Algérie

Réunion de l’OPEP du 17 décembre à Oran



La Russie et la Libye pour une réduction importante de la production La Russie rendra publiques, d’ici au 17 décembre, des propositions de baisse de sa production de pétrole, a indiqué hier le ministre de l’Energie, Sergueï Chmatko, et ce, à une semaine de la rencontre décisive d’Oran. «L’Opep prévoit des mesures importantes de réduction» de la production, a déclaré le ministre russe en ajoutant: «Nous préparons nos propres propositions que nous publierons, au plus tard, le 17 décembre». Selon la presse russe, le vice-Premier ministre russe en charge de l’énergie, Igor Setchine, et Sergueï Chmatko seront présents à cette réunion. De son côté, le ministre du Pétrole libyen, en visite en France, a lui aussi affirmé que son pays est prêt à baisser quantitativement sa production si le pétrole continue à afficher des prix bas. La réunion d’Oran sera consacrée à l’évaluation de la situation du marché pétrolier international pour le 1er semestre 2009, à la lumière des mesures prises par les Etats-Unis pour contrer la crise financière, avait indiqué récemment Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines et président actuel de l’organisation pétrolière. Les membres de l’OPEP avaient décidé une réduction de 1,5 million de barils/jour pour stopper la chute des cours et stabiliser les prix autour d’une fourchette oscillant entre 70-80 dollars. Peine perdue, la crise financière et la révision à la baisse de la demande mondiale, confirmée par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), combinées à une rareté des liquidités sur les marchés ont fini par plomber les prix du brut. Les marchés pétroliers étaient concentrés ces dernières semaines sur la détérioration des grands fondamentaux de l’économie mondiale, avec un net ralentissement de la demande dans les pays riches et le ministre de l’Energie, Chakib Khelil, a pointé du doigt les autorités saoudiennes qui sont, selon lui, à l’origine de la baisse des prix du pétrole à l’époque où il flirtait avec les 147 dollars le baril, lors d’une émission de plus d’une heure, consacrée à ce sujet par la télévision privée égyptienne ‘Nile TV’. «Je ne dis pas que l’attitude de l’Arabie Saoudite est la cause principale de la chute du prix du pétrole mais elle est l’une des raisons qui ont amené la détérioration du prix du pétrole qui était à son plus haut niveau historique», a-t-il fini par lâcher à l’animatrice. Celle-ci est revenue à la charge en posant directement une question qui avait l’air d’embarrasser grandement le ministre algérien: «Pouvez-vous nous dire si des Etats et particulièrement les USA ou l’Europe sont à l’origine des pressions exercées sur ce pays afin de peser sur le cours mondial du pétrole et, si vous voulez bien répondre, nous éclairer sur les modes de pressions? Sont-elles directes par exemple?»Â Pour toute réponse, le président en exercice de l’OPEP a soutenu que ces pressions «se font d’une façon indirecte lors de visites officielles de personnalités de haut rang. Ces pays saisissent cette occasion pour rappeler à leurs homologues les accords de coopération dans le domaine sécuritaire». Il réfutera ensuite la thèse selon laquelle l’Arabie Saoudite, qui a engrangé d’immenses recettes financières qui la met pour l’instant à l’abri de toute crise financière, ait «volontairement augmenté sa production et par conséquent affaibli les cours mondiaux dans le seul but d’affaiblir son voisin l’Iran et certaines puissances financières du Golfe qui lui disputent le leadership dans la région». Il écartera des deux mains cette hypothèse: «C’est absurde! C’est juste un fantasme journalistique.» La journaliste revient insistante sur le respect de la «baisse» décidée à raison de 5%  pour chaque pays et les sanctions envisagées en cas de non respect des engagements. Chakib Khelil annoncera que, pour le moment, les «engagements ont été respectés à 80% et nous attendons la réunion d’Oran pour avoir les chiffres définitifs». Citant l’exemple de l’Algérie dont la production a atteint actuellement 1,5 million de barils/jour, il affirmera qu’elle «a décidé de la faire baisser d’environ 71.000 tonnes». Ces données ont été fournies, selon Khelil, par les compagnies d’assurances qui répercutent immédiatement l’information. En ce qui concerne le respect des quotas, le ministre à cette fois-ci admis que la «discipline a prévalu» et que tous les pays membres de l’OPEP ont tenu à «respecter scrupuleusement leurs engagements, y compris l’Arabie Saoudite». Même la Russie et la Norvège, pays producteurs mais non membres de l’organisation, «ont adhéré pleinement à cette décision», a-t-il ajouté. L’OPEP ne peut sanctionner un pays en cas de non respect de son engagement. Khelil, en premier, le déplore. «Nous n’avons aucun moyen d’imposer une sanction contre un pays si ce n’est la charte d’engagement que chacun a signée lors de son adhésion à l’OPEP», a-t-il dit. Concernant la chute du prix du pétrole -il est aujourd’hui à moins de 50 dollars le baril-, le président de l’OPEP s’attend à ce que les prix se «raffermissent dans les prochains mois ou, au plus tard, dans une année». Un prix variant entre 70 et 90 dollars serait, selon lui, le prix «idéal». Le stock stratégique des Etats-Unis, évalué à 5 milliards de tonnes, ne «constitue pas une arme» pour faire pression sur les pays de l’OPEP car, selon Khelil, ce stock «serait épuisé en l’espace d’un mois». Toujours est-il, la réunion d’Oran sera déterminante pour l’OPEP qui décidera des décisions à prendre. «Lors de cette réunion, nous saurons réellement si la discipline a prévalu au sein de l’Organisation et si la décision de baisser de 1,5 million de tonnes a eu des répercussions positives. Auquel cas, nous prendrons les mesures nécessaires et nous irons vers une diminution importante afin de maintenir le prix du baril du pétrole à un niveau acceptable», a déclaré Khelil. Pour l’instant, il a estimé nécessaire de réduire de «quatre jours» le niveau des stocks mondiaux qui ont atteint un niveau estimé à 56 jours de consommation au lieu de 52 jours durant les cinq dernières années. La réunion d’Oran doit prendre en compte la baisse de la demande mondiale de brut et les prévisions de croissance des grands pays consommateurs, notamment les Etats-Unis, la Chine et l’Inde. Selon Khelil, une application partielle de cette réduction «donnerait un mauvais signe au marché». Saïd Farhi


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