Algérie

RETRAITE PROPORTIONNELLE ET SANS CONDITION D'ÂGE Un coût ruineux pour la CNR



Une des principales revendications de la Fédération nationale des travailleurs retraités — FNTR, affiliée à l'UGTA — est la révision du dispositif de retraite sans condition d'âge dont le coût est désastreux pour la Caisse nationale de retraite, CNR. Lors de ses différents congrès, elle ne cesse de rappeler à juste titre que le maintien de ce dispositif hypothéquait très sérieusement l'équilibre financier de la CNR.
Depuis la mise en application de l'ordonnance 97-13 du 31 mai 1997, portant facilitation de départ à la retraite avant l'âge légal de 60 ans, la FNTR n'a cessé de rappeler que lorsque la décision d'accorder ce nouvel avantage aux travailleurs qui ont cotisé pendant 32 ans avait été prise, aucun financement n'avait été prévu pour faire face aux charges exceptionnelles et importantes attendues. On se rend bien compte aujourd'hui que ce fut une erreur monumentale d'avoir pris une mesure aussi dangereuse pour l'équilibre financier de la CNR, malgré les avis négatifs exprimés par le CNES, saisi à l'époque par les services du chef du gouvernement. La décision de la tripartite a donc été prise en connaissance de cause, et tout le monde avait compris en fait qu'elle revêtait un caractère politique, en permettant à des milliers de travailleurs menacés par les compressions imposées aux entreprises de jouir, sans délai et quel que soit leur âge, d'une retraite complète après 32 années de travail validé ou d'une retraite proportionnelle s'ils sont âgés de 50 ans. A la fin de l'année 2012, le coût de cette opération supportée uniquement par la CNR et qui s'est effectuée sans aucune charge pour les finances de l'Etat a atteint un montant incroyable de 600 milliards de dinars pour plus de 500 000 départs à la retraite avant l'âge légal ! Cette somme, la FNTR la réclame à l'Etat pour compenser les pertes subies par la CNR, obligée d'appliquer une ordonnance qui porte en elle les germes de destruction de tout le système de retraite. Cela est du domaine du possible, d'autant que l'aisance financière actuelle plaide pour un tel geste. La FNTR la réclame avec insistance, parce que les retraités ont le sentiment d'avoir été frustrés à travers cette opération, à un moment où justement, ils s'attendaient à l'amélioration substantielle de leur maigre pitance. En fin de compte, le constat que la FNTR fait est que l'argent de la retraite a servi à sauver des milliers de licenciés potentiels qui allaient inévitablement se retrouver dans la rue sans aucun revenu. Mais le risque pris est immense et le danger d'effondrement du système n'est pas encore aujourd'hui totalement écarté. Alors, la FNTR estime qu'il est juste que l'Etat verse à la CNR une compensation, afin de ne plus jamais recourir à de tels procédés, surtout lorsqu'il s'agit de puiser dans les caisses de la retraite pour résoudre des problèmes d'ordre économique ou politique conjoncturels. Cela permettra au moins à la CNR de disposer d'un fonds de réserve important qui garantira une sécurité dans le payement, régulier et à terme, des pensions.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)