Une réunion du Conseil des chefs d'état-major de l'Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger se tiendra aujourd'hui au siège du commandement de la 6e Région militaire à Tamanrasset, a indiqué hier un communiqué du ministère de la Défense nationale. Cette réunion entre dans le cadre de l'évaluation de la situation sécuritaire prévalant dans la sous-région et dans le sillage des dispositions prises pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, au sein du comité d'état-major opérationnel conjoint issu de la réunion des chefs d'état-major des pays concernés, tenue à Tamanrasset les 12 et 13 août 2009, précise-t-on de même source.
«Les chefs d'état-major procéderont, à cette occasion, à un échange d'informations et d'analyses à même d'établir un bilan exhaustif des activités et actions effectuées pour la concrétisation d'une stratégie commune de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée», ajoute le communiqué. Cette réunion du conseil des chefs d'état-major intervient au moment où la situation sécuritaire dans la région du Sahel prend des proportions alarmantes avec l'enlèvement des cinq ressortissants français et l'insécurité que laisse planer AQMI dans la région.
Des otages libérés à coût de millions
La nouvelle donne sécuritaire va-t-elle enclencher une riposte adéquate ' Les partenaires de l'Algérie vont-ils enfin se résoudre à épouser les solutions proposées auparavant ' Faut-il rappeler d'abord les efforts fournis pour ramener la paix dans la région à travers les médiations entre les rébellions touareg et les gouvernements des pays frontaliers, le Mali surtout. Des patrouilles mixtes sur la bande frontalière ont été même envisagées pour venir à bout, d'un côté, des groupes armés et leurs connexions de réseaux de contrebande. Hélas, certains gouvernements n'ont pas suivi. Bien plus que ça, il a été vérifié que certaines largesses ont même autorisé l'implication, indiquent plusieurs sources, de notabilités locales dans le commerce des enlèvements.
Notons aussi les ingérences étrangères qui ont souvent dicté des règles de conduite ayant permis aux groupes terroristes d'AQMI de renforcer leurs sources de financement. Bien que le payement des rançons a fait l'objet d'une interdiction par une disposition onusienne, des Etats européens ont négocié la libération de leurs ressortissants pris en otages à coups de millions d'euros. La libération de l'agent français Pierre Camatte a été obtenue en échange de la libération de quatre dangereux terroristes par le Mali, dont deux Algériens. La facilité avec laquelle opère AQMI au Sahel est due surtout aux tergiversations des uns et des autres et donc à la difficulté de coordonner la lutte contre le terrorisme dans la région.
L'urgence et la dégradation de la situation sécuritaire ont-elles amené les différents acteurs à revoir leur stratégie ' Visiblement oui. Même le chef de la diplomatie française a soutenu à l'issue des entretiens qu'il a eus avec le ministre des Affaires étrangères algérien, Mourad Medelci, à New York mardi dernier, que le sujet de discussion avait porté sur le Sahel.
Il avait affirmé la volonté des Algériens de conforter un état-major déjà existant constitué de cinq pays. Il avait même annoncé la tenue d'une région de ce dernier dans les prochains jours. Chose faite à présent. Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â
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Posté Le : 26/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Said Rabia
Source : www.elwatan.com