Algérie

Réunion des pays voisins



Réunion des pays voisins
Les six pays voisins à la Libye ont tenu, hier à Alger, leur 7ème réunion ministérielle sous les auspices des Nations unies.A l'instar de celles qui l'ont précédée, la rencontre d'hier a regroupé, à l'hôtel El Aurassi d'Alger, l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, le Soudan, le Tchad et le Niger pour examiner, les derniers développements de la crise libyenne, sur fond d'évaluation et de suivi du processus onusien lancé, depuis un an, pour son règlement. Mais pour cette fois, en plus des représentants de l'UA et l'UE, elle s'est déroulée en présence du nouveau représentant spécial et chef de la mission d'appui des Nations unies, en Libye (MANUL). Martin Kobler a été désigné, en tant que tel, par le secrétaire général de l'ONU, au début du mois de novembre en remplacement de Bernardino Léon, dont les allées et venues entre les pays où se déroulaient des rounds de dialogue entre les protagonistes et antagonistes libyens n'ont pas réussi à convaincre ces derniers d'élire un gouvernement d'Union nationale.La question reste, aujourd'hui, entière, même si le parlement libyen légitime vient de signer la déclaration lui «faisant foi». La grave crise sécuritaire qui secoue la Libye est, faut-il le rappeler, la conséquence directe de sordides pressions de la France de Sarkozy alors président de la République, pour forcer la main au Conseil de sécurité de l'ONU et lui faire voter une résolution autorisant les forces de l'Alliance atlantique à intervenir contre le régime de Maâmar El Kadhafi. Le rappel est nécessaire pour situer les responsabilités d'un tel chaos. La communauté internationale s'était contentée de croire le président français mais s'était abstenue d'anticiper sur les conséquences qui pouvaient découler d'un jugement «sarkozien» plutôt nombriliste et vaniteux.QUAND SARKOZY SEME LE CHAOSDans tout le magma d'agitation qui avait précédé les frappes de l'OTAN, l'Algérie a été le seul pays à faire part, publiquement et officiellement, de ses craintes du pire, mais aucune instance internationale ne l'a écoutée. Une fois la Libye déflagrée, elle n'a eu de cesse d'appeler au dialogue entre tous les Libyens en conflit et à l'adoption d'une solution politique pour reconstituer l'Etat légal et ses institutions légitimes. Contre vents et marées, elle a réussi, tant bien que mal, à en faire admettre la nécessité, à travers ses appels incessants, pour le respect de la souveraineté de la Libye et la préservation de son intégrité territoriale.Lancé, depuis un peu plus d'une année, le processus onusien en a cadré les contours, en ?uvrant pour la mise en place d'un gouvernement d'entente nationale et la finalisation de l'accord politique, consacrant l'adhésion de l'ensemble des parties en conflit à cet objectif. L'Algérie n'a pas été le seul pays à abriter des pourparlers inter libyens, à cet effet. La Communauté internationale a opté pour l'éparpillement des efforts de la réconciliation entre les antagonistes libyens à travers plusieurs pays comme la Suisse, le Maroc, la Belgique, l'Italie et l'Egypte.L'IMPERATIVE CONVERGENCE DES PROCESSUSLa convergence de ces efforts et des processus politiques qu'ils ont dégagés, depuis un peu plus d'un an, devient, aujourd'hui, un impératif. Terrorisée par la férocité des six attentats perpétrés à Paris un même jour de novembre dernier, la Communauté internationale assiste, pratiquement, impuissante devant le développement transnational et les mutations criminelles qu'opère le terrorisme. L'attentat commis en plein Tunis, quelques jours plus tard, contre le bus de la Garde présidentielle est venu, si besoin est, confirmer l'état déliquescent de la situation sécuritaire, dans la région. Situation que le désordre en Libye entretient, indéniablement, en raison de la prolifération du commerce des armes et de l'absence de l'Etat.Alger a, toujours appelé, de toutes ses forces, à la constitution d'un gouvernement libyen d'Union nationale capable de fédérer l'ensemble des compétences libyennes, engager des réformes politiques, économiques et sociales pour permettre au pays de bien gérer sa transition et aller vers l'élection d'institutions légales et légitimes.Ce qui permettra aux pays de la région de coordonner leurs efforts pour combattre le terrorisme et assurer la stabilité de leurs territoires respectifs.EN ATTENDANT BAN KI-MOONMais tout autant que la Libye, le Sahel peine à voir les efforts de réconciliation de ses acteurs en conflit se réaliser. Les intérêts géostratégiques de certaines puissances occidentales se confondent dangereusement, avec l'instabilité de la région sahélo-sahélienne et celles qui l'entourent. La confusion qui est semée au Mali n'a pas pu cacher l'importance d'intérêts sonnants et trébuchants qui sont engrangés par le commerce de narcotrafiquants et du crime organisé. Si le rapport des Nations unies parle de 800 millions de dollars de recettes, dans ce cadre, d'autres sources avancent, sans sourciller, plus d'un milliard de dollars. C'est dire que les conflits ont bien leur raison «d'Etat» pour être accentués et entretenus.Le nouveau représentant spécial de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler doit en savoir beaucoup à ce sujet puisqu'il a été chargé de mener la même mission au Congo, en Irak et en Afghanistan.La Communauté internationale doit se rendre compte que sans le règlement des conflits qui minent, notamment, la région monde arabe-Afrique, avec à leur tête la Cause palestinienne, elle ne vaincra pas le terrorisme. De tous ces « stratèges » qui tentent d'arabiser les crises de la région pour les faire régler par les forces et les moyens des pays qui les abritent et les subissent, l'Occident devra réfléchir sur le comment du pourquoi de la prolifération d'un terrorisme qui a fortement muté vers des marchés de transactions criminelles qui n'épargnent aucun pays.Prévue avant la fin du premier trimestre 2016, la visite du secrétaire général de l'ONU devra permettre de faire le point sur ce qui se passe dans la région. Ban Ki-Moon se penchera, précise-t-on, plus sur la question sahraouie mais il aura, certainement, un ?il scrutateur et une oreille d'écoute sur ce qui empêche la région de (re)trouver sa sérénité et sa stabilité.




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