Algérie

Réunion des cadres du PT à Alger : Plaidoyer pour la renationalisation et contre l’ingérence impérialiste



Réunion des cadres du PT à Alger : Plaidoyer pour la renationalisation et contre l’ingérence impérialiste
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a dressé, hier à partir de la salle de cinéma Sierra Maestra d’Alger, un réquisitoire contre « les forces impérialistes » et appelé à la mobilisation des peuples face à ces puissances qui « multiplient, en ces temps de crise économique, leur ingérence dans les affaires internes de certains Etats ».

Mme Hanoune cite, à ce titre, un cas d’actualité qui est celui de la Libye, en qualifiant la mort de Kadhafi de «dérapage dangereux sans précédent», et a aussi dénoncé «les vagues de délégations qui se succèdent à Alger à la recherche de marchés et qui affichent clairement leurs convoitises, jusqu’à dénoncer la règle 51/49 qui vise à protéger le tissu économique national».
Estimant que l’intervention militaire en Libye sous la coupe de l’OTAN menace de son impact directement l’Algérie, la conférencière invite le gouvernement à ne pas céder devant les «pressions étrangères» et à répondre favorablement aux travailleurs des multiples entreprises publiques privatisées (la cimenterie de Msila, l’ORLAC de Draâ Ben Khedda, le complexe d’El-Hadjer, la laiterie de Beni Tamou et l’ex-ENGI, pour ne citer que celles-là) revendiquant la renationalisation de ces sociétés. Une revendication en laquelle elle voit une avancée qualitative des mouvements de protestation, car «la quantité semble se transformer en qualité», note-t-elle.
La secrétaire générale, qui a réuni les cadres de son parti pour un bilan d’activité, a également appelé, à l’occasion, à geler le partenariat avec l’Union européenne, ou à défaut rétablir les taxes douanières sur certains produits, car « il est urgent de protéger l’économie nationale afin d’éviter la situation de crise que vivent déjà certains pays comme la Grèce ».
Aussi, «il faut tirer des leçons, immuniser l’Etat contre les pressions étrangères et rétablir la confiance entre les citoyens et l’Etat», soutient Mme Hanoune qui salue les dernières décisions prises par le gouvernement pour améliorer le quotidien des citoyens.
Même si elle reste convaincue que la dernière tripartite était plus favorable au patronat qu’aux travailleurs, la SG du Parti des travailleurs a félicité l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), pour l’obtention de l’accord de principe sur l’abrogation de l’article 87 bis et l’indexation des pensions de retraite sur le SNMG.
«Ces acquis importants ne sauraient pour autant cacher une amère et intolérable réalité : 20% du peuple algérien vivent au dessous du seuil de la pauvreté avec des revenus mensuels équivalant à 25% du SNMG actuel dans le cadre du filet social», regrette-t-elle cependant en estimant que pour sortir du seuil de la pauvreté, le citoyen doit gagner un minimum de 37.000 dinars par mois. A cet effet, elle préconise aussi la révision de la politique sociale et de l’échelle des valeurs pour harmoniser les salaires.
Abordant le processus des réformes politiques engagé par le Président de la République, qu’elle estime «hypothéqué», Mme Hanoune pointe du doigt l’existence de contradictions entre les directions et les députés des partis de l’alliance qui vont «à contre-courant des aspirations populaires» et qui visent à réduire les réformes décidées par le Président à un simple «lifting politique».
«Le Président doit faire usage de ses prérogatives et faire respecter ses propres engagements envers la nation», a-t-elle déclaré en remettant en cause encore la crédibilité de l’actuelle Assemblée populaire, incapable, selon elle, d’opérer le renouveau espéré par tous. Estimant que le peuple n’a pas encore dit son dernier mot sur le plan politique, elle appelle les comités populaires de son parti à rester mobilisés et à être à l’écoute des pulsions de la société.


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