Algérie

Rétrospective 2018



? La pesante grève du Cnapeste
On retiendra de l'année qui s'achève que le secteur de l'éducation n'est pas sorti de ses conflits interminables à Béjaïa. Des grèves, des marches et des rassemblements ont gardé pratiquement le même rythme que les années précédentes. On se souviendra surtout de la longue et lourde grève du Cnapeste.
Déclenchée une première fois le 27 novembre 2017, elle a rejoint la grève nationale décidée à partir du 30 janvier pour ne prendre fin que le 28 février 2018, des semaines de paralysie et surtout de vive tension.
Les élèves de la wilaya ont été les plus pénalisés à l'échelle nationale par ce mouvement pour l'avoir subi plus longtemps que leurs camarades dans les autres wilayas. Le syndicat avait mobilisé ses troupes dans des rassemblements et des marches qui ont ponctué la grève à deux reprises en janvier.
Le jusqu'au-boutisme des enseignants a, cependant, inquiété les parents d'élèves, qui sont, eux aussi, sortis dans la rue le 30 janvier, jour de l'extension de la grève à l'échelle nationale. Les élèves leur ont emboîté le pas, faisant même craindre des dérapages. Il a fallu attendre la reprise des cours, le 1er mars, pour voir la tension baisser d'un cran, mais sans que le retard soit sérieusement rattrapé.
Le secteur a connu bien d'autres mouvements de protestation, dont celui de l'intersyndicale, qui avait organisé un rassemblement au début de l'année, avant que les corps communs ne manifestent à leur tour et que les adjoints de l'éducation ne reprennent la protestation en avril.
L'année allait connaître, le 23 octobre, un autre foyer de tension, vite estompé, avec la décision des élèves de certains établissements de boycotter les cours d'arabe, en réaction aux déclarations provocatrices de la députée controversée Naïma Salhi, hostile à tamazight. Mais de toute cette fièvre, la grève illimitée du Cnapeste aura été celle qui a fait de l'année scolaire 2017-2018 un grand moment de tension que d'aucuns espèrent ne pas devoir revivre.
? La mort choquante de Aïssa Zoubir
Un triste événement a noirci la saison estivale de l'année 2018 à Béjaïa. Dans la nuit du 1er août, Zoubir Aïssa, un estivant de 37 ans, originaire d'El Meghaïer, dans la wilaya d'El Oued, est sauvagement agressé à l'arme blanche par un parkingueur autoproclamé et ses acolytes à proximité de la plage de Lota, dans la commune de Souk El Tenine, parce qu'il a refusé de payer sa place de stationnement.
Evacué à l'hôpital dans un état comateux, le pauvre estivant décédera près d'une semaine plus tard, soit le 7 août. L'annonce de sa mort a choqué profondément la population locale, voire nationale. A la consternation se sont mêlées la colère et les accusations de laxisme de l'Etat.
La population de Béjaïa s'est montrée solidaire de la famille du défunt, qui a été soutenue pendant tout son séjour dans la ville au moment de l'hospitalisation de son enfant à l'hôpital Khellil Amrane et le transfert de la dépouille. Des citoyens de la ville ont déposé une gerbe de fleurs et allumé des bougies devant le siège de la wilaya à la mémoire du défunt.
Le ministre de l'Intérieur n'a réagi à cet assassinat que tardivement, assurant que la loi sera appliquée sur les assassins dans toute sa rigueur. Dans la foulée, le procureur près le tribunal de Kherrata a organisé, le 9 août, une conférence de presse pour confirmer les circonstances et le mobile du meurtre et annoncer l'arrestation par la Gendarmerie nationale de cinq prévenus, qui ont été présentés devant le parquet.
Les autorités ont tenté de réagir en ordonnant une descente des forces combinées de sécurité sur certaines plages. L'opération n'avait servi que pour la consommation médiatique, puisque rien n'a changé sur les plages restées sous le diktat de la mafia jusqu'à la fin de la saison estivale et que l'on risque de retrouver en place dès l'été 2019 et tous les étés à venir. Paix à Aïssa Zoubir.


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