Algérie

Réunion du G20 aux États-Unis : L'Algérie, un acteur passif



Un troisième sommet des 20 pays les plus riches de la planète (G20) s'ouvrira demain à Pittsburgh, en Pennsylvanie (Etats-Unis) ; il sera consacré particulièrement à la crise économique mondiale. Les membres du G20 doivent débattre d'une stratégie de sortie de la crise née d'un grave dérèglement financier mondial et de la crise dite des subprimes (crédits hypothécaires) dont l'onde de choc ne cesse de provoquer des dégâts. Les dirigeants des 20 grandes nations du monde doivent agir surtout sur les moyens capables de stimuler l'économie ainsi que sur des mesures susceptibles de réformer l'ordre financier mondial. Sur le plan économique, il est attendu que les Etats injectent plus de ressources afin de stimuler l'économie.D'autres sujets, à l'instar de la préservation de la liberté de commerce et du combat contre le protectionnisme doivent s'inviter dans les discussions, alors que le gros morceau est réservé au secteur financier, source de la crise économique mondiale. Après avoir ouvert le chantier des paradis fiscaux lors du précédent sommet de Londres, le G20 est appelé à débattre cette fois-ci des bonus bancaires, une polémique provoquée par les Français mais qui n'est pas encore du goût des Américains. Les divergences ressurgissent entre Européens et Américains, alors que certains autres aspects de la réforme financière posent encore des problèmes à quelques membres du G20. Les Européens mettent la pression sur les Américains afin d'obtenir des règles mondiales strictes pour limiter les bonus bancaires. Le président américain fraîchement élu, Barack Obama, s'est clairement prononcé contre un plafonnement de ces rémunérations variables. Mais « si les Américains ne suivent pas », l'UE doit agir seule, clame d'ores et déjà le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Le principe du versement différé des bonus, avec une partie importante en titres, la restriction des bonus garantis, la possibilité de reprise en cas de mauvais résultats les années suivantes (aussi appelé « malus ») et un régime de sanctions dissuasives au niveau national devraient donc marquer une nouvelle phase de refonte de la finance internationale.Les Russes, eux, réclament un accord plus rapide sur la réforme financière et exige que celle-ci soit élargie aux institutions financières internationales, faisant clairement allusion au Fonds monétaire international (FMI). Dans cet amalgame de faits, de conjoncture mondiale et de néologisme économique, l'Algérie n'est qu'un pays qui observe le changement de l'ordre financier mondial, mais qui subit surtout le contrecoup de la crise. Etant loin des standards internationaux en matière de finance, l'Algérie n'avait pas été conviée à la réunion du G7 en novembre 2008, consacrée, rappelons-le, à l'examen des causes de la crise financière internationale. Le continent africain était représenté alors par l'Afrique du Sud, l'un des 11 pays émergents conviés à participer à la réunion des 7 nations les plus riches de l'époque. En d'autres termes, l'Algérie n'est aucunement considérée comme « partenaire incontournable » pour la recherche de solutions à la crise qui ne cesse d'ébranler la planète.Absence de la scène internationaleCeci dit, les bilans officiels qui hissent l'Algérie au rang des pays émergents ne sont même pas compatibles avec les standards universellement admis. L'absence de l'Algérie de la scène internationale est liée à ses échecs répétés en matière de politique économique. Le dernier classement rendu public par les instances internationales est celui relatif au climat des affaires (doing business) établi par la Banque mondiale et la Société financière internationale. L'Algérie est classée 136e sur un total de 183 économies, un baromètre qui concerne le climat des affaires et les facilitations dont doivent bénéficier les investisseurs et les opérateurs économiques. L'Algérie est donc loin de prétendre au statut de pays émergent et au droit de débattre des questions qui concernent l'avenir de la planète. Cependant, étant touchée par la crise économique mondiale, l'Algérie suit de plus près la réunion du G20 et espère des mesures capables de stimuler la croissance. L'enjeu pour l'Algérie est de voir l'économie mondiale sur une piste de reprise, une situation qui lui éviterait de nouvelles pertes de recettes pétrolières que provoquerait la chute des cours du brut. Les pertes dues à l'impact de la crise économique mondiale sur l'Algérie se chiffrent déjà en milliards de dollars. Les recettes fiscales pétrolières engrangées ont connu une forte baisse, atteignant 1238,74 MDA durant le premier semestre 2009 contre 1918,26 MDA durant la même période de 2008. Concernant les recettes d'hydrocarbures, l'Algérie n'a pu engranger que 19,9 milliards de dollars de gains au premier semestre de l'année 2009. Ces recettes sont en forte baisse par rapport à la même période de l'année 2008 (40 milliards de dollars, soit une réduction de 50%). Le risque pour l'Algérie est de voir la crise perdurer encore plus longtemps. A défaut de participer au sommet des grands, l'Algérie préfère virer à gauche vers le Venezuela et Cuba.


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