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Retrait russe



Retrait russe
En ordonnant un retrait partiel des troupes russes de Syrie, le président russe Vladimir Poutine a surpris tout le monde. Personne en effet ne s'attendait à une telle décision de sa part même si un cessez-le-feu a été proclamé en Syrie, qu'il tient et a de ce fait permis la relance du processus de négociations pour une solution politique au conflit armé dans ce pays. Désarçonnés par l'initiative du président russe, hommes politiques et hommes de médias en Occident ne savent quoi en penser comme le démontrent leurs supputations contradictoires sur les raisons qu'il a eues de la prendre.En annonçant le retrait partiel de ses troupes, Poutine en a avancé qu'ils n'estiment pas être celles qui l'ont décidé, tout simplement parce qu'elles ne corroborent pas les certitudes qu'ils se sont faites sur tout ce qui a trait au conflit syrien. Poutine a déclaré avoir ordonné le retrait partiel russe parce que l'intervention de son pays en Syrie a atteint ses objectifs qui ont été d'inverser le rapport de force sur le terrain militaire aux dépens des groupes armés djihado-terroristes et de créer les conditions à la reprise de négociations de paix entre le régime et l'opposition n'appartenant pas à la mouvance de ces groupes.Ce qui est absolument exact puisque les bombardements russes ont sévèrement amoindri les capacités offensives des groupes armés djihado-terroristes et permis aux forces du régime de reprendre le terrain qu'elles avaient perdu face à eux. Exact aussi que l'intervention russe aux côtés du régime a contraint l'opposition «modérée» et ses alliés à se départir de la chimère d'une victoire militaire sur ce régime et à se résoudre à une issue négociée du conflit. Les raisons données par Poutine au retrait partiel des troupes russes sont dérangeantes pour tous ceux qui le diabolisent et le présentent comme l'incarnation du mal prêt à mettre en péril la paix du monde pour assouvir son rêve de grandeur. Alors ils en inventent qui sont censées confirmer tout le mal qu'ils pensent de lui.Les uns soutiennent qu'il n'a ordonné le retrait que forcé et contraint par le poids devenu insoutenable pour la Russie de la dépense financière qu'elle consacre à l'engagement de ses soldats en Syrie. Pour d'autres qu'il aurait enfin compris qu'il est allé trop loin en Syrie et que sa décision est une «reculade» devant la détermination de l'Amérique et de ses alliés. Pour d'autres enfin qu'inconséquent comme il est, il a décidé de lâcher Bachar El Assad et son régime.En aucun cas les uns et les autres ne veulent admettre qu'en Syrie l'intervention de la Russie a bel et bien rebattu les cartes à son avantage et que Moscou a fait échec à tous les plans basés sur la chute de Bachar El Assad et de son régime. C'est pourtant la réalité qui permet à Poutine d'alléger la présence militaire russe en Syrie. Allègement qui n'est nullement désengagement mais geste destiné à favoriser la recherche d'un accord politique avec les parties qui en veulent un. En tout cas, le geste du Kremlin a mis la balle dans le camp de l'opposition syrienne et de ses alliés étrangers, lesquels ne peuvent plus prétendre que la Russie n'envisage d'issue au conflit que militaire et qu'elle serait intervenue en Syrie pour y rester indéfiniment. Par son inattendue initiative Poutine a mis tout ce «beau» monde au pied du mur et l'on s'aperçoit déjà qu'il ne sait comment y répondre sans reconnaître qu'il lui a en effet damé le pion.




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