Le Conseil de sécurité des Nations unies tient ce mercredi sa réunion mensuelle sur la situation humanitaire "désastreuse" en Syrie, à quelques jours de l'expiration de la résolution 2533, qui autorise les livraisons humanitaires transfrontalières.Lors de cette réunion par vidéoconférence, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres devrait faire un briefing sur les "développements de la situation humanitaire" en Syrie, engluée dans une crise politique complexe depuis mars 2011.
La réunion de mercredi verra la participation notamment de Ramesh Rajasingham, Secrétaire général adjoint par intérim aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence et de Sherine Ibrahim, directrice pour la Turquie chez CARE International, une ONG qui, entre autres activités, contribue à l'opération transfrontalière dans le nord-ouest et le nord-est de la Syrie, a-t-on indiqué.
Il s'agirait probablement de la dernière réunion du Conseil de sécurité onusien sur la situation humanitaire en Syrie avant l'expiration de la résolution 2533 du 11 juillet 2020, qui autorise les livraisons humanitaires transfrontalières via le poste frontière de Bab al-Hawa à la frontière syro-turque.
Et cela pourrait être l'occasion pour les membres du Conseil d'afficher leur position sur le renouvellement de la résolution 2533, qui doit expirer le 10 juillet prochain, a-t-on estimé.
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Bien que l'objectif de la réunion soit probablement la situation humanitaire "désastreuse" en Syrie, compte tenu de la situation difficile dans le nord-ouest et le nord-est de la Syrie, la plupart des membres du Conseil sont susceptibles de souligner l'importance du mécanisme de fourniture d'aide transfrontalière des Nations unies initialement établi par l'adoption unanime de la résolution 2165 le 14 juillet 2014.
Il est attendu également lors de cette réunion, que les porte-plumes sur le dossier humanitaire syrien, en l'occurrence l'Irlande et la Norvège, fassent circuler un avant-projet de résolution sur ce volet dans les prochains jours et les négociations devraient commencer la semaine prochaine.
Nécessité de renouveler le mécanisme transfrontalier
Devant la dégradation de la situation humanitaire en Syrie en raison de la crise, le patron de l'ONU a maintes fois appelé ces derniers mois à la poursuite de l'opération transfrontalière. Lors de la réunion de mercredi, il pourrait réitérer sa position selon laquelle le Conseil devrait renouveler le mécanisme transfrontalier pour 12 mois supplémentaires.
Dans ce contexte, Guterres avait déclaré à l'Assemblée générale le 30 mars dernier que "malgré la réponse massive de l'ONU en Syrie et dans toute la région, davantage d'accès humanitaires sont nécessaires pour atteindre ceux qui en ont le plus besoin".
A ce titre, il avait noté qu'"une réponse transfrontalière à grande échelle pendant 12 mois supplémentaires reste essentielle pour sauver des vies". Guterres peut également souligner mercredi que les fonds, programmes et agences spécialisées des Nations Unies sont unis dans leur soutien à la poursuite des livraisons transfrontalières.
Pour rappel, une déclaration conjointe du 18 juin des chefs d'OCHA, de l'UNICEF, du HCR, de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), du Programme alimentaire mondial (PAM), du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé au renouvellement de l'opération transfrontalière pour 12 mois.
"Ne pas le faire arrêterait immédiatement la livraison par l'ONU de nourriture, de vaccins COVID-19, de fournitures médicales essentielles, d'abris, de protection, d'eau potable et d'assainissement, et d'autres éléments vitaux assistance à 3,4 millions de personnes, dont 1 million d'enfants", avait mis en garde la déclaration conjointe.
La dernière réunion via VTC du Conseil de sécurité sur les développements politiques et humanitaires en Syrie remonte au 26 mai. De nombreux membres de l'organe onusien avaient alors appelé à la poursuite du mécanisme transfrontalier.
Il avait été également souligné lors de cette réunion la nécessité d'étendre le mécanisme en réautorisant le passage de Bab al-Salam à la frontière turco-syrienne et le passage d'Al-Yarubiyah à la frontière syro-irakienne, que le Conseil n'a pas ré-autorisé en 2020.
Toutefois, d'autres membres du Conseil, notamment la Russie, avaient remis en question, lors de la même réunion, la nécessité des livraisons transfrontalières, arguant que les membres du Conseil qui soutiennent le renouvellement du mécanisme transfrontalier le proposent comme "la seule solution possible aux problèmes humanitaires d'Idlib".
Selon les chiffres officiels, 24 millions de personnes, durement affectées par la guerre, ont besoin aujourd'hui d'aide humanitaire ou d'une autre forme d'assistance en Syrie et dans la région. C'est quatre millions de plus qu'en 2020, et plus qu'à tout autre moment depuis le début du conflit syrien en 2011.
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Posté Le : 23/06/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nations unies
Source : www.aps.dz