Algérie

Réunion des cinq partis au pouvoir au Maghreb



Belkhadem tombe dans un traquenard à Tanger Faut-il continuer à croire en l?Union du Maghreb arabe ? Difficile de répondre à la question tant certains pays supposés contribuer à la construction de cet ensemble donnent beaucoup plus l?impression aujourd?hui de vouloir à tout prix saborder le projet. C?est le cas du Maroc dont le représentant, le ministre d?Etat et dirigeant socialiste, Mohamed El Yazghi, n?a pas hésité, hier à l?occasion de la célébration à Tanger du 50e anniversaire du congrès des partis du Maghreb arabe à piétiner toutes les règles de l?hospitalité, pourtant chères aux sociétés maghrébines, et à s?attaquer frontalement à la position adoptée par l?Algérie à l?égard du conflit du Sahara occidental. Et cela qui plus est en présence du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. C?est ainsi qu?intervenant au cours d?une réunion publique réunissant des responsables des partis politiques au pouvoir dans les cinq pays de l?UMA à Tanger, Mohamed El Yazghi a appelé « les dirigeants maghrébins, particulièrement le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, à soutenir le projet marocain pour sortir le dossier du Sahara de l?impasse ». Cela va sans dire que cette intervention inattendue de M. El Yazghi ? dont le pays avait fait une demande officielle pour intégrer l?Union européenne en 1992 ? a fait vivement réagir Abdelaziz Belkhadem. L?Algérie a toujours défendu depuis son indépendance les causes justes et les mouvements de libération nationale, au Mozambique, en Angola et même dans son voisinage. Voulez-vous que l?Algérie renonace à ses principes ?(?) », a-t-il indiqué, signifiant par là que l?Algérie ne renoncera jamais au principe consistant à soutenir l?autodétermination du peuple sahraoui. Le chef du gouvernement, qui était visiblement tombé dans un véritable traquenard, a vu, selon l?AFP qui a rapporté l?information, son intervention chahutée par une assistance nombreuse, mais triée sur le volet, qui scandait : « Le Sahara est marocain ». Pour mettre fin à ce dérapage qui avait tout l?air d?avoir été savamment orchestré et qui cependant n?ira certainement pas sans avoir de lourdes conséquences sur les relations algéro-marocaines et sur l?UMA, le Premier ministre marocain, Abbas El Fassi, s?est senti contraint d?intervenir pour demander à la salle de respecter « l?intervention de M. Belkhadem ». Celui-ci, loin d?avoir été impressionné par le comité d?accueil marocain chargé de le lyncher publiquement, a rendu Rabat responsable du blocage de la construction de l?Union du Maghreb arabe. « L?histoire dira qui est le responsable du blocage », a-t-il souligné. Les événements ne tarderont pas à donner raison au représentant algérien puisque M. El Fassi confirmera lui aussi sur place le rejet par le Maroc de la légalité internationale et de toute solution allant dans le sens de la consécration du droit du peuple sahraoui à l?autodétermination. « La question du Sahara est sacrée au Maroc », a fait savoir Abbas El Fassi. Par là, il confirmera également et surtout que la sortie intempestive de Mohamed El Yazghi n?était pas un acte isolé et que Rabat ne se soucie nullement de l?avenir du Maghreb. Et dire qu?avant cette énième provocation du Maroc, Abdelaziz Belkhadem continuait à nourrir les plus grands espoirs pour l?UMA. « Le corps maghrébin n?est pas mort », avait-il déclaré fièrement à l?AFP.


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