Algérie

Réunion régionale du SNM


Les magistrats mécontents « Ils savent pertinemment que les rapports des commissions de lutte contre la corruption et le blanchiment d?argent, installées par la Présidence, vont atterrir sur les bureaux des juges et c?est pour cela qu?ils nous ont visés par cette campagne, une manière de nous signifier : réglez d?abord vos problèmes de corruption avant de nous juger. » C?est en ces termes que s?est exclamé le responsable du Syndicat national des magistrats, M. Laïdouni (mais sans donner l?identité des parties visées), en réponse aux préoccupations soulevées par les représentants des magistrats de l?Ouest réunis jeudi à la cour d?Oran et concernant ce que, eux, qualifient de « campagne de dénigrement menée contre [leur] corporation ». Avant de situer explicitement les responsabilités qui concernent d?autres parties que la presse écrite et de rentrer dans les détails, on a évoqué vaguement « une certaine presse » qu?on a voulu rendre responsable et au sujet de laquelle des menaces de recourir au dépôt de plainte avec constitution de partie civile ont été formulées par quelques-uns des participants. Cet avis n?a pas été partagé par tous. « A mon avis, le débat est faussé. Car de quoi s?agit-il au juste ? Un article du Soir d?Algérie, une émission de télévision nationale et des déclarations de Farouk Ksentini (un cas à part) », rétorquait M. Himeur, représentant d?Oran, et c?était pour défendre la presse. En effet, a-t-il ajouté, « si des magistrats ne sont pas allés communiquer au journaliste les informations qu?il a publiées, ce dernier n?aurait rien écrit », en citant nommément l?auteur de l?article. D?ailleurs, toujours selon lui, la presse a beaucoup dit sur le président sans que celui-ci réagisse. Pour ce qui est de la télévision, « comment peut-on admettre que dans un média public (une émission diffusée à l?occasion de la journée contre la corruption) une avocate fasse des allusions concernant la corruption des juges ? », a déploré un représentant de Tlemcen. « Tout le monde sait que les émissions passent au préalable par la censure et c?est donc tout le gouvernement qui est concerné », devait rétorquer M. Himeur en guise d?argument supplémentaire pour clore le dossier des médias et passer aux autres points de l?ordre du jour, le but essentiel de la rencontre. Il s?agit notamment de réactiver les sections locales en prévision d?une assemblée générale dont la date ne sera fixée qu?au lendemain de la tenue des rencontres régionales similaires à Constantine et Ghardaïa. Il s?agira ensuite de réélire les représentants au Conseil supérieur de la magistrature (CSM). « Dans l?état actuel des choses, le syndicat peut-il protéger les magistrats ? », s?est-il inquiété par ailleurs. Cependant, l?option politique de l?affaire a été longuement débattue. « Nous ne sommes pas des anges, mais ne nous accusez pas, ne laissez pas les autres parties et focaliser sur nous, l?une des corporations les plus propres », devait encore déplorer le président du syndicat en parlant de gens qui ont la possibilité d?effectuer des transactions qui se chiffrent par milliards. A ce propos, un autre participant de Tlemcen a accusé le ministère de tutelle de faire dans l?arbitraire en refusant de réintégrer des magistrats innocentés par le CSM. Mieux encore, « il y a un clan au ministère qui veut déstabiliser le syndicat », devait constater un ancien président du SNM et, dans le même ordre d?idée, on a également clairement signifié que le magistrat qui aurait communiqué les informations à la presse est connu. « Je suis contre le ministre, mais je sais qu?il n?ira jamais interférer dans les décisions des cours de justice », devait également déclarer le représentant d?une chambre administrative qui ne trouvait pas d?objection (référence au ministre de la Justice) à s?entourer de personnel de sa localité à condition de privilégier la compétence.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)