Sous le slogan «le wali, appui du processus du développement économique local», la réunion entre le gouvernement et les walis qui a pris fin, hier, a permis de faire le point sur les situations économique et sociale dans les différentes wilayas sur la base, entre autres, de données chiffrées avancées par certains ministres.Interpellé nommément par le président de la République lors de son ouverture de la réunion, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a annoncé, à la fin de la journée du samedi, que «le taux de croissance de la production agricole pour cette saison a atteint 31%.» «Le secteur contribue aujourd'hui avec plus de 14,7% du Produit intérieur brut (PIB) et emploie le quart de la main d'?uvre active, soit 2,7 millions de personnes, avec un taux de couverture des besoins nationaux de la production nationale de 75%», a-t-il dit. Son interpellation par Tebboune a concerné notamment «l'impératif du secteur de produire les 9 millions de tonnes de blé dont le pays a besoin». Un produit qui, a noté le ministre, «a augmenté de 48% en 2022». Il estime toutefois qu'il faut «développer les filières stratégiques, à l'instar des céréales et des légumineuses, d'augmenter les niveaux de subvention de l'Etat, d'assurer les moyens d'exportation, de simplifier l'accès au foncier agricole, à travers les cadres réglementaires et de développer les nouveaux périmètres». Il a annoncé, en outre, la préparation par son ministre d'«un projet de réhabilitation du barrage vert qui couvre 13 wilayas et 1.500 km, et ce, sur la base d' «une nouvelle approche économique».
Le ministre de l'Industrie, Ahmed Zaghdar, a annoncé la récupération de 2308 ha de foncier non exploités au niveau des zones industrielles (ZI) et des zones d'activités (ZA). Il a rappelé «le programme pour la réalisation de 50 nouvelles ZI réparties sur 39 wilayas, de manière à cadrer avec les objectifs du développement régional et à concourir à l'instauration d'un équilibre entre les régions». Il a déclaré que «le taux d'avancement des travaux de réalisation de 6 ZI placées sous l'autorité du ministère a atteint 80%, notamment les ZI de Larbaâtache à Boumerdès, El Ksar à Bejaïa et Ouled Bendamou à Tlemcen, avec une superficie totale de 416 ha». Trois autres ZI devront l'être à Oued Nechou à Ghardaïa, Ksar El Boukhari à Médéa et l'extension de la ZI de Sidi Bel-Abbès».
Le président veut «des critères pour évaluer le wali»
Et «sur les 44 zones industrielles restantes, 12 d'entre elles sont à l'étude et 32 autres enregistrent des taux d'avancement variables». Il citera celles de Saïda, Guemar, Ouargla et Naâma» où «les walis sont parvenus à conclure les marchés relatifs à la VRD, à l'approvisionnement en eau et à l'assainissement à hauteur de 100%, en attendant la conclusion d'autres marchés pour la prise en charge des réseaux restants. Douze zones ont atteint un taux de réalisation variant entre 70% et 98% et 13 autres un taux de 35%. Trois zones seulement n'ont pas dépassé un taux d'avancement de 35%».
Le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali a déclaré qu' «une batterie de mesures visant à préserver le marché du travail et à protéger l'économie et la stabilité financière des institutions a été prise durant les deux dernières années». Il a rappelé en même temps «les réformes financières engagées à l'effet «d'éviter des crises à l'avenir». Il a indiqué que «la conjoncture actuelle requiert le financement de l'économie en recourant à des sources alternatives, à l'instar du financement islamique, en ce sens qu'il est possible de diversifier les produits de la finance islamique en vue de résorber la masse monétaire du marché parallèle». Il a noté que «les collectivités locales sont financées selon différents mécanismes constitués de ressources propres, des impôts et des actifs, et par les interventions de l'Etat, à travers la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités».
Au-delà de ces constats, trois ateliers ont été mis en place à la fin de la journée du samedi pour trouver des réponses aux questions posées par le président de la République. Le 1er s'est penché sur «le rôle central, de moteur et de leader du wali dans le processus du développement économique local», étant qualifié par Tebboune de «premier pilier de l'Etat et son seul représentant au niveau local». En décidant de leur «redonner l'ensemble de leurs prérogatives de premiers responsables de tout ce qui doit être entrepris pour faire valoir l'attractivité des territoires» comme il l'a souligné lors de l'ouverture de la rencontre au palais des Nations, les walis sont instruits pour mettre en ?uvre «la nouvelle stratégie de développement décidée par le gouvernement». Tebboune a déclaré qu'«il faut créer des critères pour évaluer le wali et ceux qui l'entourent».
Une Commission pour réviser le Code communal et de wilaya
Ceci «parce qu'il devra agir pour initier et catalyser le processus qui mobilise l'ensemble des parties prenantes dans un cadre permanent ou ad hoc, afin de leur permettre de concevoir des stratégies et de mettre en ?uvre des initiatives concrètes de développement économique». Le rôle «magistral » des walis devra se décliner à travers la mise en ?uvre du nouveau code de l'investissement ainsi que la révision des codes communal et de wilaya, qui eux, devront déterminer clairement les prérogatives de l'ensemble des responsables locaux, des élus, P/APC et P/APW.
«A la fin de la réunion, nous allons instituer une commission par décret pour réviser immédiatement les codes communal et de wilaya avec la participation du ministère de l'Intérieur, de représentants du Conseil de la Nation, de l'APN, du ministère des Finances pour réviser les moyens financiers des APC, et des représentants des APC et des APW, nous voulons de nouveaux textes pour soutenir la décentralisation et le développement local», a affirmé samedi le président de la République. Il a notamment noté que «sur les 1545 communes que comptent le pays, 1.000 sont pauvres, sans l'intervention de l'Etat, elles ne peuvent pas travailler, et il ne peut y avoir de décentralisation avec l'aide de l'Etat».
L'investissement est ce point focal sur lequel les pouvoirs publics s'attardent pour assurer sa promotion notamment dans les zones qui ont été délimitées par les textes de la promulgation du nouveau code de l'investissement. L'atelier a examiné «l'interaction et la complémentarité entre le wali et les agences, autorités et offices en charge de la mise en ?uvre de la nouvelle stratégie nationale en termes d'investissement et de gestion du foncier économique». Stratégie qui devra prendre forme à travers, entre autres, «la révision des textes du foncier», tel qu'exigé par Tebboune qui a instruit les walis de récupérer «le moindre lot de terrain non exploité en annulant les titres de concession».
L'atelier 2 a complété ce cadre en définissant et en clarifiant «les missions des Collectivités locales dans la redynamisation des investissements du titre du nouvel environnement juridique».
Le 3ème atelier s'est penché sur «l'impératif de diversifier les ressources de financement des Collectivités locales pour assurer leur développement et répondre efficacement aux attentes des citoyens» dans le cadre de la révision de la fiscalité locale appelée à identifier de nouvelles niches d'impôts locaux au profit des wilayas et de leurs communes en vue de mettre fin aux dotations budgétaires que l'Etat leur a assuré jusque-là.
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Posté Le : 26/09/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com