, commissaire européen à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage, ont également pris part aux travaux de la rencontre. La veille de la rencontre, les ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe (UMA) ont tenu une réunion de concertation, qui a été l'occasion de se concerter sur l'ordre du jour des travaux de la réunion des 5+5.Les participants ont ainsi procédé à un échange de vues sur les développements survenus sur les scènes régionale et internationale, notamment la situation dans les territoires palestiniens occupés et les violations flagrantes par les autorités israéliennes de la légalité internationale. Les ministres de l'UMA ont également mis à profit cette réunion pour, dit-on, « unifier leurs positions concernant les questions inscrites à l'ordre du jour de la réunion des ministres des Affaires étrangères du dialogue 5+5, en prévision des prochaines échéances, au mieux des intérêts de coopération entre pays de la région ». Le dialogue des 5+5 est normalement conçu, rappelle-t-on, pour venir en appoint à l'UPM. Cependant, ce regroupement, créé le 13 juillet 2008 à Paris, n'arrive toujours pas à décoller en raison de plusieurs causes, parmi lesquelles la dégradation de la situation en Palestine.Interrogé par l'agence presse AP sur les réticences de certains pays arabes à la présence d'Israël dans l'UPM, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Kamel Morjane, a estimé, lors d'un point de presse tenu jeudi à Tunis, que « la question est toujours là et qu'elle dépend de l'attitude d'Israël dans son conflit avec les Palestiniens ». Le caractère inefficace et improductif l'UPM s'est vérifié encore mardi dernier. Celle-ci a subi, en effet, un revers cuisant avec l'échec, à Barcelone, d'une conférence sur l'eau en raison du différend israélo-arabe, laissant mal augurer de ses ambitions à être un moteur de paix. Justement, la réunion de Tunis a été l'occasion pour examiner « les causes du démarrage difficile, hésitant » et « la situation pas encore claire » de cette Union, s'agissant notamment des aspects administratif et financier, a encore précisé M. Morjane.La presse tunisienne a annoncé par ailleurs que Mourad Medelci allait avoir, en marge des travaux de cette 8e Conférence des 5+5, des entretiens avec son homologue français, Bernard Kouchner. Hier après-midi, rien n'avait encore filtré sur la teneur de cette entrevue. Il est à rappeler que les relations entre les deux pays traversent, depuis plusieurs mois, une période de tensions dues à des divergences de vues entre Alger et Paris sur de nombreux dossiers importants. L'un de ces dossiers a trait aux accords migratoires signés par les deux pays durant les années soixante et que Paris veut réviser. Ces derniers offrent aux Algériens vivant en France un statut particulier, avec de nombreux privilèges par rapport aux autres ressortissants étrangers non issus de la communauté européenne. Mais depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, la France souhaite les modifier, avec comme objectif d'aligner l'Algérie sur le régime commun à tous les étrangers vivant sur le territoire français. Une source diplomatique algérienne, citée par la presse au début de la semaine, a fait savoir que les autorités algériennes ont rejeté les principales propositions de révision proposées par Paris.


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