L'accord du cessez-le-feu prévoit, en effet, le retrait des armes lourdes (pièces d'un calibre supérieur à 100 mm) à au moins 15 km de la ligne de front, créant ainsi une zone tampon de 30 km de large. Le survol de la zone est interdit et tous les combattants étrangers doivent quitter l'Ukraine. La mise en ?uvre de cette initiative a été négociée entre militaires russes et ukrainiens qui s'étaient pour la première fois rencontrés, vendredi dernier, à proximité de la ligne de front, au nord de Donetsk, en zone sous contrôle ukrainien. « Les deux parties doivent démontrer leur intention de mettre en oeuvre le cessez-le-feu », a expliqué, samedi dernier, le chef des négociateurs ukrainiens, le général Iouriï Doumanski. L'armée russe a, pour sa part, convaincu les rebelles d'observer la trêve. Le chef des négociateurs de Moscou, le général Alexandre Lentsov a ajouté qu'une fois la trêve de 24 heures obtenue, « les observateurs, qui sont pratiquement prêts, doivent venir dans la zone tampon, établir les secteurs où ils travailleront des deux côtés de la ligne de séparation avec des représentants des séparatistes » Néanmoins, sur le terrain, la situation demeure plus ou moins tendue. Des explosions ont été entendues, hier matin, dans le centre de Donetsk, la principale ville aux mains des séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine. La même source avait fait état samedi après-midi d'un civil tué par un tir d'obus contre une maison d'habitation. L'armée ukrainienne a, de son côté, indiqué que des « groupes armés incontrôlés » continuaient à ouvrir le feu sur ses positions, en faisant état d'un mort dans ses rangs. Si l'accalmie se confirme sur le plan militaire, en revanche, le règlement politique du conflit piétine, les indépendantistes, qui occupent une zone d'environ 230 km sur 160 le long de la frontière russe, ayant rejeté l'offre de Kiev d'un « statut spécial ». Selon des analystes, cette zone représente environ 3% du territoire de l'Ukraine et 9% de sa population. Sur le plan diplomatique, la défiance reste entière entre Russes et Occidentaux. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré, samedi, à l'ONU que l'Ukraine était « victime » de la « politique arrogante » des Etats-Unis qui, avec les Européens, ont soutenu le « coup d'Etat » aboutissant en février au départ du président prorusse Viktor Ianoukovitch. « La situation qui s'est créée en Ukraine a mis en évidence les défauts systémiques profonds de l'actuelle architecture euro-atlantique. L'Occident cherche à établir une structuration verticale de l'humanité selon ses propres standards qui ne sont pas toujours innoffensifs », a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse à New York, en marge de la 69e session de l'Assemblée générale des Nations unies. Selon lui, après avoir proclamé leur victoire dans la « guerre froide » et la « fin de l'histoire », les Etats-Unis et l'Union européenne se sont fixé comme objectif d'« élargir l'espace géopolitique sous leur contrôle sans prendre en considération l'équilibre des intérêts légitimes de tous les peuples européens ».
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Posté Le : 28/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amine Goutali
Source : www.horizons-dz.com