Algérie

Retraites ou bombe à retardement



Plus de trois millions deux cents mille, c'est le nombre de bénéficiaires des avantages de la retraite présentement selon le directeur général de la Caisse nationale de retraite (CNR) indique l'Agence officielle de presse. Certains analystes y voient une menace qui mènerait à la faillite d'un système de protection sociale conçut pour sécuriser les vieux jours des cotisants qui ont contribués une vie durant à alimenter les caisses de la CNR.En juillet 2016, le système national de retraites concernait 2 millions huit cents quatre vingt mille retraités. Parmi ces derniers, 2,6 millions bénéficient d'une pension, tandis qu'environ 250.000 perçoivent seulement une allocation de retraite d'un montant beaucoup plus modeste. Les pensions directes concernent 1,5 million de retraités tandis que 650.000 touchent des pensions de réversion. L'évolution rapide du nombre de retraités est une caractéristique majeure des dernières années. Ils étaient seulement un peu plus de 1,2 million en 2000.
Leur effectif s'accroît actuellement au rythme de près de 200 .000 nouveaux retraités chaque année (soit environ 7 % par an), écrivait dans TSA. Ils sont aujourd'hui, 3 millions 200 000, et cet accroissement ira en s'aggravant dans les années à venir, ce qui présage à des versements en augmentation constante, qui dépasseront allègrement les 10 milliards de dollars. La situation est donc sérieuse, et alerte les autorités pour désamorcer la bombe à retardement qui menace l'équilibre des caisses de la CNR. Les solutions comme les prélèvements sous forme de taxes des produits importés, ou des aides de l'Etat prélevés sur le Trésor public, ne sont que circonstancielles.
Il convient de parvenir à ce que le nombre de cotisants soit plusieurs fois supérieur au nombre des bénéficiaires des pensions de retraites. L'une des causes du déficit de la CNR est le nombre considérable d'employés activant au noir dans l'économie informelle. La situation après la décennie 2002/ 2012 qu'avait marqué l'embellie financière s'est rapidement dégradée après la chute brutale des revenus de la fiscalité pétrolière à partir du deuxième semestre 2014. Le DG de la CNR explique que les apports financiers risqueraient de ne plus couvrir les versements des pensions en raison de la dégradation depuis 2014 et 2015, pour atteindre un niveau assez important dans les années 2016-2017 après le départ massif avant l'âge légal de plus d'un million de personnes».
Pour remédier à cette situation, «de nombreuses dispositions ont été prises en faveur de la CNR, notamment par des apports effectués par les autres caisses de sécurité sociale, et puis, récemment en 2018 par un apport de l'Etat assez important qui vient s'ajouter à un apport régulier qui se fait de la part de l'Etat, et qui tourne autour de 15% des dépenses». Dans ce cadre, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, avait annoncé récemment que la revalorisation des pensions de retraite pour l'année 2018 est maintenue et sera modulable avec des taux allant de 0,5 à 5% en fonction du montant de la pension. L'incidence financière de cette revalorisation est de l'ordre de 22 milliards de dinars.


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